Le Paris Cycliste Olympique actif mais pas récompensé

Crédit photo FREDDY GUÉRIN

Crédit photo FREDDY GUÉRIN

La dernière étape des Trois Jours de Cherbourg a offert un scénario animé. Le Paris Cyclisme Olympique a été présent dans tous les coups et a pesé sur la bataille pour le classement général. Ludovic Morice décroche la 2e place au sommet de la Montagne du Roule, tandis qu’Hugo Théot a occupé la place de leader provisoire avant de céder dans le final. Sorti en échappée dès le 30e kilomètre, Hugo Théot s’est retrouvé dans une position idéale. "Je n’avais pas mis un coup de pédale, c’était parfait pour moi", raconte-t-il au micro de DirectVelo.


« PAS ASSEZ CRU EN MOI »

Au kilomètre 90, il part chercher des bonifications qui le propulsent leader virtuel du classement général alors que Senne Thonnon se trouve dans un groupe à l’arrière. "J’étais 1er provisoire, tant que le leader n’était pas rentré". Mais le retour du porteur du maillot et les offensives des équipes adverses changent le scénario. "Les coureurs de l’AC Bisontine ont provoqué une cassure. J’ai eu un coup de moins bien, je n’ai pas assez cru en moi, comme souvent...Il faut vraiment que j'apprenne à avoir confiance en moi sur ce genre de course. Je pense que je pourrais gagner beaucoup plus de courses", admet le Normand.

Ludovic Morice prend alors les choses en main. "À 15 kilomètres de l’arrivée, je roulais pour Hugo. Après dix minutes à bloc, il y a eu une cassure dans la descente et je me suis retrouvé tout seul. Je me suis dit que je n’avais plus le choix, il fallait assumer", explique-t-il. Revenu au pied de la Montagne du Roule dans le groupe de tête, le vainqueur du Circuit du Morbihan s’accroche un temps au leader belge Senne Thonnon. "Quand il a attaqué vent de face, j’ai réussi à revenir. Je me suis dit que je pouvais gagner. Mais dès que le vent est passé dans le dos, il en a remis une et je n’ai pas pu suivre". 

Le coureur âgé de 23 ans retient néanmoins le positif. "Même avec les efforts que j’ai faits pour Hugo, j’avais de quoi gagner. Ça ne me dérange pas de me sacrifier et pour moi Hugo allait gagner. Je suis content sur l'aspect physique parce qu’on ne se rend pas forcément compte mais j'ai progressé et je suis encore un niveau au-dessus de l'année dernière". Un niveau de forme qui permet au directeur sportif, Tanguy Turgis, d’avoir un panel de tactiques élargi. "Ludo, depuis deux mois, est présent du début à la fin des courses. Il a changé sa manière de courir. Et pour nous, c'est intéressant, il est bien meilleur".

« LES RÉSULTATS NE REFLETENT PAS TOUJOURS LES EFFORTS »

L’équipe n’a pas levé les bras sur ces Trois Jours de Cherbourg mais avec une 2e place, un leader virtuel un temps et une présence continue dans les échappées, la dernière étape aura confirmé la progression du groupe, malgré le sentiment d’être passé près d’un plus grand coup. "Depuis plusieurs semaines, on court bien, même si les résultats ne reflètent pas toujours les efforts", souligne le directeur sportif. Avant qu’Hugo Théot reprenne. "Hier (samedi), j'étais dans deux échappées et on était encore présent à l’avant aujourd’hui. Je suis là pour faire la course et pas pour attendre le final comme certains mecs". Le deuxième de l’étape estime sa saison réussie mais pas encore parfaite. "Il reste des belles courses. Il reste de quoi en gagner une belle pour dire que c'était une très belle saison. Là c'est une saison satisfaisante à 90%, il manque le petit truc pour bien finir la saison".

Malgré l’arrêt du PCO, Ludovic Morice sera bien présent l’an prochain au plus haut niveau amateur. "Il y a des discussions, ça se débloque un peu pour moi après mes derniers résultats et mes dernières échappées. Je veux évoluer au plus haut niveau encore une saison. J'ai digéré l'arrêt du PCO. Je veux repartir, faire une grosse saison, me repréparer cet hiver en Espagne et repartir à fond."

De son côté, le natif d’Evreux espère toujours passer à l’échelon supérieur. "Je vais essayer de gagner le maximum de courses et de prendre le plus de plaisir pour tenter de gagner et on verra à la fin de saison si j'arrive à trouver un contrat pro." Espoir qui est rejoint par son directeur sportif. "Il titille le monde professionnel, mais c'était tellement compliqué en ce moment d’intégrer le monde professionnel. Sur une saison "normale", il mériterait vraiment d'y être. J'espère que certaines équipes, en fin d'année, vont se pencher dessus".

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