Groupama-FDJ : Les JO 2028 et le WorldTour dans le viseur de Blake Agnoletto

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

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Même s’il n’est plus Espoir, Blake Agnoletto a bien fait de venir en Europe. Après avoir effectué la première partie de saison avec la Continentale belgo-australienne Atom 6 Bikes-Decca, l’Australien a rejoint la réserve de Groupama-FDJ, le 1er juillet dernier. “Je ne savais pas si j’allais revenir en Europe cette année, car je ne suis plus U23. C’est ma première année en Élite. J’ai dû prendre une décision. Je voulais tenter encore une fois d’obtenir un contrat. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? On ne vit qu’une fois ». J’ai tenté le coup, et ça a payé“, se félicite au micro de DirectVelo le coureur de 22 ans qui est arrivé plus tôt sur le Vieux Continent que lorsqu’il portait les couleurs d’ARA Skip-Capital ces deux dernières saisons.

« TOUT S’EST ENCHAÎNÉ TRÈS VITE »

Le staff de la formation hexagonale a été convaincu par ses bonnes performances en Belgique et aux Pays-Bas, avec notamment deux podiums sur des Classe 2 d’un jour, ainsi que par ses données de puissance. “Mon manager a contacté Joseph Berlin-Sémon, recruteur et entraîneur de la Conti. On a eu quelques échanges, puis je suis allé à Besançon faire des tests, juste avant l’Alpes Isère Tour. J’ai passé des tests sur route et en laboratoire. Ils étaient contents des résultats, ils voient un potentiel de progression chez moi et peut-être une possibilité d’intégrer un jour la WorldTeam, ce qui est un énorme objectif pour moi. Avec les bonnes personnes autour de moi, ça semble être une bonne opportunité. Tout s’est enchaîné très vite. Deux jours après mon arrivée à Besançon, on partait déjà en stage pour reconnaître les étapes du Tour Alsace“.

Fin juillet, à l’occasion de la première étape en ligne du Tour Alsace, il a obtenu un Top 10 à l’issue d’un sprint massif. “Mes coéquipiers m'ont super bien soutenu, mais à l'arrivée, c'était un peu trop chaotique. Malheureusement, je me suis retrouvé coincé contre les barrières, mais j’étais quand même content“. Le lendemain, il s’est échappé avant la Planche des Belles Filles. “Après l’avoir reconnu lors de ce stage, je savais que la fin de course allait être dure. Je me suis alors dit que c’était une bonne option de partir en échappée. Ça a mis du temps, mais j’ai fini par sortir. C’était une super sensation. C’était probablement ma première échappée dans une course UCI. Ensuite, l’épreuve a été neutralisée, à environ 30 kilomètres de l’arrivée, et les montées suivantes étaient très raides“. Lors de l’avant-dernière journée, il a été mis à contribution pour le sprint en côte d’Eliott Boulet. “L’arrivée lui convenait mieux. Je l’ai aidé jusqu’à 5 km du terme. Puis malheureusement, je me suis un peu perdu dans le peloton. Quand je suis remonté à l’avant, le sprint avait déjà commencé. J’ai fini 14e, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais Eliott a obtenu un Top 10. J’étais vraiment content pour lui“.

« INTÉGRER LE WORLDTOUR ET ALLER AUX JO DE LOS ANGELES SUR LA PISTE »

Blake Agnoletto est originaire de Bendigo dans l’État de Victoria en Australie. “C’est une petite ville, mais on a quand même quelques coureurs WorldTour comme Chris Hamilton, Pat Eddy et d’autres. Mais quand je reviens en Australie, je suis basé à Adélaïde, là où il y a le Tour Down Under, et le programme de piste du pays“. Il a commencé par le BMX et le VTT vers l’âge de 8-9 ans. Puis il s’est mis à 12 ans à la route et à la piste. “Du côté de ma mère, c’est plutôt sport auto et moto. Vers mon père, ils sont italiens, donc c’est le foot. Mais il faisait un peu de vélo en amateur dans notre ville, je le regardais rouler et c’est comme ça que j’ai commencé. Il y a une bonne piste en plein air à Bendigo, j’ai toujours combiné piste et route“. Cette saison, il a remporté la poursuite par équipes de la Coupe des Nations à Konya (Turquie). Il a aussi été Champion d’Australie de l’Américaine en 2023 et s’est classé 2e de l’élimination sur des manches de la Coupe des Nations ces deux dernières années à Milton (Canada) et Adélaïde. “Mon plus grand objectif est d’intégrer le WorldTour. Mais j’aime toujours la piste. J’étais proche d’aller aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Les JO de Los Angeles, dans trois ans, sont un objectif. Je me rendrai peut-être aux Mondiaux au Chili à la fin de l’année. J’espère trouver un bon équilibre entre les deux. Mais si je devais choisir, je prendrais la route“.

Sur la route, il ne considère pas comme un sprinteur uniquement. “Je ne veux pas me cantonner à ça. J’ai une bonne pointe de vitesse, mais je grimpe un peu mieux que certains sprinteurs. J’aime les sprints massifs, mais aussi quand c’est vallonné avec un peloton réduit. L’an prochain, j’y verrai plus clair quant à mon profil“. En Europe, Blake Agnoletto partage sa vie entre Gérone (Espagne) où il a un appartement et le service-course de Groupama-FDJ à Besançon. “La plupart des gars de l’équipe sont plus jeunes que moi, donc j’essaie de partager mon expérience avec eux. Pour l’instant je sais juste dire : « Je ne peux pas parler français », mais j’espère progresser dans les mois à venir“. À la fin du mois, il participera déjà à sa première épreuve avec la WorldTeam, le Tour Poitou-Charentes (2.1), avant de retourner avec la Conti au Grand Prix de Plouay Élites (1.2).

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