« Pauline, c’est la belle surprise » : En Ardèche, un retour au premier plan

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo
Louis Jeannin n’était pas dans la confidence. L’organisateur du Tour féminin de l’Ardèche a appris via le SMS d’un ami, lundi en début de soirée, la venue de Pauline Ferrand-Prévot sur les routes de la 23e édition de son épreuve. “L’équipe Visma était l’une des premières à candidater, en fin d’année dernière. C’était déjà une bonne nouvelle. Mais on n’avait aucune idée, jusque-là, des filles qui viendraient”. La Rémoise, toute récente lauréate du Tour de France, a fait du prochain Championnat d’Europe en Drôme-Ardèche son dernier gros objectif de la saison, et elle a choisi de disputer la course par étapes de six jours en amont, en guise de dernière préparation en compétition.
« UNE PETITE FRUSTRATION S’ÉTAIT INSTALLÉE »
Si la seule présence de Pauline Ferrand-Prévot assure un engouement certain pour le TCFIA du 9 au 14 septembre, elle devrait aussi - et c’est une autre bonne nouvelle pour le comité d’organisation - entraîner une certaine émulation. D’après nos informations, plusieurs autres noms importants du cyclisme féminin envisageraient sérieusement une participation à l’épreuve, dont une autre athlète française qui a récemment crevé l'écran avec deux victoires d'étapes consécutives sur le Tour de France, en la personne de Maeva Squiban. Déjà présente en Ardèche l'an dernier, la Bretonne avait d'ailleurs gagné le chrono individuel de l'épreuve et a émis le souhait de revenir sur la course. Alors que certaines WorldTeams comptaient initialement envoyer de jeunes talents, parfois de leurs réserves, sur la course, il se pourrait que la qualité du plateau soit revue à la hausse. “On a sept WorldTeams, c’est le maximum que l’on peut avoir sur l’épreuve. En réalité, on avait même prévu de demander une dérogation pour une huitième”, précise Louis Jeannin auprès de DirectVelo. Mais l’équipe Uno-X Mobility a dû déclarer forfait en raison d’une infirmerie bondée.
Toujours est-il qu’avec la présence de sept structures de première division mondiale - contre une seule l’an passé ! -, le Tour de l’Ardèche va reprendre de l’épaisseur dans le calendrier de la fin de saison, alors que le retour du Tour de France puis l’importance prise par certaines autres compétitions dans le calendrier avait peu à peu fait reculer le TCFIA dans la hiérarchie mondiale ces dernières années. “Pendant un moment, nous étions la plus grosse course par étapes de la saison avec le Giro”, rappelle Louis Jeannin, lui qui a énormément œuvré depuis plusieurs décennies pour mettre en avant le cyclisme féminin. “Ces dernières années, tout n’a pas été simple. Il faut reconnaître qu’une petite frustration s’était installée, un manque de reconnaissance, sans doute”. Mais voilà que l’acharnement de cette équipe composée exclusivement de bénévoles dévoués est récompensée avec la venue de la méga-star du peloton. Un joli cadeau alors qu’il a “encore une fois été compliqué de boucler le budget” et qu’il a fallu faire des concessions.
« C’EST UNE BONNE PRÉPA ET LES FILLES LE SAVENT »
Après Kasia Niewiadoma (2018), Marianne Vos (2019) ou encore Marta Cavalli (2023) - qui est annoncée de retour sur l'épreuve avec PicNic PostNL -, il se pourrait bien qu’un nouveau grand nom du cyclisme féminin mondial accroche l’épreuve à son palmarès dans quelques semaines. La présence du Championnat d’Europe en Drôme-Ardèche n’y serait-elle pas pour quelque chose ? “Peut-être. Je pense surtout que cette position stratégique, avant le Mondial, permet d’avoir ce beau lot d’équipes, répond l’organisateur. Cette année, le circuit du Championnat du Monde s’annonce particulièrement dur au Rwanda. La réputation du Tour de l’Ardèche n’est plus à faire. Gagner ici, ça reste une référence et les filles savent que le parcours est très exigeant. Les grimpeuses ont de quoi faire chez nous. C’est une bonne prépa et les filles le savent”.
Outre quelques vedettes du peloton international, Louis Jeannin espère voir sur la course l’Ardéchoise Célia Gery (FDJ-Suez), qui vient de se classer 2e du Championnat de France Espoirs derrière Marion Bunel, laquelle avait elle-même brillé en Ardèche l’an dernier. “Ce serait formidable qu’elle soit là et qu’elle participe à la fête”. Pour rappel, cette même formation FDJ-Suez compte une autre Ardéchoise en son sein en la personne de Léa Curinier, 10e du général l'an passé. “On a hâte, on s’attend à voir beaucoup de monde avec la venue de Pauline, notamment lors de l’arrivée finale à Privas, avec un beau raidard avec un passage à 14% dans les derniers hectomètres. On peut rêver d’une grande édition”.
