Paula Blasi : « Ce n'était pas le plan de devenir coureuse cycliste »

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

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Ce n'était pas vraiment ce qu'elle avait espéré du Tour de l'Avenir. Annoncée parmi les principales favorites, Paula Blasi n'a pas vraiment existé la semaine dernière, sur l'épreuve Espoirs. Avec une dernière journée dans la montagne où il ne fallait pas se rater, l'Espagnole s'est loupée et l'assume. "On attendait toutes un peu mieux, c'est clairement une déception. Mais c'est le vélo, si tout se passait toujours bien, ce ne serait pas aussi amusant. Je prends l'apprentissage et je continuerai à travailler dur pour être capable de faire mieux plus tard", préférait-elle relativiser, malgré tout très souriante dans l'aire d'arrivée de La Rosière, et très bonne cliente pour répondre aux questions.


6e sur l'étape reine du matin, elle a surtout concédé presque sept minutes à Isabella Holmgren et Marion Bunel. "Ce matin, honnêtement, je n'étais pas au meilleur de ma forme, je me sentais vide. Il y a des jours où on n'est pas là, et aujourd'hui, c'est allé à l'envers. J'ai essayé de renverser la vapeur cet après-midi". Sur le contre-la-montre à La Rosière, Paula Blasi a gagné un rang en se classant 5e, pour une 6e place au général final. "Je pense que c'est la seule chose dont je puisse être fière aujourd'hui. J'essaie toujours de rester positive, alors je peux être fière de moi cet après-midi. Ce n'est pas tant pour le résultat, mais plutôt parce que malgré une très mauvaise matinée, j'ai plus ou moins réussi à retrouver des couleurs".

UNE BLESSURE AU PSOAS QUI A CHANGÉ SA VIE DE SPORTIVE

Alors qu'elle sort du Tour de Romandie, où elle a gagné le prologue et terminé 4e du général, Paula Blasi ne se cherche pas d'excuses. "La mauvaise forme n'est pas liée au Romandie car j'avais démontré là-bas que j'étais dans une bonne dynamique, mais il y a des jours où le corps ne fonctionne pas bien, il ne peut pas être toujours à 100 %. Peut-être que c'était la fatigue et que je n'ai pas bien récupéré". Si elle a déjà habitué à être une cliente dans la montagne, la sociétaire d'UAE Team ADQ reste très peu expérimentée. "C'est aussi la première fois que je fais un Tour aussi long, donc il n'y a rien de grave. Les jambes n'ont pas suivi, il n'y avait rien à faire, c'est comme ça".

Car Paula Blasi n'est dans le peloton que depuis un an et demi. "L'année dernière était ma première année comme cycliste. Le fait d'être en apprentissage aide aussi à avoir ce petit plus dans la tête, pour toujours se battre. Cette année je me suis beaucoup entraînée et les résultats sont là". Triathlète et duathlète, c'est une blessure qui a bouleversé sa vie de sportive. "En mars 2024, je me préparais pour le Championnat d'Espagne de duathlon qui avait lieu en avril. Mais je me suis blessée au psoas et je ne pouvais plus courir. J'ai donc décidé d'essayer le cyclisme pendant ma convalescence. Mais ce n'était pas le plan de devenir coureuse cycliste".

« AU TRIATHLON, J'ÉTAIS UN PEU PERDUE »

C'est alors la révélation pour elle. "J'ai fait quelques courses et je suis tombée amoureuse de ce sport. Petit à petit, avec la petite équipe catalane dans laquelle j'étais, on s'est dit « allez, on essaie ». Puis ça m'a davantage attirée que le triathlon, je m'étais un peu lassée. Et en un peu plus d'un an maintenant, j'en suis là", sourit-elle. Désormais, elle n'a plus prévu de poser le vélo pour remettre les chaussures de course à pied, et encore moins pour replonger dans les bassins. "Je me suis rendu compte que finalement je me sentais bien dans le vélo. L'année dernière, au triathlon, j'étais un peu perdue. La natation n'était pas vraiment mon truc. Maintenant, je pense pouvoir dire que c'est le vélo qui est fait pour moi".

Dans son nouveau sport, elle a déjà ses modèles. "J'ai des références comme Mavi Garcia ou Elisa Longo Borghini, qui fait partie de mon équipe. C'est beaucoup dire, mais un jour, j'aimerais pouvoir leur ressembler un peu. Ce serait un grand honneur car je pense qu'elles ont marqué l'histoire de ce sport. Sur le plan sportif, j'aimerais forcément participer au Tour de France, c'est mon rêve". Vainqueure cette année à quatre reprises, dont deux fois en France, elle souhaite continuer à explorer d'autres terrains que le sien. "J'ai toujours dit que j'étais une pure grimpeuse, mais dernièrement j'ai brillé sur les courses françaises. Alors j'aimerais courir les Ardennaises l'année prochaine, car je pense que ce sont aussi des terrains très explosifs qui offrent beaucoup de possibilités, ça pourrait bien me convenir". Et avec ses meilleures jambes, elle sera à surveiller.

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Portrait de Paula BLASI CAIROL