Israel-Premier Tech : David Lappartient va parler avec Sylvan Adams

Crédit photo A.S.O / Pauline Ballet
Cible de manifestations pro-palestiniennes lors du dernier Tour d’Espagne et des courses canadiennes du WorldTour, la formation Israel-Premier Tech n’a pas été autorisée à prendre le départ du Tour d’Émilie, programmé le 4 octobre à Bologne. L’organisateur de l’épreuve italienne (catégorie 1.Pro) a expliqué samedi à l’AFP avoir pris cette décision “pour raisons de sécurité publique”.
Avant de détailler : “avec notre circuit final à parcourir cinq fois, les risques de perturbation étaient trop élevés. C’est une décision que je regrette sur le plan sportif, mais je n’avais pas d’autre choix en matière de sécurité”, a-t-il déclaré. Cette exclusion pourrait en annoncer de prochaines. Ainsi, la participation de l’équipe à d’autres courses italiennes de fin de saison est désormais incertaine. Dans ce climat tendu, le groupe Premier Tech, co-sponsor de la formation, ainsi que l’équipementier fournisseur des vélos, ont demandé que le nom de l’équipe soit modifié et que « Israël » en soit retiré.
« DISCUTER DES SOLUTIONS POUR L'ANNÉE PROCHAINE »
Le président de l’UCI, David Lappartient, suit la situation de près. “Pendant la Vuelta, j’avais proposé à Sylvan Adams (le propriétaire canadien de l’équipe, NDLR) de retirer le nom Israël du maillot afin de réduire la pression”. Le dirigeant français doit prochainement rencontrer Sylvan Adams pour “débriefer ce qui s’est passé et discuter des solutions pour l’année prochaine”, a-t-il expliqué en conférence de presse auprès de DirectVelo.
David Lappartient se dit particulièrement préoccupé par la participation de l’équipe sur des compétitions espagnoles, où la question est très sensible. “Nous faisons face à des problèmes avec certaines épreuves espagnoles. Le Grand Départ du Tour à Barcelone et celui de la Vuelta dans les îles Canaries ont déjà indiqué qu’ils ne voulaient pas accueillir cette équipe. Je vais en discuter avec Sylvan Adams, mais je ne souhaite pas anticiper nos échanges”.
« LE SPORT NE DOIT PAS ÊTRE UN OUTIL DE SANCTION »
Toutefois, le président de l’UCI a tenu à rappeler ses principes : “Le sport ne doit pas être un outil de sanction. Le CIO a confirmé notre position : il doit rassembler les peuples et promouvoir la paix, pas exclure”. Cette ligne tranche avec la position adoptée face à la Russie. “Le Comité olympique russe est suspendu car il a intégré dans ses statuts quatre oblasts ukrainiens et parce que la Russie a attaqué l’Ukraine durant la trêve olympique votée par l’ONU. Ce n’est pas directement lié à la guerre elle-même”, a-t-il précisé, rejetant l’idée d’un deux poids deux mesures.
David Lappartient insiste sur le fait que “l’équipe Israel-Premier Tech a le droit de participer aux courses. Le gouvernement espagnol voulait que je la retire de la Vuelta, mais sur quelle base légale ? Si on commence à exclure une équipe pour des raisons politiques, demain ce sera une autre, sur un autre sujet”.
