Nicolas Prodhomme : « Ils ne voulaient pas du tout collaborer »

Crédit photo Aurélien Regnoult / DirectVelo
Nicolas Prodhomme est toujours en jambes. Le vainqueur d’une étape du Tour d’Italie et de la Route d’Occitanie a terminé samedi dernier 16e de la Classica San Sebastian, sa course de reprise. Et ce mercredi, sur la première étape du Tour de l’Ain, il a été le seul à pouvoir suivre les coureurs de la Visma-Lease a Bike, Ben Tulett et Cian Uijtdebroeks, sortis dans le col de Portes. Même si le trio a été repris, le Normand de Decathlon AG2R La Mondiale a confirmé qu’il était bien l’un des grands favoris de l’épreuve de Classe 1. À l’arrivée à Lagnieu, il a répondu aux questions de DirectVelo.
DirectVelo : Il y a eu une belle bagarre avec les Visma-Lease a Bike dans le col de Portes !
Nicolas Prodhomme : J'ai senti que le tempo était très élevé et que ça ne pouvait pas tenir jusqu'en haut comme ça. J'ai demandé à Geoffrey (Bouchard) de me remonter et de me replacer dans la roue des Visma. Quand ils ont accéléré, j'ai pu suivre leur attaque. On s'est vite retrouvés à trois dès qu'ils ont accéléré.
Comment ça s’est passé une fois à trois devant ?
Ils ont vraiment voulu beaucoup jouer. Ils ne voulaient pas du tout collaborer, c'était attaque sur attaque. Le seul avantage de partir tard aujourd'hui (mercredi), c'était d'avoir le soleil dans le dos. Je pouvais voir leurs ombres sur la route et être hyper réactif dès qu'ils bougeaient. J'ai pu bien les surveiller. À un moment donné, on avait quasiment une minute d’avance. Ils auraient pu sacrifier l’un des deux et déjà prendre un coup d'avance pour le général et jouer l'étape. Mais c'était leur jeu. Moi, ça m’allait aussi bien parce qu'on avait Andrea (Vendrame) pour le sprint. Il reste deux grosses étapes, je pense qu'ils vont jouer un peu avec mes nerfs.
« LES JAMBES SONT BONNES »
Tu redescends d'un stage en altitude. Comment étaient les jambes sur cette première étape ?
Les jambes sont bonnes. J'ai fait ma reprise à la Clasica San Sebastian. Ça a été une petite remise en route, même si je suis déjà content du résultat pour ma reprise. On va voir encore les deux prochains jours. Mais je peux me satisfaire des jambes que j’avais sur cette première étape.
Ton statut a changé ces derniers mois et tu vas être très surveillé cette semaine…
Mes victoires me donnent la confiance qui me manquait peut-être les années précédentes. C'est sûr que je vais être surveillé. Le scénario qui s'est produit dans le Col de Portes aujourd'hui risque de se reproduire dans les prochains jours. Je pense que Jordan Jegat a été pris dans un petit accrochage au milieu du col. Je ne sais pas comment il se sent physiquement. C’est un adversaire, mais je préfèrerais qu’on soit plusieurs bons grimpeurs à jouer plutôt que d'être seul face aux Visma.
UN AVANTAGE SUR LES VISMA-LEASE A BIKE
Ce jeudi, l’enchaînement col de Menthières et arrivée à Lélex est au programme. Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Lélex, je connais. Je l’ai déjà fait deux ou trois fois. C'est une vallée montante très usante, mais aussi un peu tactique. Il y a une grosse sélection qui se fait dans le col d'avant, Menthières, qui est raide. Ensuite, dans Lélex, les écarts s’amplifient ou ne bougent pas trop. Tout le monde est un peu cuit. C'est une vallée montante, avec des paliers. Ça peut être stratégique, j'en ai conscience. J'ai l’avantage par rapport aux gars de Visma de connaître les scénarios de course sur cette étape-là.
Tu dois bien connaître le Grand Colombier, au programme de la dernière étape…
Je connais bien le Grand Colombier. En habitant à Aix-Les-Bains, j'en profite. Je ne l'ai jamais fait en course. On parle du Grand Colombier, mais le col de la Biche, avant, fait déjà très mal. La descente, c’est une petite route qui ne rend pas. C'est sûr que connaissant Visma, ils vont déjà vouloir durcir dans le col de la Biche. Et le Grand Colombier fera la sélection finale.
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