Alexis Guérin : « Les watts et le niveau pour y parvenir »

Alexis Guérin a réalisé une saison pleine. Pour ses débuts chez les professionnels, il a souvent eu l’occasion de s’illustrer sur des épreuves de Classe 2. Surtout, il a su se mettre en évidence sur la majeure partie des grands rendez-vous du calendrier Espoirs. Seule ombre au tableau, sa non-sélection pour le Tour de l’Avenir. "Pourtant, juste avant j’avais très bien marché sur le Tour Alsace et le Tour du Val d’Aoste, avec cinq échappées en cinq jours en Italie, et ce malgré que je sois malade", regrette auprès de DirectVelo.com le coureur d’Etixx, lequel continuera l’aventure dans la formation tchèque en 2015.

« Le premier rassemblement de l’équipe version 2015 a eu lieu la semaine passée, sur deux-trois jours, pas plus. L’idée était simplement de présenter les nouveaux coureurs et de faire connaissance. Nous aurons un stage plus sérieux mi-décembre, durant dix jours. Avec Alvaro Cuadros Morata, nous sommes les deux seuls coureurs de l’équipe à poursuivre un an de plus dans l’équipe. Cela va faire pas mal de changements. En ce qui concerne le calendrier aussi, il y aura quelques changements puisque je ne serai plus dans la catégorie Espoirs. J’ai envie de passer encore un cap l’an prochain, de gagner des courses. J’espère que ça finira par m’emmener au WorldTour. D’après les dirigeants et entraîneurs de l’équipe, j’ai les watts et le niveau pour y parvenir. Je n’ai plus qu’à prendre un maximum d’expérience.

« DU TEMPS POUR PREPARER MES PRINCIPAUX RENDEZ-VOUS »

L’an prochain, j’aurai sans doute moins de jours de course qu’en 2014, où je devais être à 80 jours de compétition environ. Du coup, j’aurai plus de temps pour préparer mes principaux rendez-vous. Normalement, je serai protégé sur les courses que je vais cocher en début de saison. Des gars seront sur certaines courses dans l’optique de travailler pour moi. Et inversement, il faudra aussi que je sois prêt à aider les autres gars de l’équipe sur d’autres courses où le profil ne sera pas avantageux pour moi. Cette année, j’ai prouvé que j’étais capable de m’illustrer sur pas mal de terrains différents. Je me débrouille dans les bordures ou dans les courses qui se terminent en bosses. J’ai également des choses à jouer contre-la-montre. Même sur le plat, je peux me débrouiller. Je pense que je suis un peu passe-partout. Mais c’est quand même sur les courses au parcours difficile que je suis le plus à l’aise. Les longues distances ne me dérangent pas non plus. Sur le Tour de Cologne par exemple, j’ai pris la 11e place au sprint après pratiquement 200 bornes (192, NDLR).

« J’AI PU ME FROTTER AUX MEILLEURS ESPOIRS »

Dans l’ensemble, ma saison 2014 est de toute façon une réussite. J’ai pu me mesurer aux grosses écuries et courir sur des courses où j’ai les moyens de m’exprimer. L’ambiance était très bonne dans l’équipe, et j’ai rapidement appris à parler anglais. Je suis vite rentré dans le vif du sujet sur le Tour d’Andalousie. D’ailleurs, je ferai sans doute mon retour à la compétition sur cette même course l’an prochain. J’ai pu me frotter aux meilleurs Espoirs toute l’année (11e de Paris-Roubaix, 15e de Liège-Bastogne-Liège ou encore 18e du Tour de Lombardie dans la catégorie, NDLR). La seule fois où je me suis vraiment raté, c’était lors de Paris-Tours Espoirs. Mais c’était en toute fin de saison et mentalement, je n’y étais plus trop. Il faut dire que j’avais eu une otite pendant le Tour de Lombardie et j’avais préféré me soigner rapidement les jours suivants. Du coup, je n’étais pas arrivé sur Paris-Tours Espoirs dans les meilleures conditions.

« LE VAL D’AOSTE, UNE DRÔLE DE SEMAINE »

J’ai quand même une vraie déception cette année. Celle de ne pas avoir pu participer au Mondial, et plus encore au Tour de l’Avenir. Je ne vais pas contester la sélection. Il y avait de très bons coureurs français sur le Tour de l’Avenir. Mais j’étais vraiment très déçu. J’ai d’ailleurs eu du mal à m’en remettre pendant quelques temps, car c’était vraiment l’un des grands objectifs de ma saison. Pourtant, juste avant j’avais très bien marché sur le Tour Alsace et le Tour du Val d’Aoste, avec cinq échappées en cinq jours en Italie, et ce malgré que je sois malade. D’ailleurs, c’était assez folklorique au Val d’Aoste (rires). Le premier jour, j’ai pris l’échappée mais j’ai dû m’arrêter car j’avais une gastro. Même chose le lendemain. J’ai dû m’arrêter à dix kilomètres de l’arrivée alors que j’étais dans l’échappée qui avait encore six ou sept minutes d’avance ! Sur une autre étape, j’ai été repris à 150m de l’arrivée alors que mon compagnon d’échappée Dylan Teuns a été chercher la victoire. Et j’avais encore fait un bon résultat sur le chrono en côte (11e). C’était une drôle de semaine. Sur le Tour Alsace, j’avais enchaîné avec deux nouvelles échappées, dont une de 135 kilomètres, tout seul, avec notamment le Ballon d’Alsace. Bref, je marchais vraiment bien. Et pourtant...

« J’ETAIS FOCALISE SUR LE TOUR DE L’AVENIR »

Outre le Tour de l’Avenir, ma non-sélection pour le Mondial s’explique peut-être plus par ma cinquième place au Championnat de France contre-la-montre Espoirs. J’étais déçu de rater le podium car je sais que c’était largement faisable. Mais le circuit n’était pas spécialement fait pour moi. Puis je suis tombé sur de sacrés clients. Je n’avais pas non plus spécifiquement préparé ce rendez-vous. Dans ma tête, j’étais focalisé sur le Tour de l’Avenir qui démarrait au même moment. Désormais, c’est du passé. Je retiens surtout de très bonnes choses de 2014 et j’espère que le meilleur est à venir. »

Crédit photo : Antoine Leclercq - www.directvelo.com
 

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