Emilien Viennet manquait pourtant de repères

Crédit photo André Quentin - www.ggfotovelo.fr

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Nouveau retour gagnant pour Emilien Viennet. Après deux mois difficiles suite à une chute à l’entrainement sur ses routes de Besançon (lire ici), le pensionnaire du CC Etupes a signé son retour au premier plan le week-end dernier en remportant le Tour de la Manche après s’être montré très offensif sur les deux dernières étapes. Pour DirectVelo, Emilien Viennet revient sur la façon dont il a construit ce succès.

DirectVelo : Moins d’un mois après ton retour à la compétition, te voilà vainqueur du Tour de la Manche…
Emilien Viennet : Je n’avais pas trop de repères après cette grosse coupure forcée. Je n’attendais rien de particulier de ce Tour de la Manche. Je m’étais simplement mis dans la tête de revenir en forme petit à petit pour préparer les échéances de l’été. Je ne m’étais mis aucune pression et je n’avais pas le moindre objectif personnel.  

« LE CONTRE-LA-MONTRE M’A MIS DANS LE JEU »

Quand as-tu réalisé que tu étais en mesure de jouer la victoire ?
Pendant le contre-la-montre individuel de la deuxième étape (3e à 8 secondes de Jérémy Cabot, NDLR). Il ne faisait qu’une petite dizaine de kilomètres, mais c’était suffisant pour réaliser que j’avais les jambes. Et puis surtout, ça m’a mis dans le jeu pour le général. Par la suite, j’ai senti que j’étais de mieux en mieux au fil des étapes, alors j’ai voulu tenter quelque chose.

Et tu as fait basculer la course une première fois le samedi ?
Je me suis pris au jeu : quand on est dans les premières places du général, on veut gagner. Je me suis dit que je n’avais rien à perdre, alors j’ai voulu tout tenter. J’avais surtout l’avantage d’être épaulé par Fabien (Doubey), qui a plus ou moins les mêmes caractéristiques que moi. L’étape du samedi nous convenait très bien, avec ces petites bosses difficiles sur le circuit. On a voulu tenter de loin, à plus de 60 kilomètres de l’arrivée et finalement, on a réussi à piéger le maillot jaune Jérémy Cabot, qui n’est jamais rentré.

« PAS ENVIE DE ME PRENDRE LA TÊTE »

Mais il te manquait encore quelques secondes pour récupérer le maillot jaune…
On a remis ça le dimanche, assez loin de l’arrivée, comme le samedi. Je savais que l’audace pouvait payer. J’ai réussi une nouvelle fois à sortir Jérémy Cabot de ma roue. Mais je ne me suis jamais dit que c’était fait, tant que la ligne d’arrivée n’était pas franchie. Jusqu’au bout, j’ai quand même douté. Je me sentais un peu plus fort à la pédale, mais je n’étais pas à l’abri. Les circonstances de course auraient pu m’être défavorables. D’ailleurs, j’ai dû me débrouiller un peu seul en tête de course, dans les derniers kilomètres. Je n’ai pas été surpris, il était évident que les autres coureurs de tête allaient me laisser assumer le poids de la course. Pendant ce temps à l’arrière, Cabot a pu compter sur les coureurs du Team U Nantes Atlantique par exemple, qui défendaient une place dans le Top 10. Du coup, ce n’était pas gagné, mais ça l’a quand même fait.

Faut-il voir dans cette victoire dans la Manche un signe avant le Championnat de France, que tu disputeras à domicile ?
J’espère pouvoir garder cette forme dans les semaines à venir. Il y aura d’abord un nouveau test important sur le Tour d’Eure-et-Loir, en Coupe de France DN1. Je viserai également un bon classement au Tour de Savoie Mont-Blanc. Pour ce qui est du Championnat national, je serai forcément très motivé, mais comme tous les coureurs au départ. Encore une fois, je n’ai pas envie de me prendre la tête. Je sors de plusieurs années blanches et je reviens tout juste de blessure. Depuis quelques temps, j’ai pris beaucoup de recul sur le cyclisme. Je relativise énormément, mais je reste ambitieux. On verra donc en temps voulu.

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