Maeva Squiban : « L’Ardèche, c’est sentimental »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Cette fois-ci, c’est la bonne pour Maeva Squiban. Épatante double lauréate d’étapes, coup sur coup, lors du dernier Tour de France, la Bretonne va (enfin) reprendre la compétition, ce mardi, sur une épreuve qu’elle affectionne, le Tour de l’Ardèche. Initialement, l’athlète de 23 ans devait épingler un dossard sur ses terres, lors du Kreiz Breizh puis à Plouay, mais elle est tombée malade entre-temps et a dû décaler son retour aux affaires. “J’étais déçue de rater ces belles courses mais ça arrive, on ne peut pas toujours être à 100%”, relativise-t-elle auprès de DirectVelo. Physiquement, elle assure avoir depuis retrouvé de bonnes sensations à l’entraînement. “J’espère que ça va le faire, il n’y a pas de raison”.
Reprendre en Ardèche est presque idéal pour la sociétaire d’UAE Team ADQ. La course par étapes est chère au cœur de la Bretonne, qui y avait effectué ses premiers tours de roues face aux pros, en 2020, sous les couleurs du Stade Rochelais. C’est également sur cette même épreuve qu’elle avait, l’an passé, remporté le contre-la-montre individuel. “L’Ardèche pour moi, c’est sentimental. Les parcours changent souvent malgré quelques villes étapes identiques. C’est varié, il y en a pour tout le monde avec même un contre-la-montre. Ça permet de bien travailler, ça a toujours été la dernière course par étapes de la saison pour moi. C’est un moment important chaque année, développe-t-elle. Tout est réuni sur cette course, je l’aime bien. Ce n’est pas une très grosse course du calendrier, il n’y a donc pas une grande pression, on court plus relâchée mais avec l’envie de bien faire. C’est ce qui fait le charme du Tour de l’Ardèche”.
« J’IMAGINE QUE JE SERAI ATTENDUE »
Ainsi, dès la construction de son calendrier prévisionnel l’hiver dernier, Maeva Squiban avait indiqué à sa (nouvelle) formation son envie de se rendre en Ardèche au mois de septembre. La jeune femme aime tant l’Ardèche qu’elle avait même un temps envisagé s’y installer l’hiver dernier, avant de finalement opter pour le Var, “plus pratique pour les déplacements”, l’Ardèche étant le seul département français ne comportant aucune autoroute ni la moindre ligne ferroviaire en service voyageurs.
Depuis ses numéros successifs sur le Tour de France, Maeva Squiban a forcément changé de statut. Pas question pour autant de s’auto-proclamer comme l’une des candidates à la victoire finale sur ce TCFIA, bien qu’elle en sera tout naturellement l’une des principales têtes d’affiche. “J’imagine que je serai attendue mais je ne suis pas du tout la favorite. Rien qu’au sein de ma propre équipe, on a plusieurs très belles cartes à jouer. Je viens sans pression et libérée. Il y aura des filles plus attendues que moi, de très beaux collectifs”. Sans pression mais pas sans ambition, bien sûr. “Si on peut revivre de belles émotions une nouvelle fois, ne serait-ce qu’une victoire d’étape, ce serait bien pour moi comme pour l’équipe. Ce serait important pour bien entamer cette dernière partie de saison”.
« CE N’EST PAS FACILE À GÉRER »
Depuis la grand-messe de juillet, Maeva Squiban a dû apprendre à composer avec les nombreuses sollicitations médiatiques. Une situation qui l’a amusée et qu’elle a trouvé “sympa” dans un premier temps, avant qu’elle ne finisse par s’y perdre. “Ce n’est pas facile à gérer. Les gens nous reconnaissent dans la rue même quand on va chercher sa baguette de pain. On trouve ça rigolo au début mais après… Le positif, c’est que les médias s’intéressent vraiment au cyclisme féminin, mais c’est vrai que tout ça fait un peu peur au début”.
Alors qu’elle concède avoir un temps été débordée, notamment lors de son retour en Bretagne fin août, Maeva Squiban se force depuis à dire non. “Il y avait beaucoup de sollicitations pour des interviews en présentiel mais c’est vite un coup à y passer des heures. J’essaie de mieux m’organiser au fur et à mesure, le but étant de trouver un compromis qui convienne à tout le monde”. L’ancien coureuse d’Arkéa a ainsi pu mesurer les effets médiatiques de grosses performances sur le Tour, une course décidément pas comme les autres dans le petit milieu du cyclisme, elle qui, une fois de retour à la maison après la Grande Boucle, avait pris le temps de revisionner les quatre dernières étapes sur grand écran, pour le plaisir. “J’imagine que ça va finir par se calmer même si on risque d’évoquer le sujet sur les prochaines courses. Ce sont les deux plus belles lignes de mon palmarès, je devrais en entendre parler encore quelques fois”. Et des sollicitations, elle en aura sûrement de nombreuses de mardi à dimanche, sur les routes de l’Ardèche, du Gard, de la Lozère ou encore du Vaucluse. En préparation au prochain Championnat du Monde, où elle fera partie d’une équipe de France XXL, bien décidée à décrocher le maillot arc-en-ciel avec sa grande leader Pauline Ferrand-Prévot.
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