Gonnet : « Gagner des courses ne fait pas monter en grade »

Julien Gonnet n'est pas un ancien combattant du vélo même s'il est l'aîné de l'équipe de l'Armée de Terre. En 2005, il est entré dans la carrière quand ses cadets n'y étaient pas encore. Il a vu évoluer l'Equipe de France militaire jusqu'à la création de l'équipe de DN en 2011. "Si sur le fond la donne n'a pas vraiment changé -promouvoir les valeurs de l'Armée de Terre par le biais du vélo- la forme a, elle, subi une vraie transformation et sur tous les plans : programme de course, détachement des personnels, moyens humains et matériels" se remémore Julien Gonnet pour www.directvelo.com.

« Je n'arrive pas à l'expliquer »

L'ancien  Champion de Bretagne est un témoin privilégié de l'évolution de l'équipe de l'Armée de Terre et de sa réussite de cette année. "L'équipe a eu des résultats quasi d'entrée. On s'y attendait un peu, mais pas à ce point" reconnaît le coureur, étonné lui-même. "Très sincèrement je n'arrive pas à l'expliquer. Certes nous nous entendons bien, le recrutement a été de qualité et le matériel est efficace... La réussite des uns donne des idées aux autres ce qui crée une sacré dynamique !", déclare le coureur de 31 ans.
Un des gros changements par rapport à 2012, c'est la réussite en Coupe de France. "Probablement nos leaders se découvraient souvent trop tôt" concède l'ancien coureur de l'UC Nantes Atlantique. Sur cette nouvelle campagne, l'ordre du jour est respecté à la lettre : "Cette année les rôles distribués au briefing sont respectés et physiquement les gars sont opérationnels."

« Que les clubs regardent sur leur maillot »

Une telle domination suscite beaucoup de commentaires dans le peloton, il ne faut pas se le cacher. Julien Gonnet en est bien conscient. "Mais je ne les ai jamais de façon directe." Les remarques visent toujours les moyens mis à la disposition de l'équipe. "Oui ils sont conséquents mais j'invite ces personnes à lire sur leurs maillots. Quel club ne bénéficie pas de subventions publiques ?" se défend le sergent-chef Gonnet qui contre-attaque : "Ce n'est pas l'Armée de Terre qui nous paie nos vélos mais comme partout la structure via l'argent de sponsors... privés. Croyez vous que nos véhiculent ont été héliportés du jour au lendemain, siglés et avec le plein de carburant, devant nos bureaux ? Nos partenaires privés investissent dans l'équipe car l'image de l'Armée est intéressante sur un plan marketing. Nous jouons simplement avec nos atouts."
Pour lui, cet investissement peut profiter au vélo dans son ensemble. "Je reste persuadé que c'est une chance inouïe que l'Armée de Terre ait choisi le cyclisme comme vecteur de communication" dit-il.

« En 2005, personne ne m'aurait suivi »

Depuis 2005, Julien Gonnet est monté en grade mais pas grâce au vélo. "Cette case n'existe pas dans la grille de notation !" précise le sergent-chef qui conseille ses équipiers et les oriente dans leur vie militaire. "Je les aiguille sur leurs choix de carrière et l'importance qu'il faut lui donner. Je ne suis pas un exemple mais un cas concret en leur montrant que c'est en réussissant ses formations militaires que l'on pérennise une carrière."
S'il n'est pas sergent-recruteur, "il arrive que des coureurs me posent des questions sur le recrutement. Ils ont raison. C'est de cette manière que le 1ère classe Guyot a été recruté. Une chance pour nous qu'il ne soit pas passé pro celui ci !" En effet, l'Armée de Terre a retenu dans le peloton amateur des coureurs qui ne seraient peut être plus sur le vélo aujourd'hui.
"En sept ans, la donne a changé. Lorsque j'ai annoncé mon incorporation en 2005 personne ne m'aurait suivi !"

« J'accepte la concurrence »

Le coureur Julien Gonnet n'a pas eu la même réussite que ses équipiers en ce début de saison. "Mon début de saison est décevant mais j'apprends le métier d'équipier !" Il attend encore la forme. "Lorsque je serai en condition et que l'opportunité se montrera, mes équipiers m'aideront mais pas avant. La concurrence je l'accepte mais je ne la subis pas. A moi d'élever mon niveau."
Il repousse ses objectifs. "Je calque mes objectifs sur les courses que j'ai déjà gagnées avec une nouveauté : le Tour de la Manche que je découvrirai cette année et qui me motive", dit-il.
De retour de la Guadeloupe (pour le GP du Nord Basse-Terre), de ses eaux à 24°C mais aussi de sa pluie, Julien Gonnet vient de rajouter un maillot de Champion de France militaire dans son paquetage : celui de Champion de France militaire de VTT Master 1. On peut être vétéran sans être ancien combattant.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Julien Gonnet.

Crédit Photo : Ludovic Grare - www.veloracingnews.com

 

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