Magdeleine Vallières : « Je vais mettre un peu de temps à réaliser »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
Ce n'était probablement pas le nom le plus coché au jeu des pronostics. La nouvelle Championne du Monde sur route ne s'appelle pas Pauline Ferrand-Prévot, Demi Vollering ou encore Elisa Longo Borghini. Mais bien Magdeleine Vallières, québécoise d'EF Education-Oatly qui n'avait pas de grandes habitudes comme leader. "C'est souvent mon rôle d'aider, c'était spécial aujourd'hui de pouvoir jouer pour moi. Les filles ont cru en moi, alors j'ai cru en moi aussi", raconte la nouvelle porteuse du maillot arc-en-ciel.
L'une de ses coéquipières habituelles, Cédrine Kerbaol, n'a pas pu retenir ses larmes en zone mixte. "Ce qui me fait pleurer, c'est surtout la joie de ma coéquipière, qui est exemplaire, c'est juste un truc de dingue. Je ne réalise pas vraiment. Je faisais partie du collectif France mais c'est quand même dingue, j'ai la Championne du Monde dans mon équipe ! C'est quelqu'un de génial, qui se met à la planche à fond pour les autres. Aujourd'hui c'est son heure, c'est la plus belle des victoires, je lui souhaite de profiter à fond".
« ON Y A VRAIMENT CRU »
Toute son équipe du Canada était tout autant émue qu'elle au moment de l'hymne. Alison Jackson, qui s'y connait en victoire surprise après avoir triomphé lors de Paris-Roubaix au sein d'une échappée, était presque plus heureuse que la vainqueure elle-même. "Ça a été une belle journée avec les filles, on y a vraiment cru, j'ai tout donné pour n'avoir aucun regret, et on a eu le maillot ! C'est pour toute l'équipe et ceux qui m'ont encouragée depuis mes débuts", exulte Magdeleine Vallières.
Comme le dit Cédrine Kerbaol, aujourd'hui, c'était son jour. En tout cas, dans l'équipe du Canada, c'est à elles qu'on a donné la responsabilité du résultat. "J'étais protégée au début, pour garder le plus d'énergie possible. Ici c'est dur de revenir quand tu te mets dans le rouge. Quand je suis partie, je me suis dit j'y vais, all in. Je n'ai pas beaucoup pensé, ça m'a réussi", s'amuse-t-elle. C'est avec une attaque au demeurant anecdotique, avec quelques autres outsiders, que le bon coup est sorti.
« LA CHANCE ÉTAIT AVEC MOI AUJOURD'HUI, ET LES JAMBES AUSSI »
Les favorites ont ensuite joué à un jeu dangereux, et l'écart est devenu suffisamment important pour jouer la victoire. Devant, Niamh Fisher-Black, Mavi Garcia, et donc la Canadienne tenaient leur podium, mais il y avait encore un maillot à se disputer. La Néo-Zélandaise est la première à s'agiter dans la montée du golf, mais Magdeleine Vallières ne lui laisse pas un mètre. "Je savais que j'avais peu de chances de battre Niamh dans un sprint, elle est très forte, alors je ne voulais pas attendre. On a bien travaillé ensemble, j'ai vu qu'elle piochait un petit peu alors je me suis dit qu'il fallait faire all in, je voulais tenter quelque chose".
Dès le premier pavé de Kimihurura, celle qui n'avait qu'une victoire chez les pros a tout mis et pris mètre après mètre sur la Néo-Zélandaise, alors que Mavi Garcia était un peu plus en difficulté. "Je me suis bien préparée, j'avais la forme, j'ai juste essayé pour ne pas avoir de regrets... Et je n'en ai pas", rigole-t-elle. En solitaire, Magdeleine Vallières a triomphé à Kigali. "Je vais mettre un peu de temps à réaliser, c'est fou. J'ai été dans les bons coups, la chance était avec moi aujourd'hui, les jambes aussi. J'en ai longtemps rêvé, c'était un grand objectif, je suis allée en altitude. C'était un rêve, mais c'est devenu réel". En plus, l'année prochaine, c'est chez elle, à Montréal, qu'elle défendra son titre.
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