Brieuc Rolland : « Je vais retourner au combat »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
L’émotion était vive à l’arrivée. Quelques instants après avoir coupé la ligne en troisième position, Brieuc Rolland a fondu en larmes, assis sur l’asphalte puis dans les bras de ses coéquipiers Stefan Küng et Rudy Molard, qui l’accompagnaient dans la bonne échappée de la 12e étape de la Vuelta. “Je suis désolé mon Stef, il ne manquait rien”, souffle le coureur de la Groupama-FDJ. Ce dernier a eu le temps de rêver à la victoire d’étape pour sa première participation à un Grand Tour.
Membre d’un groupe d’attaquants extrêmement conséquent, le néo-sociétaire de la WorldTeam Groupama-FDJ est ressorti avec cinq autres coureurs, dont Victor Guernalec (Arkéa-B&B Hôtels) avant le pied de la Collada de Brenes et ses 7 km à 7.9% de pente moyenne. “J’ai pris un coup d’avance grâce à Stefan (Küng), avant la bosse. Ça m'a permis de bien lisser ma montée”. Mais Juan Ayuso, parfaitement mis sur orbite par son compatriote Marc Soler, a repris puis immédiatement déposé Brieuc Rolland. Seul un autre coureur espagnol, Javier Romo (Movistar), a pu prendre la roue - en deux temps - du grimpeur d’UAE Team Emirates. “Il ne m’a manqué huit secondes en haut de la bosse. C’est cruel”, regrettait à chaud un Brieuc Rolland qui est, en effet, parvenu à bien maintenir l’écart jusqu’au sommet.
« UNE TORTURE PSYCHOLOGIQUE »
Le lauréat de la Course de la Paix et du Tour de Lombardie U23, l’an passé, a ensuite continué de menacer la paire espagnole dans les vingt derniers kilomètres de l’étape. “J’ai fait toute la vallée à dix-quinze secondes, c’était vraiment une torture psychologique. J’étais à fond, je n’avais plus rien, mais j’y ai cru au bas de la descente”. Brieuc Rolland n’a rien calculé et a fini, de son propre aveu, par [s’écrouler] en toute fin de course. “Je suis déçu à chaud mais j’étais à fond. Si j’avais pu les accompagner, je l’aurais fait. C’est surtout que j’aurais voulu rendre la pareille à mes coéquipiers. J’espère qu’ils sont quand même fiers de moi”, lâchait-il encore dans la zone d’arrivée.
Deux heures plus tard, tout juste rentré à l’hôtel, le coureur de 21 ans avait retrouvé ses esprits. Et a eu le temps de relativiser. “Les émotions sont redescendues, ça va beaucoup mieux. J’ai eu le temps de discuter avec l’encadrement et les gars. J’ai le sentiment du devoir accompli, finalement”, se réjouit-il auprès de DirectVelo. Face à Juan Ayuso, l’un des meilleurs coureurs au monde, Brieuc Rolland a bien compris qu’il était “simplement à [s]a place”. Il se dit ainsi “fier” de s’être “battu jusqu’au bout pour le podium”.
« IL FAUT TOUJOURS Y CROIRE »
Cette très belle performance est le reflet d’une bonne première moitié de Tour d’Espagne du jeune garçon. “Les sensations sont bonnes, même hier (mercredi), j’ai pu me tester un petit peu avec les meilleurs dans la dernière bosse. Aujourd’hui, si tout s’était parfaitement aligné, ça aurait pu le faire”. Lors de cette Vuelta, Brieuc Rolland est en plein apprentissage, lui qui, il y a un an de cela, terminait à la 8e place du Tour de l’Avenir à la même période de l’année. “Depuis le début de cette Vuelta, je réalise que c’est dur pour tout le monde et qu’il faut toujours y croire. Quand on est bien accompagné, avec de bons coureurs et un bon staff, tout se passe bien et c’est le cas pour nous ici”, se réjouit celui qui a vu son leader David Gaudu gagner une étape et porter le maillot rouge de leader en tout début d’épreuve.
L'ancien membre de la Conti espère désormais avoir une autre opportunité de prendre une bonne échappée d’ici Madrid. Avec, pourquoi pas, une plus grande réussite. “Je vais me battre pour, ce sera forcément l’objectif. Je pense en avoir les capacités. Je vais retourner au combat, ce sera le mot d’ordre jusqu’à la fin”.
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