« Pas trop d'impact » pour Paul Seixas, « incroyable » pour Maxime Decomble

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo
L'équipe de France a gardé son maillot jaune, mais avec un changement de propriétaire. Paul Seixas a laissé sa tunique à son coéquipier, Maxime Decomble. "C'est juste incroyable, je n'y aurais jamais pensé ce matin. Ce n'était pas forcément dans le plan, en plus, de prendre l'échappée pour l'étape. Mais on n'a jamais raté un coup, on était toujours devant, c'était vraiment super". Même si le profil de l'étape ne laissait pas présager une grande bataille, c'est une échappée fleuve qui s'est disputé la victoire. "C'est un peu comme sur toutes les étapes, c'est vrai que comme sur le Baby Giro avec les équipes de cinq, on voit des fois que certaines équipes n'arrivent pas à contrôler. Même hier on pensait que l'échappée aurait pu aller au bout".
Avec plus ou moins toutes les nations majeures représentées, ce groupe de 19 coureurs avait toutes les chances d'aller loin. "C'était 50-50 au début, donc c'était faisable". Côté français, c'est Louka Lesueur et Maxime Decomble qui ont porté les espoirs. Le premier cité a même été à l'initiative. "Dans un village que je connaissais bien parce que j'avais fait 2e au Tour du Pays Roannais, j'attaque à un moment où le peloton se pose, on sort à cinq ou six, et après je vois que Maxime rentre en contre". Placé au général, l'habituel sociétaire de la Groupama-FDJ avait un coup à jouer. "On avait en tête que je n'étais pas très loin en général".
« ON SE DOUTAIT QUE CE SCÉNARIO ALLAIT ARRIVER UN JOUR OU L'AUTRE »
Après une revue d'effectif, les Bleus étaient comblés. "On a vu que Maxime était le mieux placé du général, donc on avait pour consigne que si on avait le mieux placé au classement général dans l'échappée, on pouvait rouler. On a aussi profité que Paul soit derrière avec le maillot jaune pour économiser nos forces dans l'échappée. On est restés relativement calmes et intelligents toute la journée", note Louka Lesueur. Les deux tricolores ont branché le cerveau pour ne laisser aucun crédit à certains coureurs du groupe de tête. "Il y avait un mec qui était à 6 secondes, deux à 10 secondes. Il fallait vraiment que je les surveille pour récupérer le maillot jaune. Du coup, on s'est réparti les tâches. Tout le monde attaquait partout, ça roulait vite", souffle Maxime Decomble.
Finalement, mission accomplie pour la mission maillot jaune. En revanche, Louka Lesueur, qui se voyait bien tenter quelque chose, n'a pas eu sa chance. "Je voulais attaquer dans le final, mais malheureusement ça roulait entre 50 et 60 km/h". Au final, le peloton a concédé 2'27" sur le groupe de tête. "Ça ne me surprend pas du tout. Devant, il y avait moi et quelques mecs qui ne sont pas vraiment de grands dangers, je pense. Pour des mecs comme Widar, Finn, qui avaient en plus des gars devant... Je pense qu'ils ne se sont pas inquiétés derrière", pense Maxime Decomble. Paul Seixas fait partie de ces gros favoris. "On se doutait que ce scénario allait arriver un jour ou l'autre. Ce qui est top, c'est qu'on garde le maillot dans l’équipe. On a perdu ce qu’on a perdu. Garder le maillot reste le principal".
« LA JOURNÉE EST PLUS QU'ABOUTIE »
Avec Maxime Decomble en jaune et ses qualités en montagne, la France reste en position de force. "Maxime (Decomble) grimpe bien, on veut essayer de mettre un peu la pression sur les autres équipes. Je ne connais pas vraiment les autres coureurs du groupe de tête, on va voir sur les prochaines étapes, mais cette perte de temps ne devrait pas avoir d'impact", note Paul Seixas. Le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale sera déchargé d'un poids ces prochains jours. "Ce n'est pas forcément que le kiff d'être maillot jaune, ça permet aussi à Paul de mieux récupérer. Mais être maillot jaune sur le Tour de l'Avenir, c'est incroyable. Pour l'instant, c'est le scénario idéal", sourit Maxime Decomble.
Louka Lesueur tire dans le même sens. "Ça retirera aussi de la pression à Paul, et ça offre une opportunité incroyable à Maxime. C'est juste génial pour lui. C'est une des plus belles courses du monde. La journée est plus qu'aboutie". Les plans ne changeront pas avec cet écart au général. "Il n'y a pas personne de dangereux devant. Paul sera toujours là. On ne change pas nos plans de course. Ce n'est que du bonus", ajoute Maxime Decomble. Pas d'inquiétude non plus pour Louka Lesueur, qui a pleinement confiance en son directeur sportif pour sortir un autre coup de son chapeau. "Je ne pense pas qu'il y ait matière à s'inquiéter. François (Trarieux) maîtrise ça d'une main de maître. On verra dès demain la suite des opérations". Celle du jour est réussie.
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