« Aucun regret » pour les Juniors français, après un relais « parfait »

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Les Juniors ont montré la voie pour l'équipe de France. Devancés par la Norvège, les Bleus sont montés sur la deuxième marche du podium du relais mixte du Championnat d'Europe, ce jeudi. "Je pense que c'est l'accomplissement d'un vrai travail de préparation qui a été mis en place depuis plusieurs semaines. On est venu en stage avec les Juniors du chrono il y a dix jours. On avait fait des simulations avec les garçons, et une en conditions réelles avec les filles également. Franchement je pense que c'est la meilleure place qu'on pouvait obtenir. On visait un podium", raconte Pierre Idjouadiene, responsable du relais mixte. "On était très motivés. On avait comme objectif de ramener une médaille, donc l'objectif est rempli", se réjouit Ninon Humbert. "On avait un plan précis à suivre et on l'a suivi. Donc aucun regret", note Gabin Gicquel.


« GÉNÉRALEMENT ON SE FAIT PLUTÔT TAPER DESSUS PAR LES GROSSES NATIONS SCANDINAVES »

Les messieurs ont ouvert le bal de fort belle manière. Il faut dire que Luc Royer, Gabin Gicquel et Lancelot Gayant n'ont pas attendu d'être en Drôme pour se connaître. "Avec Lancelot on a fait la poursuite par équipe aux Europe, donc on connait, on aime bien. Avec Gabin on se connait très bien, on est au pôle ensemble, donc ça facilite aussi", révèle Luc Royer. En plus, les Bleus avaient l'avantage du terrain et avaient donc effectué un stage de repérage. "On a déjà fait une répétition il y a quelques jours, ça s'est vraiment déroulé de la même façon", assure Lancelot Gayant. "Ça nous a pas mal aidés parce qu'on connaissait par cœur le parcours. C'était tout de suite très fluide avec les gars, sur le chrono".

La tactique était la bonne pour les hommes. "Sur la première partie on devait passer plutôt des relais longs, pas forcément en appuyant super fort, et après la dernière partie avec le vent de face, c'est là où on passait des relais courts, et vraiment appuyer pour essayer de garder une bonne allure", décrit Lancelot Gayant. Puis Gabin Gicquel s'est sacrifié avant la bosse finale. "Gabin a fait un relais très long pour nous amener dans les meilleures conditions, on a pu monter la bosse à fond", explique Luc Royer. Et les Français ont donc transmis le relais au coude-à-coude avec les Norvégiens. "Généralement on se fait plutôt taper dessus par les grosses nations scandinaves. Et là on est dans la même seconde qu'une des meilleures nations du monde en contre la montre. Donc c'est vraiment admirable", applaudit Pierre Idjouadiene.

UNE DEUXIÈME PLACE ASSURÉE... JUSQU'À UN INCIDENT DANS LES DERNIERS MÈTRES

C'était ensuite aux femmes d'assurer la médaille, et pourquoi pas continuer à titiller la Norvège, emmenée par la médaillée Oda Gissinger. "On s'était dit que c'était faisable donc ça fait forcément plaisir de gagner la médaille à la maison. On s'était quand même un peu entraînés sur le circuit etc", note Zoé Bihan. Là aussi une tactique avait été mise en place. "Charlotte (Bouhier) faisait tout ce qui était plutôt faux plats montants, parce qu'elle avait un plus petit braquet que nous. On passait de gros relais sur le plat puis c'était celle qui se sentait le mieux aujourd'hui qui avait la responsabilité d'allonger un peu plus les relais, on a parlé tout le long. Ça nous a permis de s'économiser à certains moments, où on ne tournait qu'à deux", reprend la Bretonne.

C'est justement cette notion de collectif et de communication qui intéressait Pierre Idjouadiene. "Ce qu'il faut c'est avoir une cohésion, un collectif soudé qui sait se relayer, qui sait s'appuyer sur les autres quand il y a des moments faibles et qui sait aussi profiter des moments forts pour gagner du temps", analyse l'ancien coureur pro. "On ne faisait qu'un. Je pense que c'est aussi ce qui nous a permis de décrocher cette médaille à la maison", ajoute Charlotte Bouhier. Mais l'adage est connu, tant que la ligne n'est pas franchie... Si les temps intermédiaires semblent figer la 2e place des Bleus, un incident dans les derniers mètres donne un coup d'adrénaline à Charlotte Bouhier et Zoé Bihan, alors que Ninon Humbert avait terminé son effort quelques instants plus tôt.

« ON PEUT DÉFINIR L'ATTENTE COMME AFFREUSE »

"Dans la dernière montée, en changeant sa vitesse, Zoé a déraillé. Je pense qu'elle a géré le moment et qu'elle ne s'est pas trop affolée. Le changement a été assez rapide. Après, c'était sprint jusqu'à la fin", sourit Charlotte Bouhier. Zoé Bihan s'est battu avec son vélo. "J'ai d'abord essayé de repasser mon grand plateau après le virage à droite dans le bourg. Et ça ne passait pas. Donc je me suis dit que ce n'était pas grave, qu'on verrait un peu plus loin. J'ai juste changé les vitesses derrière au début. Et quand j'ai voulu repasser un peu plus loin, c'est passé". Mais non sans mal. "Ça a tout pété parce que j'ai fait une relance en même temps. J'ai essayé de remettre petit plateau et grand plateau, ça a déraillé. Là, je me suis dit qu'il fallait absolument que je change de vélo. Il ne restait plus que 200 mètres donc il ne fallait pas trop réfléchir", sourit la coureuse de Breizh Ladies.

Derrière la ligne, les hommes font les cent pas. "On peut définir l'attente comme affreuse. C'était vraiment stressant. On a vraiment envie de les aider. Mentalement, on a envie d'être avec elles", raconte Lancelot Gayant. "Je n'avais jamais vécu ça. Tu es à fond dans le truc. Ce sont des moments qu'on n'oubliera jamais", ajoute Gabin Gicquel. "C'était plus stressant que notre course, on était à fond, on se regardait. On n'avait qu'une hâte, c'est qu'elles arrivent et qu'on sache où on en est. C'est hyper particulier comme moment", note Luc Royer. Puis il y a eu la délivrance et la médaille confirmée. "Si on pouvait définir le chrono en un mot, ça serait « parfait ». 30 secondes, c'est quand même beaucoup. Ce n'est pas un changement de vélo ou quelque chose comme ça qui a joué", reprend Lancelot Gayant. "On sait travailler collectivement. C’est ça qui compte. On essaie tous de travailler dans ce sens, à toutes les échelles de l’équipe de France", conclut Pierre Idjouadiene, heureux comme ses coureurs.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Zoé BIHAN
Portrait de Charlotte BOUHIER
Portrait de Lancelot GAYANT
Portrait de Gabin GICQUEL
Portrait de Ninon HUMBERT
Portrait de Luc ROYER