Remco Evenepoel : « L'objectif était de prendre tous les maillots »
Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo
Un peu plus d'une semaine après son sacre mondial, mais seulement quelques jours après avoir été battu par Tadej Pogacar sur la course en ligne, Remco Evenepoel a retrouvé la compétition avec un nouveau sacre. Celui européen, cette fois. Objectif accompli pour le futur coureur de Red Bull-Bora-Hansgrohe, qui voulait faire le triplé des maillots. Au cours de la conférence de presse, où DirectVelo était présent, Remco Evenepoel est revenu sur ce nouveau succès dans son exercice de prédilection, avec un écart tranchant sur un certain Filippo Ganna.
DirectVelo : C'est un nouveau titre pour toi !
Remco Evenepoel : C'est une journée plutôt bonne avec des conditions très difficiles à cause du vent, car il était plus latéral que prévu, vraiment de côté, ce à quoi on ne s’attendait pas. Mais au final, je pense que tout s’est bien passé. La seule chose négative aujourd’hui, c’est que ma radio ne fonctionnait pas jusqu’à 1,5 km de l’arrivée. Donc c’était assez difficile de savoir comment je me débrouillais jusqu’aux derniers kilomètres. Mais au final, je pense que je ne peux pas me plaindre. Les sensations étaient très bonnes et tout était en place aujourd’hui.
Te sentais-tu peut-être mieux aujourd’hui qu'à Kigali ?
C’est difficile à comparer car ce sont deux efforts complètement différents. Je pense que c’était presque deux fois plus long aux Mondiaux. Mais si l’on parle de sensations, de puissance, de technique, de comment tout s’est passé sur le vélo, je pense qu’aujourd’hui c’était peut-être un peu mieux. Ce qui est logique, car nous étions à Kigali depuis deux jours, avec une altitude, une chaleur, et un air différents. Mais aujourd’hui, les conditions étaient presque optimales, sauf pour le vent. Donc peut-être qu’au niveau de la performance, aujourd’hui c’était mieux.
« PRESQUE DEUX SECONDES PAR KILOMÈTRE SUR UNE DISTANCE AUSSI COURTE... »
T’attendais-tu à creuser un tel écart avec Filippo Ganna, même dès la partie plate ?
Non, pas vraiment. Je m’attendais plus ou moins à avoir le même temps que lui jusqu’au pied de la montée finale. Et là, je savais que j’avais de grandes chances de creuser l’écart. Mais comme je l’ai dit, je n’avais aucune info jusqu’au troisième point intermédiaire. Je ne savais donc pas comment je me situais. Mais je savais que dans le petit virage au milieu, j’étais allé très vite. J’ai presque sprinté jusqu’au sommet car je savais que c’était un des endroits où je pouvais vraiment faire la différence. L’écart était vraiment grand. Presque deux secondes par kilomètre sur une distance aussi courte face à Filippo, c’est énorme. Mais je pense que ça montre que mes sensations étaient très bonnes aujourd’hui.
Comment gères-tu mentalement après la déception de dimanche ?
J’ai essayé de profiter avec l’équipe et avec ma femme qui est venue dimanche soir au Rwanda. Puis je suis allé me coucher tôt. J’ai essayé de dormir le plus possible. Lundi, j’ai fait une petite sortie de récupération. À l’aéroport, j’ai essayé de rester assis et de me détendre autant que possible, pareil dans l’avion. J’ai aussi suivi un régime strict : assez de nourriture pour récupérer, mais sans trop boire pour ne pas voyager avec trop de liquides. J’ai tout fait comme prévu. Une fois arrivé ici, j'ai fait une reconnaissance rapide, puis repos maximum au lit. Le but était de rester aussi détendu que possible, sans trop stresser, sans penser que les autres allaient être plus relâchés que moi.
LE RECORD DE L'HEURE ? « PEUT-ÊTRE UN JOUR APRÈS MES 30 ANS »
Qu’est-ce qui te motive encore dans cette discipline où tu as déjà tout gagné ?
C’est une discipline que j’aime vraiment. Elle demande une préparation très spécifique, et les Championnats me motivent toujours. Même pendant la saison, dans les Grands Tours, il y a toujours un beau contre-la-montre, donc ça me motive à les gagner. Pour cette saison, l’objectif était de prendre tous les maillots car les trois parcours me convenaient bien. Donc pour cette saison, mission accomplie. Avec ma nouvelle équipe, on va maintenant regarder vers l’avenir et décider des vrais objectifs entre Grands Tours, chronos, Classiques, etc. Pour l’instant, tout a été parfait.
Penses-tu à battre le record de l’heure ?
Non, pas encore. J’ai encore beaucoup d’autres objectifs avant ça. Peut-être un jour, après mes 30 ans, j’y penserai. Mais sûrement pas dans un futur proche. Je vais travailler avec un ancien détenteur du record de l’heure maintenant, donc ça va être intéressant d’avoir son point de vue. Mais ce ne sera pas un objectif dans les cinq prochaines années, disons.
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