Cian Uijtdebroeks : « C’était prendre un risque »

Crédit photo Robert Gachet / DirectVelo

Crédit photo Robert Gachet / DirectVelo

Coup double pour Cian Uijtdebroeks. Le Belge s’est offert avec la manière ce vendredi le Tour de l’Ain après avoir attaqué à 10 kilomètres du sommet du Grand Colombier, soit 50 bornes de l’arrivée située à Belley. Alors qu’il accusait au départ du Plateau de Hauteville un retard de trois secondes sur Nicolas Prodhomme, il a repoussé le maillot jaune, 2e de l’étape, à plus de trois minutes. Il s’impose ainsi pour la première fois chez les professionnels. Le prometteur belge de 22 ans semble enfin en avoir terminé avec ses soucis au dos, qui le gênaient depuis un an et demi. C’est avec un grand sourire qu’il est revenu sur son Tour de l’Ain au micro de DirectVelo.


DirectVelo : Tu t’offres le Tour de l'Ain avec la manière !
Cian Uijtdebroeks : C'était prendre un risque de partir de si loin. J'ai beaucoup mangé ce matin pour être prêt à faire cela. Ce n'était pas facile à gérer parce que l'arrivée n'était pas au sommet. Au GPM, il restait encore 40 kilomètres, dont 20 de plat. J’ai roulé à bloc dans la partie raide jusqu’au moment où (Nicolas) Prodhomme a craqué. J’ai ensuite essayé de prendre le maximum de temps jusqu’au sommet, avant de faire la descente à bloc. J’ai eu jusqu’à trois minutes d’avance. J’ai alors essayé de contrôler car avec la chaleur, tu peux vite avoir des crampes. J'étais tout le temps en contrôle. Si j’avais dû accélérer, je pouvais le faire. C'était super chouette aussi de pouvoir finir tranquille.

« UN AN ET DEMI PAS FACILE »

Depuis le début de la semaine, tu semblais avoir une grosse confiance en toi…
J'ai fait un stage en altitude il y a deux semaines, où j'ai vraiment produit des données très très bonnes. Dans le col d'Arcalis, en Andorre, j'ai pris le KOM. J'ai fait presque 440 watts sur 30 minutes, ce qui est énorme. Ça m’a donné de la confiance.

Comment as-tu vécu tes soucis de santé des derniers mois ?
Ça a été un an et demi pas facile pour moi, mais je savais que j'avais le moteur et j'ai toujours essayé de croire en moi. Ce n'était pas toujours facile parce que les résultats n'étaient pas là, j'avais toujours un nerf qui était coincé. Mais on a trouvé une solution pour mettre fin au problème. On a changé beaucoup de choses dans mon entraînement et également ma position sur le vélo. Je me sens de nouveau comme avant, peut-être même plus fort aussi avec mon nouvel entraîneur, Espen Aareskjold. Il y a une très bonne osmose entre nous deux. Je peux donner mon opinion et vraiment travailler sur un projet personnel. Je suis très heureux d'être de nouveau au haut niveau.

« ON RETOURNERA POUR SE BATTRE SUR LES GRANDS TOURS »

Quels sont tes prochains rendez-vous ?
Je vais faire le Tour de République tchèque. Je devrais aussi être au Championnat d’Europe en octobre. Je ne ferai pas la Vuelta mais retourner sur un Grand Tour l’an prochain est un objectif. C'est ce que l'équipe m'a promis.

Comment vois-tu ton avenir ?
Le projet reste de devenir le meilleur coureur possible sur les Grands Tours. L’idée de l'équipe, c'est de faire un pas en arrière en cette seconde partie de saison pour m'apprendre à gagner des courses. Finir dans un Top 10, c'est très chouette mais ce n'est pas l'ambition finale. On veut aller chercher les podiums sur les Grands Tours et des victoires si c'est possible, mais pour ça, je dois apprendre à gagner. Ça commence avec des courses comme le Tour de l’Ain. Ce qu'on a fait aujourd'hui (vendredi), c'est vraiment un pas dans la bonne direction. Ça donne aussi de la confiance. J'apprends sur des courses comme celle-là. C'est tout un parcours de développement. Bien sûr, l'année prochaine, on retournera pour se battre dans les Grands Tours.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Cian UIJTDEBROEKS