« On ne voulait pas tout leur laisser », les N1 face à une ProTeam

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Comment exister seule ou à deux quand on est en N1 face à six représentantes d'un ProTeam ? C'est ce qui est arrivé à Julia Aubry et Solène Muller pendant la Mirabelle Classic face à l'armada de la VolkerWessels, tout au long de 80 kilomètres d'échappée.


Julia Aubry, accompagnée de Francesca Hall, sa coéquipière du Team Buffaz Gestion de patrimoine, et la Championne de France Amateurs de contre-la-montre ont tenu les roues des six néerlandaises jusqu'à 20 kilomètres de l'arrivée. "Il y avait une grosse équipe au départ, mais pas beaucoup de participantes. Franchement, je trouve ça dommage pour une course comme celle-là en France. On savait que les filles de VolkerWessels allaient faire la course" pose d'emblée Julia Aubry. En revanche, la sociétaire de Megamo Vosges Team craignait "que ce soit une course d’attente, mais finalement ça s’est animé très vite. Dans le premier GPM, je savais que ça allait visser. Je me suis accrochée, j’ai basculé en tête, et effectivement c’est là que les écarts se sont faits et que le groupe de dix est sorti". Dix, ou plutôt 6+4, c'est à dire six VolkerWessels et les autres.

JULIA AUBRY JOUE LES GRIMPEURS

En infériorité numérique, les tactiques divergent un peu. "Je ne collaborais pas vraiment. Les filles de la Volker nous ont demandé de prendre quelques relais, alors on l’a fait, mais sans trop donner pour garder des forces", dit de son côté Solène Muller. Chez les Lyonnaises, le choix est différent. "On a participé à la course. Il y avait des Grands Prix de la Montagne, un effort qui me convient bien. C’était un objectif. On ne voulait pas tout leur laisser et on tenait à être actives". Julia Aubry termine d'ailleurs la course avec le maillot aux mirabelles de meilleure grimpeuse.

Quand les VolkerWessels, après avoir laminé la course, jouent la victoire, le ton change. "À une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, elles ont commencé à attaquer dans tous les sens, indique Julia Aubry. Elles étaient six et pour nous c’était difficile d’être dans tous les coups. On s’est fait contrer. Ensuite, elles sont reparties à quatre devant". Et c'est difficile de riposter pour Solène Muller. "Avec déjà cent bornes dans les jambes, c'était très compliqué de gérer le final".

DU GRAVEL EN FIN DE SAISON

Arrivées pour la place de 5e, Julia Aubry termine la première des "autres" et Solène Muller, 8e. "On est arrivées lancées à pleine vitesse et il fallait freiner sur à peine cent mètres. C’était vraiment limite", souligne l'Alsacienne.

Si Solène Muller sait de quoi son avenir sera fait, elle aura du pain sur la planche la semaine prochaine avec le Championnat d'Europe Espoirs, contre-la-montre et en ligne, le Championnat du Monde de gravel et le Chrono des Nations. Si Julia Aubry sera elle aussi dans les chemins empierrés en cette fin de saison avec "l'idée de terminer sur une bonne note" car pour 2026, "pour l'instant, je n'ai pas de contrat, malheureusement". Mais ce samedi, Julia Aubry a montré qu'elle ne partait pas battue face à une ProTeam. 

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