Les nuits mauves de Rémy Quinton

Pour saluer le 50e Tour de Bretagne (ex-Ruban Granitier Breton), DirectVelo vous propose une série d'articles sur l'histoire de cette course devenue une référence parmi les 2.2. Aujourd'hui, Rémy Quinton vainqueur d'étape à sa première participation en 1988.

Le sorcier de Remungol a encore eu du flair. En 1988, Ange Roussel sélectionne Rémy Quinton dans l'équipe "B" du comité de Bretagne, celle des jeunes pousses, avec Laurent Madouas ou Gaël Hardé. "J'avais fait un bon début de saison. Je fais 6e du Souvenir Louison Bobet et je gagne à Saint-Brice-en-Coglès devant Jean Guérin qui redescendait de chez les pros", rappelle Rémy Quinton qui porte alors les couleurs du club de l'AS Vern, à côté de Rennes.

Pour son premier Ruban, à 20 ans, il va profiter de la "chance du néophyte" dans le final de l'étape de Saint-Avé. "Nous étions sortis à huit ou dix coureurs avant le circuit final. Le peloton revenait sur nous. On arrive au pied de la bosse d'arrivée. Je crois qu'un gars lance son sprint alors que c'était une fausse attaque plutôt. Je le suis et je lance mon sprint à 500 m de la ligne. Je gagne avec 5 ou 6 vélos d'avance. J'étais le premier surpris !" se souvient l'ancien coureur pour DirectVelo.

LE MAILLOT DEVANT LE LIT

S'en suit la cérémonie protocolaire. "J'ai encore des photos avec Daniel Mangeas sur le podium." Il endosse le maillot violet de premier Régional. "Je l'ai posé devant mon lit, je le regardais à chaque fois que je me réveillais." Rémy Quinton se souvient surtout "de l'ambiance bon enfant dans l'équipe de Bretagne avec l'encadrement."

Cette victoire d'étape va accélérer sa carrière et lui ouvrir les portes de l'équipe de France Amateurs et du Bataillon de Joinville où il côtoie Jean-Cyril Robin, Eddy Seigneur, Richard Virenque. "Sans Ange Roussel, je serais resté en Bretagne et, plus tard, je ne serais jamais devenu Champion de France du 100 km par équipes", apprécie-t-il.

Reconnu comme un des meilleurs rouleurs français au début des années 90, Rémy Quinton revient au Ruban Granitier en 1990, sous le maillot de l'équipe de France des 100 km. "Nous terminons 2e derrière l'URSS du contre-la-montre par équipes. Les Russes étaient très très forts !", se souvient encore celui qui portait aussi les couleurs de l'US Créteil.

LE PLACEMENT QUI COÛTE CHER

Son meilleur résultat au général, il l'obtient en 1991. Sociétaire du CC Louison-Bobet, il termine 2e derrière Richard Vivien. "Je perds 30" dans l'étape de Perros-Guirec, remporté par Hervé Garel. Dans une bosse assez raide, j'étais mal placé et il y a eu une cassure. Il restait 20 km et je n'ai jamais pu rentrer", raconte-t-il. Son équipe ne peut l'aider à boucher le trou. "Le CC Louison-Bobet n'avait pas amené la grosse équipe au Ruban. Il y avait même un ou deux 2e catégories", précise-t-il.

Sa victoire contre-la-montre ne suffit pas pour réduire l'écart sur le Champion du Monde Amateurs 1987. Mais Rémy Quinton préfère retenir sa première sélection avec l'équipe de Bretagne. "J'ai plus de souvenirs de ma victoire de Saint-Avé que de ma 2e place au général."

Retrouvez nos articles consacrés au 50e Tour de Bretagne
« Les Russes bouffaient tout le temps » 
Le vélo des Ukrainiens
Jacky Durand, le passager clandestin
Vidéo : Les souvenirs de Frédéric Guesdon
Marc Gomez : Le choix de la pâte de fruits

Mots-clés