Juniors : Soan Ruesche « n'a pas à rougir », Johan Blanc épuisé après le Rwanda

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

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Un peu de grimace, un peu de sourire, des yeux un peu humides aussi... Il y a plusieurs sensations dans l'équipe de France Juniors, à l'issue du Championnat d'Europe à Guilherand-Granges, où Soan Ruesche s'en est tiré avec une 8e place. "On était partis avec des ambitions différentes après le beau Championnat du Monde de Johan (Blanc). Mais il n’y a rien à dire : ça s’est joué à la pédale. Les coureurs que nous avions notés lors du briefing sont devant, et nous non. Soan (Ruesche) a fait une super course jusqu’à la fin. C’était compliqué de jouer la médaille, on a été en dessous de nos objectifs", pense Benoit Malaval, responsable des Juniors.


« J'ÉTAIS UN PEU L'INTRUS DANS LE GROUPE DES FAVORIS »

Le médaillé d'argent de Kigali était plutôt dans le même état d'esprit, après avoir manqué le bon coup du jour. "Je suis dégoûté, je n’étais pas venu pour ça. La semaine dernière, j'ai obtenu un résultat à la hauteur de mes attentes. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, mais j’ai quand même tout donné. C’est comme ça. J’ai rapidement compris que je n’avais pas vraiment récupéré", regrette Johan Blanc, qui avait été malade au Rwanda. "C’était passé pour la course, mais ça m’a laissé des traces. Le trajet de nuit, c’est compliqué. On a eu quelques jours à la maison, mais je ne savais pas si j’allais pouvoir récupérer. Finalement, non".

Soan Ruesche était lui un peu plus content de son résultat. Surtout qu'il n'était pas forcément le plus attendu, notamment aux côtés de Juniors qui ont empilé des victoires durant l'année. "On ne peut pas dire que c'est une déception, ça reste quand même un Top 10 sur un Championnat d'Europe. Je sais que j'étais un peu l'intrus dans le groupe des favoris. On va dire que tous ceux qui étaient devant se connaissaient et ont déjà fait beaucoup de performances au niveau UCI. Moi, j'ai quand même beaucoup moins de résultats. On venait pour la médaille, mais je ne pouvais pas aller chercher le podium, les autres étaient plus forts".

« J'AI COMPLÈTEMENT EXPLOSÉ »

Les Bleus avaient prévu d'anticiper la lutte. "On pensait que Johan pouvait attaquer dans la deuxième montée de Saint-Romain. Ce sont les meilleurs qui ont attaqué là, et nous, on n’a pas pu répondre présent. Johan ne se sentait pas si mal que ça, mais il y a peut-être de la fatigue. Ils n’ont pas répondu exactement à l’objectif qu’on avait fixé", reprend Benoit Malaval. Johan Blanc a en effet répondu à son directeur sportif. "Je n’étais pas du tout à la hauteur de ce que j’espérais. Dès la première bosse, je sentais que je n’avais pas les bonnes jambes et que j’allais lâcher, mais je me suis accroché. Ça n’est pas passé. J’ai pris pas mal de cassures dans la deuxième grosse descente. Je suis revenu juste avant le pied du Val d’Enfer et là, j’ai complètement explosé. Je m’attendais à ce que la course se lance tôt, donc je n’ai pas été surpris, mais ce sont les jambes qui ne suivaient pas", raconte-t-il.

Alors c'est Soan Ruesche qui a concentré les espoirs de l'équipe de France. "Au bout de dix bornes, c'est moi qui attaque et je suis tout seul. Je me suis dit : « Pourquoi ne pas prendre un coup d'avance et retomber sur un autre groupe qui me rattrape ». Au final, ça ne s'est pas du tout passé comme ça". C'est bien à la pédale que le coureur des Pays de la Loire a pris le bon coup. "J'ai réussi à suivre les favoris. Ça a fait la descente à bloc et c'est là que tout a cassé et que la course s'est lancée". Avec une quinzaine d'éléments, il y avait de nombreuses épines dans le pied de Soan Ruesche. "J'ai cru un moment au maillot, mais quand j'ai vu que dans le Val d'Enfer ça montait beaucoup trop fort et que je prenais 10 mètres, puis que je rentrais parce que ça se relevait... ".

« UN TRÈS BEAU CHAMPIONNAT D'EUROPE » POUR L'UN, « UN SUPER MONDIAL » POUR L'AUTRE

Le vainqueur de la Classique des Pyrénées-Atlantiques s'est concentré sur la médaille, jusqu'à ce que Karl Herzog puis David Gaffney n'entérinent ses espoirs. Malade au Rwanda, le futur coureur de la Conti Groupama-FDJ a retrouvé des couleurs. "Depuis que je suis revenu, j'ai de super bonnes sensations. Même au niveau du cœur et des watts, tout était parfait. Un Top 10, ce n'est quand même pas rien. Je vois toute ma progression. Depuis la saison de cross cet hiver, je sens que j'ai passé un cap. En début de saison, j'étais un peu passé à travers. Là, je fais les deux Championnats internationaux, avec un Top 20 et une P8, donc je n'ai pas à rougir".

Benoit Malaval est d'accord avec lui. "Au début de la saison, Soan n’était peut-être pas parmi les prétendants à l’équipe de France. Mais depuis la mi-saison, il est au rendez-vous. Il a fait un beau Mondial où il a joué la carte pour Johan, et aujourd’hui, il a réalisé une très belle course. Il s’est battu pour une place jusqu’à la fin. Il était quand même dans le jeu pour la médaille. C’est un très beau championnat d’Europe pour lui". Johan Blanc lui va revoir son programme pour souffler un bon coup et garder les bons souvenirs du Rwanda. "Il a fait un super Mondial. Il va entrer dans la cour des grands l’année prochaine avec Soan et Yann (Dubois) chez Groupama-FDJ. On ne peut que leur souhaiter de confirmer leurs prétentions des années Juniors", souhaite le technicien. Soit pour oublier cette note de fin pour Johan Blanc, soit pour la confirmer pour Soan Ruesche.

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