160 km en tête pour le débutant de Paris-Roubaix

Crédit photo Pierre Carrey - DirectVelo.com

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Mais qu'est-ce qui a pris Thomas Chassagne, parfait outsider, débutant sur les pavés, sans leader à protéger dans le final, de lancer l'échappée sur Paris-Roubaix au bout de quatre ou cinq kilomètres ? "Je n'en sais rien... C'était à l'instinct. Comme personne ne voulait y aller, j'ai lancé le coup", raconte le coureur de la Sélection régionale du Limousin, 22 ans. Plus désinhibé qu'inquiet par son premier Paris-Roubaix Espoirs, tendance « rien à perdre aujourd'hui ».

Le plan consiste à passer les pavés à l'avant. "Nous allions rouler sereinement que dans le peloton, où les gars frottent beaucoup", relève-t-il. Au total, ils sont quatorze à imiter le coureur licencié au Team Corrèze Elancia-VC Tulle. Parmi eux, le vainqueur de l'épreuve, l'Italien Filippo Ganna (Team Colpack), bien content lui aussi d'anticiper les pièges.

Avec une course disputée vent de face, Chassagne trace son bout de chemin jusqu'à vingt kilomètres de l'arrivée. "Là, j'ai craqué, dit-il. C'était le moment où les poursuivants revenaient à 1'30'' de nous, donc le rythme s'est accéléré. Il y avait des cassures sur les pavés. Au bout d'un moment, j'ai lâché".

"Qui eut cru qu'un gars du Limousin serait encore en tête à vingt kilomètres du but ?", s'enthousiasme le Conseiller technique régional, François Trarieux, qui avait aligné une équipe pour la première fois dans la version jeune de « l'Enfer du Nord », fidèle à son projet de confronter les jeunes à de grandes épreuves (lire Opinion).

"Ça reste un super souvenir, approuve Chassagne. Ça fait du bien dans la tête. Je me dis même que si je n'étais pas dans ma dernière année Espoirs, je serais revenu sur cette course. Finalement, les pavés me plaisent !"

Une semaine plus tôt, le Limousin avait terminé déçu la Ronde de l'Isard, sur un terrain a priori plus à son avantage. Une épreuve de montagne à l'image de son début de saison, "sans grand résultat" (il se classe 16e de la Ronde du Pays Basque et du Circuit Boussaquin).

"J'espère que Paris-Roubaix Espoirs va lancer ma saison", dit le coureur qui prépare un diplôme pour travailler dans les salles de sport. Mi-juin, il pourrait de nouveau se distinguer sur la SportBreizh, dans le Finistère, une autre épreuve de caractère, sans pavés de granite mais avec des chemins de terre. De quoi se mettre encore une bonne dose de poussière dans les poils de barbe !

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