François Pervis : « Au Mexique, je me sentais très fort »

François Pervis dispute de ce vendredi à dimanche le Championnat de France sur Piste, à Roubaix. Le Mayennais est aligné sur les trois épreuves de sprint. Le Champion de France en titre de la vitesse individuelle se confie à www.directvelo.com.

DirectVélo : Quels sont tes objectifs sur ce Championnat de France ?
François Pervis : Tout simplement la gagne sur chaque épreuve ! (sourires) J'en aurai une par jour. Je vais débuter avec la vitesse, le vendredi. Où j'espère conserver mon titre obtenu l'an dernier, à Bordeaux. Puis, il y aura le keirin, le samedi. Et enfin, le kilomètre, le dimanche. 

« De très très grosses sensations au Mexique »

Tu viens de revenir du Mexique, où s'est déroulée la troisième, et dernière, manche de Coupe du Monde, à Aguascalientes... Tu as terminé deuxième de la vitesse par équipe, et troisième du keirin. Es-tu satisfait de ces performances ?
Oui, ça s'est pas trop mal passé. La preuve avec les deux podiums (sourires). Même si la victoire aurait pu, et aurait dû être là. Mais bon, c'était ma reprise en compétition internationale. J'avais fait une épreuve à Manchester début janvier. Mais ce n'était pas une vraie compétition internationale... Au Mexique, j'avais de très, très grosses sensations. Je me sentais très fort ! J'ai à peu près réussi à faire tout ce que je voulais !

En vitesse par équipe, vous perdez en finale contre la Nouvelle-Zélande, après avoir réalisé le meilleur temps en qualifications...
A ce stade de la compétition, j'étais démarreur. Et relayeur en finale. On a tourné avec Michaël D'Almeida, et Kévin Sireau. Pour voir ce que chacun donnait à différents postes. Car comme Grégory Baugé ne sera pas présent au Championnat du Monde, fin février, il faut trouver un remplaçant. En tant que démarreur, puis relayeur, les tests ont été très concluants. On aura l'occasion de peaufiner ça après les France !

En keirin, tu gagnes ta série de qualification, et ta demie-finale...
Oui, et vraiment très facilement. Après, en finale, j'ai voulu courir comme en demie. C'était bien parti... Mais à la cloche, je me suis un peu fait gêner. Le futur vainqueur, le Néerlandais Buchli, est venu de derrière. On a fait trois quarts de tour côte-à-côte. Il avait un demi-vélo d'avance dans la ligne opposée. J'ai un peu réussi à revenir dans le dernier virage, car j'étais à l'intérieur. Mais il est parvenu à conserver une roue d'avance sur la ligne. Le Japonais (Watanabe, qui termine 2e, NDLR) était dans sa roue. Il m'a sauté sur la ligne. Il y a eu une photo-finish entre nous deux. On était trois dans un mouchoir de poche. Je n'ai pas gagné, mais c'était tout comme. Parce que le vainqueur, je l'avais vraiment bien dominé en demie-finale. Mais bon, ce n'est pas très grave...

« Se serrer la ceinture encore plus ! »

Tu as fait plusieurs tournois de keirin au Japon, fin 2012... Est-ce que ça t'a apporté un plus pour cette manche de Coupe du Monde ?

Oui, ça m'a servi ! Je suis beaucoup plus posé dans mes sprints. J'arrive encore mieux à analyser la situation. Et puis, je suis surtout passé de trois mois sur un vélo en acier, sur des pistes en béton, non couvertes, avec parfois du vent et de la pluie... à un vélo tout en carbone, sur des pistes en bois, et couvertes. J'avais vraiment l'impression d'avoir beaucoup de forces, de voler ! En qualifications, par exemple, je me suis un peu mis en difficulté. Et avec cette expérience, j'ai tout de suite réussi à m'en extirper. C'est dur, quand un sprint est lancé, de se dire "je vais rétrograder pour mieux me placer". C'est ce que j'ai fait. Au lieu de rester à hauteur des gars, à buter, en essayant de les doubler. J'ai donc rétrogradé. Je me suis remis dans les roues. Pour refaire mon effort plus tard... Ça a payé puisque j'ai gagné la manche ! (sourires)

Tu n'es plus pistard professionnel depuis 2010. Quelle est donc ta situation actuelle ?
Hé bien... En décembre, j'ai perçu ma dernière allocation chômage. Et comme les compétitions se terminent bientôt, avec les Mondiaux à la fin du mois de février, je sais que je ne trouverai plus de partenaire pour cette saison. J'ai probablement droit au RSA. Je n'ai pas encore pu prendre le temps de faire les démarches, avec tous les déplacements que j'ai fait ces dernières semaines. En tout cas, dans cette situation précaire, il est impossible d'avoir des projets personnels... Il va falloir se serrer la ceinture encore plus !

Crédit Photo : Christian Collier - picasaweb.google.com/111567826591941774045
 
 

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