Ugo Fabries : « Je me rends compte de la chance que j'ai »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Ugo Fabries se faisait une joie de retrouver la sélection Occitanie dont il a fait honneur aux couleurs pendant ses années Juniors. Mais l'habituel coureur de l’UAE Emirates Gen-Z n’est pas venu à La Tour-du-Pin que pour retrouver les copains. Le Toulousain de 20 ans s’est montré le plus costaud ce samedi lors du Championnat de France Espoirs, remporté après avoir pris le dessus sur son ancien coéquipier chez Trinity Racing, Adrien Boichis. Une fois descendu du podium, après une dernière photo avec les coéquipiers du comité régional, Ugo Fabries a exprimé sa satisfaction au micro de DirectVelo.


DirectVelo : Te voilà Champion de France !
Ugo Fabries : Je pense que c’est quelque chose à avoir une fois dans sa vie, un maillot bleu-blanc-rouge. Même s’il me reste deux années chez les Espoirs, je pense que pour moi, ça va devenir de plus en plus compliqué plus tard chez les professionnels. Je venais pour ça, pas pour autre chose.

« ARRIVÉ ICI RELAX »

Dans quel état d’esprit as-tu pris le départ ?
Je suis arrivé ici relax. J'avais juste envie de profiter du fait de reporter le maillot de l’Occitanie et me sentir comme chez les Juniors. On savait que ça allait être dur avec la chaleur, la longueur de la course et le circuit. Donc il fallait rester vigilant au début pour ne pas se faire piéger. Et après on savait que ça allait être une course un peu par l'arrière. Donc si les jambes étaient là, ça allait bien se passer. Et ça a été le cas. Tout s'est déroulé comme prévu au final.

Tu as fait la course parfaite…
Je me suis toujours bien senti pendant la course, j'avais juste à être vigilant et être devant. Il y a quelques moments où c'était un peu tactique, mais j'ai réussi à suivre les coups qu'il fallait suivre. Et après ça s'est fait un peu à la pédale dans les deux derniers tours. J'avais plus qu'à gérer Adrien (Boichis), que je connais super bien. En plus de ça, c'était super plaisant de pouvoir faire un et deux tous les deux.

Comment as-tu géré le final face à lui ?
Je sais que sur les efforts de moins de deux minutes, c'est probablement un des meilleurs au monde comme il vient du VTT. Et je le connais parce qu'en stage, l'année dernière, il nous a fait des trucs sur deux minutes que je ne pensais presque pas possibles. Mais j'ai vu que le tour d'avant, il n'avait pas tenu la roue dans toute la dernière bosse. Je savais que dans le dernier tour, si j'avais les mêmes jambes, ça le ferait. Et ça l'a fait.

« PLUS CALME ET PLUS MATURE »

Que t’as apporté à ton arrivée dans la dévo d’UAE Team Emirates ?
Il y a plus de suivi. L'équipe est énorme, donc on a plus de moyens. Tout est plus relax aussi, vu qu'il y a plus de monde, c'est moins la course. Je pense qu'on a plus le temps de bien faire les choses aussi. Je me sens juste plus calme et plus mature. J'arrive mieux à gérer tout ce que je dois faire. On pourrait penser que le fait d'être dans une grosse équipe comme celle-là te fait prendre la grosse tête mais c’est le contraire. Je pense que ça donne encore plus d'humilité. Je me rends compte de la chance que j'ai. Elle est énorme si on compare à plein d'autres Français qui sont peut-être même meilleurs que moi pour certains. Donc je suis juste content d'être là et heureux de faire ce que je fais.

Tu côtoies régulièrement les coureurs de la WorldTeam…
On a eu la chance au stage d'être avec eux. Et ce que l’équipe fait très bien, c'est qu'on court aussi avec eux. J'ai dû faire 10 ou 11 jours de course avec la WorldTeam. Et ça, ça fait progresser cinq fois plus vite, comparé aux courses U23. Je côtoie des gars que je regardais à la télé il y a 10 ans et qui t'apprennent des choses que tu n'aurais jamais pu savoir avec des gens lambda. Par exemple, j'ai couru avec Rafał Majka, qui était déjà en train de gagner au Tour quand j’étais tout jeune… Et là je me retrouve sur les courses avec lui. Apprendre d'un mec comme ça, par exemple, c'est énorme.

Sens-tu une vraie progression par rapport à l’an passé ?
Je pense que je n'ai pas progressé plus entre, par exemple, Junior et Espoir 1, et Espoir 1 et Espoir 2. Je pense que tous les ans depuis Cadet, je progresse à peu près au même niveau. C'est surtout mon approche mentale qui a changé. Je me sens juste mieux dans ma vie. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais je suis plus détendu.

Quel est ton plan pour un passage en WorldTour ?
Ce qui doit arriver, arrivera. Je ne me mets pas de pression sur la suite, en me disant que je dois passer dans six mois ou dans un an et demi. Si je dois passer pro, je passerai. Si ce n’est pas le cas, j'irai faire autre chose.

« JE ME DÉCOUVRE ENCORE »

Quel est ton vrai profil finalement ?
Je ne sais pas encore. C'est un peu le flou encore. Il y a plein de choses que j'aime faire. Je suis assez léger, donc ça se passe souvent bien dans les bosses, mais ce n'est pas forcément là où j'excelle. Mais je me découvre encore.

Tu porteras le maillot bleu-blanc-rouge sur le Tour de l’Avenir !
C'est pas mal (sourire), sûrement sur la plus grosse course Espoirs de l'année en France.

Il y aura Paul Seixas en leader de l’équipe de France…
Tout le monde est unanime sur Paul (Seixas). Finir 8e du Dauphiné à 18 ans, il y a zéro discussion. Donc si Paul se sent bien, que tout se passe bien, j'espère qu'on gagnera le Tour de l'avenir avec lui. On a prouvé aussi aujourd'hui que la sélection était normale et logique. Donc je pense qu'on peut aussi gagner des étapes et se servir du collectif pour faire un gros Tour de l'Avenir.

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