Esteban Foucher : « Je progresse tous les week-ends »

Crédit photo ALEXIS DANCERELLE
Esteban Foucher a longtemps cru pouvoir lever les bras ce vendredi sur les 3 jours de Cherbourg. Sur un circuit exigeant et dans une course débridée, le coureur du VC Rouen 76 s’est échappé à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée avant de finalement s’incliner pour quelques centimètres dans le sprint final. Une 2e place qui lui laisse un goût amer, même si elle confirme sa forme ascendante. “Je sens que physiquement je progresse tous les week-ends mais c’est frustrant de passer à côté”, raconte-t-il au micro de DirectVelo.
« JE VIENS POUR GAGNER »
Dès les premiers kilomètres, le ton était donné. “C’était un peu le bordel toute la journée”, s’exprime-t-il. Alors que son coéquipier Guillaume Adam avait pris l’échappée matinale, le Normand s’est à son tour retrouvé aux avant-postes. “Le peloton était décousu, personne ne voulait prendre en main la course. Le PCO a tenté de durcir, et après quelques tours je suis sorti avec Paul Conor”. Dans le dernier tiers, il ne quittera plus la tête de la course. “Je n’ai pas vu le peloton dans les 60 derniers kilomètres”, explique-t-il. Finalement, à un tour de l’arrivée, ils ne sont plus qu’une douzaine à l’avant, avant que la sélection ne réduise encore le groupe à cinq unités. “J’ai essayé d’attaquer, mais j’étais un peu trop juste. Au sprint, je fais deux, battu d’une roue”.
L’arrivée en côte à Flamanville semblait pourtant lui convenir. “C’était intéressant comme arrivée. Il fallait jouer juste. J’ai essayé de jouer avec les autres, parce que j’avais du monde derrière mais je fais 2e. Le coureur âgé de 20 ans est déçu de sa place. “C’est frustrant de passer si proche de la victoire. Je viens pour gagner”. À deux secondes du maillot de leader, il regarde désormais vers le classement général mais ne fait pas pour autant une croix sur une victoire d’étape. “La priorité, c’est le général mais la dernière étape correspond parfaitement à mes qualités. L’une peut amener l’autre”. Son profil de puncheur colle en effet aux routes accidentées du Cotentin. “Pour l’instant, je me catégorise comme un puncheur. Je suis encore jeune, je ne connais pas mes limites mais c’est mon punch qui me permet de marcher sur des courses comme ça”.
« ON A MONTÉ LE GRAMMONT SIX FOIS »
Ses résultats récents attestent de sa forme du moment. En terminant 11e de la Muur Classic Geraardsbergen, il a pu se mesurer face à des coureurs du WorldTour. “C’était une expérience de fou. On a monté le Grammont six fois, dont trois par les pavés. Dès le premier passage, la moitié du peloton a sauté. À la fin, on était une vingtaine. Être à ce niveau, aux côtés des mecs que je regarde à la télé, ça fait bizarre mais j’étais là pour ça”. Cette montée en puissance n’allait pourtant pas de soi. L’espoir avait vu sa saison dernière perturbée par un COVID long et une mononucléose. “J’ai galéré l’an dernier puis j’ai changé d’entraîneur à la mi-saison (il est désormais entraîné par Jean-Philippe Yon, NDLR), et petit à petit tu prends confiance. Et au bout d'un moment, ça se débloque. Maintenant, je sens que je progresse chaque week-end, ça ne s’arrête pas”.
Pour son avenir, le Virois reste focalisé sur le moment présent. “Pour l’instant, je pars du principe que je serai encore à Rouen l’an prochain. On verra si l'avenir me réserve des surprises. Il me manque des victoires de référence en Elite Nationale ou en Classe 2. Il va falloir passer par là si je veux devenir un futur vainqueur chez les pros. Je sens que physiquement j’ai carrément le niveau pour. La fin de saison est encore longue et il y aura des opportunités. Il faudra savoir les saisir”. À commencer par ce week-end.
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