Fabien Schmidt : « Partir sur une bonne note »

Fabien Schmidt était passé professionnel en 2012 dans les rangs de l’équipe Roubaix-Lille Métropole. Après une deuxième partie de saison plutôt satisfaisante, il avait rejoint Sojasun, en continentale pro, afin de continuer à apprendre au plus haut niveau. Avec l’arrêt de la formation française, l’ancien vainqueur de Paris-Tours Espoirs a dû se résoudre à chercher une nouvelle équipe... Avant de retrouver son ancien club, le Team U Nantes Atlantique. A la veille de participer au Circuit des Plages Vendéennes, il revient pour www.directvelo.com sur son choix fait à l’intersaison et son avenir professionnel proche.

DirectVélo : Que s’est-il passé pour toi après l’annonce faite par Stéphane Heulot de l’arrêt de Sojasun ?
Fabien Schmidt : Nous avons su assez tard finalement que l’équipe Sojasun ne repartirait pas. D’ailleurs, je suis toujours en contrat avec eux pendant un an. C’est aussi pour cela que je me suis mis à chercher une autre équipe sur le tard… et je n’ai pas trouvé. Le marché était surchargé, il faut bien le reconnaître.

Que retiens-tu de tes deux années professionnelles ?
A Roubaix, j’avais fait une année moyenne, même si ma fin de saison était bien meilleure. Après, je savais que j’avais deux ans pour faire mes preuves lorsque j’ai rejoint Sojasun. Mais, je n’ai pas eu de résultats exceptionnels. Mon programme était bien différent de l’année 2012 avec de belles courses par étapes comme le Critérium International ou le Tour du Portugal.

« J’AI BEAUCOUP HESITER AVANT DE REPARTIR »

Comment expliques-tu ce manque de résultats ?
C’est difficile à expliquer. J’ai aussi couru sur des épreuves qui n’étaient peut-être pas encore adaptées à mes qualités intrinsèques. Cependant, je sais que j’ai progressé et j’ai eu des opportunités sur certaines courses, sans jamais pouvoir gagner et juste pour ça c’est décevant. Ensuite, je dois dire que je n’ai pas eu beaucoup d’occasion de rouler pour un leader, une chose que j’affectionne tout particulièrement, c’est ainsi. Ce fut une année spéciale.

Pourquoi avoir fait le choix de revenir au plus haut niveau amateur en DN1 ?
En fait, j’ai beaucoup hésité avant de repartir cette saison au plus haut niveau amateur. Déjà parce que je suis encore sous contrat avec Sojasun. Néanmoins, au lieu de ne rien faire, j’ai fait ce choix-là. Pascal Deramé (le directeur sportif du Team U Nantes) est toujours mon entraîneur. En parallèle, je vais bientôt commencer le programme de reconversion proposé par l’Union Nationale des Cyclistes Professionnels. L’accompagnement y est structuré, j’espère pouvoir à terme travailler dans la grande distribution et le commerce puisque j’ai déjà validé ma première année de BTS dans ce domaine. Pourquoi ne pas faire la deuxième année en alternance et découvrir le monde du travail.

« UNE DERNIERE SAISON AU PLUS HAUT NIVEAU »

Espères-tu retrouver le monde professionnel ?
Non. Je n’ai aucune ambition de repasser chez les professionnels. Je repars pour une saison en DN1 pour me faire plaisir avant tout. Le collectif nantais m’a motivé, je souhaite partir sur une bonne note. Pour le moment, et ce n’est que mon état d’esprit actuel car on ne sait pas de quoi demain sera fait et je peux changer d’avis, cette saison sera ma dernière en DN1, à ne faire que du vélo. Ce qui est sûr, c’est que je n’arrêterai pas le cyclisme mais sans doute que j’irai dans une équipe de division inférieur pour conjuguer le cyclisme avec mon activité professionnelle future. Il faudra voir comment tout cela évolue.

Comment s’est déroulée ta préparation hivernale ?
Pour tout dire, je n’ai pas passé mon hiver à rouler. Ce sont surtout les rassemblements avec l’UC Nantes Atlantique, le stage en Espagne (à Lloret del Mar, NDLR) qui m’ont remis dans le bain et qui ont fait que je me suis senti plus concerné. Au début, je me demandais bien ce que je faisais là, dans la tête, je n’étais pas spécialement dedans.
Pour la reprise aux Courses au Soleil, ça s'est plutôt bien passé, je finis au milieu du premier paquet. Ce fut surtout l’occasion de prendre des automatismes tous ensemble. Nous avons préparé le sprint pour Lorenzo (Manzin) le samedi et le lendemain effectué une partie de la poursuite derrière les échappés. Je me suis fait plaisir, j’ai essayé de donner une impulsion au groupe qui reste jeune puisque le plus ancien à 25 ans (rires).

« ENVIE DE FAIRE LES CHOSES COLLECTIVEMENT »

Etre moteur du groupe et capitaine de route, c’est ce qui te plaît ?
Effectivement, c’est ce que j’aime faire aussi. Je n’ai pas trop eu l’occasion de m’affirmer à Sojasun. Cette année, j’ai vraiment envie de faire les choses collectivement. Il faut se servir des individualités de l’équipe pour gagner des courses avec le collectif. Notre équipe est homogène, tout terrain. Toutefois, nous partons un peu dans l’inconnu puisque l’effectif a changé, nous avons beaucoup d’Espoirs 1 également. Avec Kévin Fouache et Mathieu Cloarec, je pense que nous pouvons avoir ce rôle de capitaines de route pour ces jeunes.

Tout compte fait, tu penses surtout à prendre les courses les unes après les autres plus qu’à te fixer des objectifs ?
Oui, c’est tout à fait ça. Je n’ai pas d’objectif particulier. De toute façon, il faut l’avouer, la forme n’est jamais là en début de saison. Je suis toujours moyen, je suis surtout là vers le mois de mai-juin. Là, je vais surtout faire le boulot pour les autres et essayer de ramener des points en Coupe de France. Nous allons vite commencer au Jean-Masse dans moins de dix jours. Si cela arrive au sprint nous pouvons faire des choses avec Lorenzo, il faut juste prendre la première manche du bon pied pour ne pas cogiter après.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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