Tom Mainguenaud : « Ça serait trop de regrets d'arrêter le haut niveau »

Crédit photo Amelco Gohin - DirectVelo

Crédit photo Amelco Gohin - DirectVelo

Celle-là aura une place particulière dans ses souvenirs. Ce mardi, Tom Mainguenaud s'est imposé sur le Grand Prix de Fougères, épreuve mythique du calendrier amateur. Le coureur de Mayenne-V and B-Monbana ne boude pas son plaisir, après une course où il a été très remuant, jusqu'à réussir à dompter Arnaud Tendon, dans un match à deux dans la dernière montée de la Pinterie. Alors que septembre débute et que les places sont chères, l'ancien coureur de Van Rysel-Roubaix sait qu'il doit finir la saison pied au plancher pour retrouver le niveau supérieur. En attendant, Tom Mainguenaud continue de se faire plaisir chez les amateurs, lui qui admet au micro de DirectVelo être plus fort que jamais.


DirectVelo : C'est sûrement l'une des plus belles victoires pour toi !
Tom Mainguenaud : Oui, Fougères est une belle épreuve, une épreuve mythique. C'est peut-être la plus belle victoire même de ma carrière en effet, donc je suis vraiment très content. Les jambes étaient exceptionnelles aujourd'hui. Ça fait déjà un petit moment que ça tourne bien, donc c'est vraiment cool.

« DIFFICILE DE ME BATTRE SUR UNE ARRIVÉE EN EXPLOSIVITÉ »

La clé aujourd'hui était d'attaquer sans cesse ?
Oui, c'est ça, il fallait être offensif. Avec la pluie, le vent, c'était quand même une course de guerriers. Il ne fallait jamais rien lâcher. Avec la pluie, les pavés, c'était quand même assez technique aussi. Donc c'est quelque chose qui m'avantage. La montée punchy me correspond aussi. Donc je voulais être à l'avant et rendre la course dure.

Tu n'as pas eu peur d'en faire un petit peu trop ?
Si, si, j'ai eu peur. Je me suis dit que ça allait être compliqué à 30 ou 40 bornes de l'arrivée. Mais en fait tout le monde était à fond parce que ça faisait autant mal derrière que devant. Tout le monde a fait les mêmes efforts et j'ai su saisir ma chance dans les derniers tours.

Tu as constaté dans la montée que tu étais le plus fort ?
Oui, je l'avais déjà vu les tours d'avant. Quand je montais, je ne montais pas forcément à fond et les autres étaient un peu entamés. Je savais qu'en accélérant dans les derniers tours, je pouvais faire la différence. Après, il fallait faire attention au dernier virage qui glissait beaucoup avec les pavés. C'est pour ça qu'au dernier tour, je n'ai pas monté à fond dès le pied. Je savais que c'était difficile de me battre sur une arrivée comme ça en explosivité.

« JE PENSE QUE C'EST L'ANNÉE OÙ JE SUIS LE PLUS FORT »

Cette victoire peut servir de déclic ?
J'espère que les équipes pro vont voir ça, vont voir ma place de 5 à Plouay et que ça va m'ouvrir des portes. J'attends toujours des réponses. Sinon, je me tournerai vers d'autres projets. Pour l'instant, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. J'espère que dans les jours à venir, j'aurai des réponses.

C'est soit le monde pro soit tu arrêtes ?
Non, je ne veux pas du tout arrêter le haut niveau. J'ai 25 ans, mais je continue de progresser. Je pense que c'est l'année où je suis le plus fort. Ça serait trop de regrets d'arrêter le haut niveau. Maintenant, il faut que ça arrive à suivre financièrement, que je puisse vivre correctement. Je ne veux pas des mille et des cents, mais juste pouvoir vivre, payer mon loyer et faire du vélo à haut niveau.

Quel est le mieux entre une année chez les pros à se faire taper sur la tête et une année en amateur à jouer la victoire tous les week-ends ?
Forcément, c'est plus plaisant une saison en amateur où je marche, mais je me dis que j'ai ma place chez les pros. Encore il y a deux jours à Plouay, je suis capable de jouer la gagne, de faire 5e d'un massif alors que ça ne me correspond pas forcément. Je pense que je peux avoir de belles opportunités sur des courses pro. Je ne parle pas de courses World Tour ou Pro Series, mais sur le calendrier Coupe de France. Je pense que j'ai progressé. Comparé à mes années à Roubaix, je peux être capable de faire des bonnes choses.

« UNE MATURITÉ UN PEU TARDIVE »

Comment expliques-tu d'être encore plus fort que dans tes années pros ?
C'est une progression continue. J'ai peut-être eu une maturité un peu tardive, mais toujours une progression constante au fur et à mesure des années, avec le volume, avec un entraînement. Maintenant, ça fait trois ans que j'ai le même entraîneur (Rémy Deutsch, NDLR). On se connaît bien, je sais comment il fonctionne, il sait comment je fonctionne. Ça marche vraiment très bien, on se complète bien et ça fait que je progresse d'année en année.

C'est l'année où tu prends le plus de plaisir ?
Oui, c'est une belle année, on a une belle équipe. On sait se faire plaisir. Maintenant, j'ai l'expérience aussi, de plus en plus de force. J'ai eu un mois de juillet un peu compliqué, mais depuis quinze jours ou trois semaines, ça va vraiment très bien. J'espère gagner d'autres courses avant la fin de saison. Il y a plein de courses qui me correspondent bien, donc j'espère en gagner d'autres. À partir de vendredi, je serai aux 3 Jours de Cherbourg. Ensuite, ça sera la Coupe de France et la Ronde Mayennaise chez nous, à Laval.

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