Matthieu Converset : « Il y a encore du boulot »

Matthieu Converset a repris la compétition en février dernier après avoir raccroché le vélo en mai 2012. 9e de Châteauroux-Limoges, 10e du Tour du Jura et du Grand Prix de Vougy, le sociétaire de l'AVC Aix-en-Provence est encore irrégulier. Le Franc-Comtois, âgé de 28 ans, fait le point pour DirectVelo.com à la veille du Tour des Pays de Savoie (2.2)
 
DirectVelo.com : Comment-juges tu ton retour dans les pelotons ?
Matthieu Converset : Premièrement, c'est agréable. Je prends beaucoup de plaisir à refaire du vélo à haut niveau, même dans les moments difficiles, car je suis très motivé. J’ai envie de faire du vélo. Quand tu reviens, tu souhaites rapidement marcher fort, revenir au plus haut le plus vite possible... Mais c’est la plus grosse erreur à faire car je suis reparti de zéro. Je suis resté deux ans et demi sans faire de sport. Niels Brouzes (son entraîneur) m’a beaucoup freiné en me disant de ne pas aller trop vite, de tout d'abord refaire les bases. Et c’est vrai que même aujourd'hui, je ne peux pas me permettre de faire le métier comme un fou car l’organisme ne comprend pas... Et je prends des gros coups de bambou le week-end. (rires)
J'ai retrouvé un bon niveau mais ça ne suffit pas pour gagner des courses. Pour ça, il faut que j’arrive tout seul. Et il faut être au top pour cela ! Pour moi, je suis encore sur le chemin du retour. Ce n’est pas fini, il y a encore du boulot.
 
« ON NE M'A PAS OUBLIE »
 
Est-ce que tu es passé par des moments de doute ?
Pas vraiment. Mais des jours, je me dis : "qu’est-ce que je fous là ?" (rires) Mais tous les coureurs passent par  ces moments-là. Parfois, tu montes en pression, tu te mets à bien faire le métier, et le jour de la course, tu te retrouves collé à la route. Ce fut le cas lors du Rhône-Alpes Isère Tour (2.2). Je pensais avoir tout bien fait pour être au top et à partir du 2e jour, je n’avais plus rien dans les pattes. Mais je repense à où j’en étais un an avant et je me dis que je suis déjà pas trop mal. Il faut encore progresser, sans vouloir aller trop vite.
 
Est-ce simple de retrouver sa place dans le peloton ?
Dès que j’ai des sensations plutôt bonnes, je suis surveillé. On ne m'a pas oublié, surtout les coureurs qui étaient déjà là et les directeurs sportifs. Dans l’équipe, je ne cherche pas un rôle de leader même si j’ai déjà eu l’occasion de retrouver cette place. Mais elle est encore difficile à assumer car sur les courses par étapes je ne sais jamais comment je vais être le lendemain. 
Je préfère prendre le rôle de capitaine avec Rosto (Thomas Rostollan), même si lui a plus souvent celui de leader en ce moment. J’ai envie d’encadrer, de motiver et de pousser les jeunes à faire la course, ne pas avoir peur de taper dans la butte comme on dit (sourires). Tout en le faisant au bon moment. Je trouve qu'il manque des anciens dans le peloton pour encadrer les jeunes. Beaucoup de coureurs courent trop au millimètre à essayer d’en faire le moins possible, en se disant "ça va sourire". Mais il faut vraiment être opportuniste car d’une, beaucoup de coureurs sont très rapides et de deux, pour progresser il faut aller à l’avant. Si tu cours déjà comme un pro en amateur pour gagner une course, comment tu fais après chez les professionnels ?
 
« PRENDRE DU PLAISIR AU TOUR DES PAYS DE SAVOIE »
 
Tu participes de jeudi à dimanche au Tour des Pays de Savoie. Comment te sens-tu ?
Je sors d’une semaine à Nice, avec ASO pour Explore Nice Métropole by le Tour de France. J’étais invité via G4, la marque de Geoffroy (Lequatre). J’ai pu bien rouler dans les cols des Alpes du Sud. Je pense que cela m'a fait vraiment du bien pour le Tour des Pays de Savoie. 
Cette course était mon objectif majeur, avec le Championnat de France. C'était un peu le leitmotiv. Mais encore une fois, je ne fais pas de plan sur la comète. J'essaie de me préparer le mieux possible sans aller trop dans les extrêmes niveau job, que ça soit sur la nourriture ou l’entraînement. Je suis encore vraiment irrégulier et le corps a du mal à comprendre les changements violents par rapport à quand je ne roulais plus. Une chose est sûre, je suis très content de participer à une si belle course. 
 
Qu'en attends-tu ?
La motivation est au maximum, c’est sûr que je donnerai tout pour l'équipe et pour moi. Je serai au départ pour prendre du plaisir avant tout et si je peux faire quelque chose de bien, je le ferai à coup sûr. Tout comme à Chantonnay, le week-end suivant, où là le but sera de prendre du plaisir sur un beau parcours et surtout épauler un de mes collègues et amis qui, parait-il a la bonne patte en ce moment... Je ne dirai pas de nom (rires). Je ne veux pas me voiler la face, ça sera très compliqué pour moi d’être Champion de France et faire 8e ne m’apportera rien. Toutes les équipes ne peuvent pas compter sur un leader comme le nôtre.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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