Clément Betouigt-Suire : « Les pavés, ça peut me plaire »

Clément Betouigt-Suire (Mérignac VC) était particulièrement attendu cette année après de très bons résultats chez les Cadets, dont un titre de Champion de France acquis l'an passé à Saint-Omer. L'Aquitain a rapidemment répondu présent pour ses premiers pas chez les Juniors. Il s'est notamment imposé la semaine dernière sur une étape du Ster Van Zuid-Limburg (Belgique). Avant de participer ce dimanche à Paris-Roubaix, il a répondu aux questions de DirectVelo.com.
 
DirectVelo.com : Comment as-tu construit ta victoire en Belgique ?
Clément Betouigt-Suire : C'est parti très vite. Une échappée a eu deux minutes d'avance. Les Etats-Unis ont roulé, au train, pendant 100 kilomètres. Quand nous sommes rentrés, l'équipe Avia a contré. J'ai pris la roue. Il y avait trois coureurs d'Avia, deux d'Accrog, deux de Lotto, un Américain et moi. Le peloton était à 20'' au kilomètre. Avia a emmené le sprint. A 300 mètres de la ligne, il y avait un virage serré. Je l'ai pris en 2e position, dans la roue des coureurs d'Avia. Puis j'ai lancé le sprint. 
 
Que représente ce succès ? 
Je suis très content. J'avais vu la veille que je n'étais pas loin de la victoire. J'avais terminé 3e en lançant mon sprint d'un peu trop loin. Je suis satisfait car il fallait que je montre à tout le monde que je méritais ma sélection à Paris-Roubaix. Quelques uns me disaient "Tu n'as rien fait."
 
LE CARREFOUR DE L'ARBRE EN VOITURE
 
Pourtant tu as eu des résultats rapidemment, même en 1ère catégorie... 
J'ai terminé 4e d'une toutes catégories, le Tour de la CDC du Sud-Gironde. Le vainqueur Kevin Soubes avait de l'avance, mais après ça se joue à la photo-finish avec Yoan Verardo et Lucas Destang pour la place de 3e. Je suis content de mes débuts en Juniors. Je ne pensais pas que ça allait venir si vite. On me disait de me méfier, que j'allais tomber sur plus fort que moi. Je ne savais donc pas trop où me situer. J'ai vu qu'il y avait plus fort mais que nous étions surtout plusieurs au même niveau. 
 
Dans quel état d'esprit abordes-tu Paris-Roubaix ?
Il n'y a pas de stress. Ces derniers jours, j'avais dû mal à me dire que j'allais disputer Paris-Roubaix ce dimanche. Il y a longtemps que je voulais le faire, et depuis que j'ai appris ma sélection, je n'y pensais pas spécialement.
 
Connaissais-tu les pavés avant la reconnaissance ?
Pas du tout ! J'ai passé une fois le carrefour de l'arbre... en voiture. C'était l'an dernier pendant le Championnat de France à Saint-Omer. Est ce que ça peut me plaire ? Je pense. J'apprécie les courses où c'est plat et avec du vent. Les pavés vont rendre la course difficile. Je vais vite le savoir si ça me plait...
 
« JE NE PENSAIS PAS QUE CA ALLAIT SE PASSER AINSI »
 
Après tes résultats en Cadets, te sens-tu attendu et regardé ?
Je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça... Sur le Trophée Louison-Bobet, j'avais déjà la moitié du peloton qui attendait que je bouge. Sur le bord de la route, des directeurs sportifs disaient à leur coureur "Il ne faut pas rouler, il y a Suire avec toi." Je n'ai pas trop compris, du coup je me suis un peu emballé. J'en ai trop fait, je pense que je pouvais faire mieux. J'ai pu gagner en Belgique car je me suis calmé. Là-bas, on ne me marquait pas. Les coureurs étaient là pour gagner la course. 
 
Quels sont tes objectifs cette année ?
Mon premier objectif est Paris-Roubaix. Ensuite, j'aimerai être sélectionné au Championnat d'Europe sur piste pour disputer l'omnium. Je peux également avoir un beau programme avec l'équipe Nicolas Roche mais si j'ai des sélections, je ne sais quand je vais pouvoir repartir avec eux. Ils vont notamment participer au Tour du Pays de Galles, au Tour du Colorado... Nicolas Roche suit bien nos aventures, c'est vraiment pas mal.

Crédit photo : DR
 

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