Jos Smets : « 306 coureurs, c'est beaucoup trop »

306. C'est le nombre de coureurs présents au départ, dimanche dernier, de l'épreuve régionale de Nieuwrode. Ce n'était d'ailleurs pas une surprise étant donné que c'était la seule et unique course de ce type en Flandre ce jour là. 143 participants ont finalement bouclé la course. Des chutes ont émaillé l'épreuve. Le nombre impressionnant de coureurs, qui ont pris part à cette course, est évidemment remis en question. Plusieurs personnes suggèrent de prendre exemple sur le système mis en place aux Pays-Bas. C'est-à-dire : fonctionner avec un bulletin d'inscription. Ainsi, une fois la liste bien remplie, les organisateurs mettent un terme aux inscriptions.

Interrogé par www.directvelo.be, Jos Smets, directeur général de la Fédération Belge de cyclisme et organisateur de l'épreuve de Nieuwrode, a réagi quant à cette suggestion et aux problèmes rencontrés dimanche dernier. "Nous nous attendions à un tel taux de participations. L'an dernier, il y avait déjà 160-200 coureurs. Bien évidemment, cela dépend des conditions météorologiques. Je regrette qu'il y ait eu des chutes. Chaque chute est une de trop. Je me suis informé auprès de la Croix Rouge et ils m'ont dit que sept coureurs étaient venus chez eux pour qu'on leur apporte des soins. De plus, il s'agit surtout de petites égratignures et pas de fractures. Donc rien de grave. Je ne nie pas le fait qu'il y ait eu des accidents. Mais il ne faut tout de même pas exagérer." Ce serait bien sûr un raccourci que de dire que ces chutes sont survenues suite au trop grand nombre de participants. "Un coureur a par exemple chuté parce qu'il a eu un comportement irresponsable. Dans la finale, il a sauté sur une piste cyclable et est tombé." Jos Smets poursuit en expliquant que l'organisation n'a pas épargné le moindre effort pour que la sécurité de la course soit garantie. "Nous avons renforcé la sécurité dans son entièreté. Nous avons mis une deuxième voiture dans la course. Nous avons aussi augmenté le nombre de motards chargés de garantir la sécurité de l'épreuve. Enfin, nous avions également prévu un parking spécial pour que les habitants du village puissent garer leur voiture." Smets précise aussi que les coureurs lâchés étaient mis hors course. "Ceux qui étaient rapidement lâchés, qui perdaient du terrain, nous les avons directement mis hors course. Nous voulions que l'écart entre le drapeau rouge et le drapeau vert soit le plus court possible. De façon aussi à ne pas trop bouleverser le trafic. D'ailleurs, je tiens à dire que le boulot de signaleur est fort sous-estimé. Ce n'est pas facile de tenir toute une journée la circulation sans qu'il n'y ait de problème." A l'issue de la course, plusieurs coureurs se sont aussi plaints du parcours. Jos Smets trouve cette critique non-fondée. "Nous pouvions rien changer le jour même. Le parcours étant envoyé à l'avance et doit être approuvé par la police. Je ne vois pas en quoi il faut se plaindre. Il y avait 8,4 kilomètres à parcourir et c'était sur du double béton. Il y avait juste un endroit un peu plus étroit mais long à peine de 200 mètres. Mais nous ne pouvions pas le supprimer du parcours." C'est d'ailleurs cet endroit qui fut fort critiqué.

TROUVER UNE SOLUTION

Outre son rôle d'organisateur de l'épreuve de Nieuwrode et du Tour du Brabant-Flamand, Jos Smets est directeur général de la Fédération Belge de cyclisme. Il connait donc bien le problème du nombre trop élevé de participants sur certaines épreuves. "Ce n'est amusant pour personne. 306 coureurs, c'est beaucoup trop. Mais il faut relativiser. Ce problème ne survient que quelques fois par an." Et quand on lui parle du système néerlandais, dont il a déjà pris connaissance, il répond : "nous sommes à la recherche d'une solution depuis un certain temps. Nous avions déjà mis en place un système de licence à bas prix. Nous avons également pensé à ce module d'inscriptions mais cela veut dire qu'il faut des personnes qui s'occupent de gérer cela." Quoi qu'il en soit, dimanche soir, Jos Smets avouait en avoir franchement ras-le-bol de tout cela. Et ce, après 40 ans passés comme organisateur. "A l'issue de l'épreuve, les réactions négatives fusaient. Certains coureurs ont manqué de respect envers l'organisation, les signaleurs et d'autres personnes concernées. Ils ont oublié tous les efforts consentis pour la mise sur pied d'une course pareille. Je me suis vraiment demandé pourquoi j'avais été cherché des subsides chez les commerçants afin de pouvoir organiser cette épreuve. J'aurais aussi pu annuler la course."

PAROLES DONNEES AUX COUREURS

Quelques coureurs ont également réagi quant à ce problème. Maarten Goossens du Royal Antwerp Bicycle Club avait déjà connu auparavant une telle situation. "C'était en 2012 à Boutersem. Il y avait 303 coureurs au départ. Mais dimanche dernier, on a battu le record." Ce nombre important n'est pas resté sans conséquence. Quelques chutes ont été signalées sur les routes de Nieuwrode. Bram Donckers, membre du Wielerclub Noord-Limburg, est l'une des victimes. "Plusieurs coureurs sont tombés devant moi. Je n'ai pas pu les éviter. Coureur cycliste est un sport très dangereux et les risques sont présents. Je trouve donc que 306 partants, c'était beaucoup trop." Jordi Theunissen, coéquipier de Donckers, confirme qu'il y avait dès le début de la course quelques escarmouches. "Dès le départ, c'était très nerveux. Il y a directement eu plusieurs chutes." Quant au système d'inscription à l'avance, Jochen Ramaekers de Sport en Moedig Genk n'est pas très enthousiaste. "Cela ne devrait pas se mettre en place je pense. En ce qui me concerne, cela m'arrive assez souvent de décider le jour même de participer à une course. Ce ne serait dès lors plus possible si ce système d'inscription se met en place. Et puis, de toute façon, une fois que la saison est plus avancée, il n'y a plus autant de participants par course. Pour diminuer le nombre de coureurs, il faudrait peut-être n'autoriser que les Belges à prendre part aux courses. Ce serait déjà un gros changement. A Nieuwrode, par exemple, il y avait beaucoup d'étrangers."

Crédit Photo : Mario Varreware - www.cycling-pics.be

Article traduit par Renaud Collette.
 

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