Paul Seixas : « Une très belle manière de finir la saison »

Crédit photo Alex Broadway / Decathlon AG2R La Mondiale
Dans les rues de Bergame, à l’issue du Tour de Lombardie, Paul Seixas n’attire pas encore les foules au pied du bus de Decathlon AG2R La Mondiale. Mais un peu comme à tous les endroits où il passe depuis le début de saison, le Rhodanien a marqué les esprits des suiveurs en Italie. “C’est une course qui m’a plu, avec un profil que j’aime. Je suis prêt à revenir dans les années qui viennent”, sourit-il auprès de DirectVelo, quelques instants après en avoir terminé.
« NE PAS SE LAISSER MARCHER DESSUS »
Une semaine après avoir crevé l’écran lors du Championnat d’Europe, Paul Seixas était le leader unique de Decathlon AG2R La Mondiale sur la dernière épreuve européenne du calendrier WorldTour. “Au briefing, c’était clair pour tout le monde : on partait avec un seul leader pour assurer un Top 10”, confie Julien Jurdie. Et la stratégie s’est vite mise en place autour de lui, avec trois coureurs pour la première partie et quatre autres pour la seconde. “On a souvent vu l’équipe très bien placée parmi les grosses écuries comme UAE ou Red Bull–Bora. C’était aussi l’objectif du jour : ne pas se laisser marcher dessus, trouver tout de suite sa place et montrer qu’on est une belle équipe”.
Au moment de l’attaque décisive de Tadej Pogacar, à 36 kilomètres de l’arrivée, un groupe se forme derrière avec Remco Evenepoel, Michael Storer, Isaac Del Toro et Paul Seixas. “Il y avait un tempo terrible au moment où Pogacar a attaqué. J’ai dû faire un petit effort pour rentrer sur le groupe. (Primoz) Roglic a fait une petite cassure et j’ai dû boucher le trou”.
Il lâche finalement prise à 2500 mètres du sommet du Passo Ganda. “J’ai pété tout seul, j’étais un peu KO dans la descente et d’être seul, ça ne m’a pas trop aidé. Je suis un peu déçu parce que j’étais dans le bon groupe, mais ça s’est fait à la pédale et les coureurs de devant étaient les plus costauds”. Julien Jurdie va dans le même sens que son protégé. “On connaît le final du Lombardie, il n’y a pas de secret : ça se fait à la jambe. On a vu un Paul Seixas très fort, qui a su résister pendant les trois quarts de la montée avec tous les meilleurs mondiaux, tout ce qui se fait de mieux sur la planète vélo”.
« JE ME DIS QUE J’AI MA PLACE… »
Bien qu’un temps seul dans la nature, Paul Seixas a tenu le choc et ne s’est pas effondré. Il a été repris “par un bon petit groupe”, ce qui lui a permis de récupérer. “À la fin, je me suis arraché et j’ai tout donné pour faire le meilleur résultat”. Il arrive dans le groupe de cinq coureurs qui s’est joué la 5e place. Battu au sprint par Isaac Del Toro et Tom Pidcock, il se contente largement de sa 7e position. “C’est déjà très bien. Je n’étais pas loin de basculer dans le groupe qui jouait le podium. C’est quand même une très belle manière de finir la saison”.
Sans surprise, ce résultat ravit Julien Jurdie. “Le Top 10 était l’objectif annoncé. Il y en avait même qui étaient un peu plus gourmands, qui disaient qu’on pouvait viser le Top 5 ou espérer un podium. On voulait garder les pieds sur terre : on sait qu’un Top 10 sur un monument, ce n’est pas facile à faire, encore plus à 19 ans. Honnêtement, c’est une grande satisfaction”. Tout comme de voir une équipe entière soudée autour de son homme fort. “On a vu un super travail collectif, et c’est aussi ce que j’ai envie de retenir. Certains coureurs ne seront plus dans l’équipe l’année prochaine, et ils ont fait preuve d’un grand professionnalisme. Paul, c’est un leader qui fédère”. Paul Seixas a lui aussi tenu à saluer le travail de ses équipiers. “Ils ont fait un énorme boulot. Je suis fier d’eux et je pense que cette place est obtenue grâce à eux”.
Ces dernières semaines, Paul Seixas a passé un cap physique mais aussi mental. “Je me dis que j’ai ma place… C’est ce qui fait que j’arrive peut-être un peu mieux à m’accrocher. Je suis content de finir sur une bonne note. C’est tout le travail de cette saison qui paie”. Il n’aura connu aucun couac au fil des mois, avec une fin en feu d’artifice où il s’est invité à la table des très grands. “Lors de sa première course, il avait terminé 5e de la Marseillaise. Qui aurait dit, ce soir-là, que Paul allait finir 7e d’un monument comme le Lombardie, apprécie Julien Jurdie. Il n’y a que de grandes satisfactions, et on a la chance d’avoir un coureur juste exceptionnel”.
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