Anatole Leboucher : « Pas du tout le même état d'esprit »

Crédit photo Mathis Renoux

Crédit photo Mathis Renoux

Des cinq manches de Coupe de France N2 déjà disputées, l’UC Cholet 49 en a remporté trois. Après le triomphe de Paul Conor en mars sur la Vienne Classic et la victoire collective sur le Chrono 47 début mai, la formation leader du Challenge DV N2 vient de décrocher un nouveau succès dimanche dernier sur le Prix de Saint-Sulpice-les-Feuilles (Haute-Vienne) grâce à Anatole Leboucher. Une victoire au sprint massif qui leur permet d’accroître leur avance sur leurs poursuivants au classement général de la Coupe de France. Si ce n’est pas la première fois qu’il lève les bras cette saison, le sprinteur choletais ressent cette fois un sentiment spécial. “C’est une Coupe de France, ça n’a pas le même goût que les autres victoires,” rapporte-t-il à DirectVelo.


Du côté de l’écurie choletaise, on n'aurait pas tout misé sur un sprint massif. Avec 171 kilomètres à parcourir, difficile de prédire le dénouement de l’épreuve. “Cette année, ça arrive quand même souvent au sprint. Mais on sait que ça ne se passe pas toujours comme prévu.” Pas question donc de prendre les choses en mains, d’autant que les rouges et blancs sont conscients qu’ils sont observés. “On est arrivés avec la pancarte, comme sur les autres Coupes de France depuis le début de saison. On est leader au classement par équipe, donc c'est compliqué de sortir. Paul (Conor, leader au classement individuel, NDLR) a le dossard 1, le dossard jaune. Alors pour lui, c’est impossible.

« JE N'AI PAS HÉSITÉ UNE SECONDE »


L’équipe a donc adopté une posture plus défensive. “On était tous au charbon toute l’après-midi. On essayait de contrôler les groupes qui partaient, en essayant de ne pas laisser sortir les plus dangereux pour la Coupe de France, c’est-à-dire Marni-N’side et Blagnac.” Chaque coureur a donc été mis à contribution pour filtrer les échappées. Comme prévu, lorsque l’échappée la plus dangereuse s’est formée, le Team Marni-N’side et le GSC Blagnac avaient chacun placé un homme à l’avant. L’UC Cholet 49 n’a pas manqué la fête et était représenté avec Clément Dubois, qui en a profité pour remporter le classement des grimpeurs et ainsi glaner de précieux points bonus en vue du classement général par équipes.

Pour autant, aucune échappée n’est parvenue à créer un écart assez significatif pour se jouer la victoire. Son coéquipier Dorian Perleaux s’est bien glissé dans un groupe de six coureurs dans les cinq derniers kilomètres, mais rien à faire : un sprint massif s’imposait. L’équipe s’est donc mise en ordre de marche autour du sprinteur désigné. “On avait gardé la possibilité du sprint, comme toujours. On avait ma carte, on en avait parlé au briefing.” Plusieurs attaques isolées épuisent les derniers Choletais encore présents et à deux kilomètres de l’arrivée, Anatole Leboucher se retrouve esseulé. “Les gars avaient beaucoup travaillé. On ne peut pas faire un gros boulot et être là pour le sprint. Ils m’ont placé au mieux avant de s’écarter.” Le vainqueur de la Flèche Bigoudène s’est placé seul dans la roue de Damien Bodard (2e) avant le dernier virage et a sagement attendu son heure. “J’ai senti le moment, je n’ai pas hésité une seconde.

« D
ÈS QUE ÇA FROTTAIT, JE ME VOYAIS TOMBER »

Son cinquième succès cette saison, le quatrième en Elite Nationale. Anatole Leboucher le sent, il a franchi un cap. Le déclic ? Sa victoire à Paris-Connerré en fin de saison dernière. “Je n’ai pas du tout le même état d’esprit que l’an passé. J'ai entamé la coupure avec beaucoup de motivation. Quand il a fallu remonter sur le vélo, même s’il faisait 0°C, il n'y avait pas de questions à se poser.” Cette saison, le coureur de 22 ans semble libérer son plein potentiel. “Je me suis intéressé à beaucoup plus de choses qu’avant. J’ai travaillé avec un diététicien, je suis beaucoup plus pro dans ce que je mange.” Celui qui reconnaissait avoir parfois manqué de professionnalisme a l’air d’avoir trouvé un équilibre à sa convenance. “Je revenais de vacances, j’avais fait huit jours sans vélo. C’est toujours important de prendre du temps pour soi.

Anatole Leboucher a aussi beaucoup travaillé son sprint, et notamment son placement. En début de saison, le 3e de la dernière manche des Plages Vendéennes avouait également avoir quelques appréhensions dans l’emballage final. “Aujourd'hui ça va mieux. Frotter, c'était un peu le point faible. Dès que ça frottait, je me voyais tomber.” Tout semble donc rentré dans l’ordre, puisque dimanche dernier, le coureur passé par l’UC Nantes Atlantique chez les Juniors a pu se mettre seul dans les meilleures dispositions pour sprinter.

« PAS À L'ABRI QUE ÇA REVIENNE »

La dernière manche de Coupe de France N2 se disputera le dimanche 31 août, à l’occasion du Tour du Périgord. Malgré sa récente victoire, Anatole Leboucher n’y sera pas présent. “Au vu du profil, c’est plus intéressant de mettre des grimpeurs-puncheurs.” Car même si l’UC Cholet 49 est maintenant leader de la Coupe de France N2 avec 60 points d’avance sur son dauphin occitan, tout peut encore basculer. “On n’est pas à l’abri que ça revienne. Il suffit qu’un des gars ne soit pas au top, ou d’un fait de course…” Mais même de loin, il pourra faire confiance à ses coéquipiers. Le club présente une caractéristique commune à tous les collectifs qui gagnent. “On est une bonne bande de copains. Quand c’est une bande de copains, tout va bien.

Le 31 août, Anatole Leboucher sera quant à lui aligné sur le Grand Prix de la Somme, sa première Classe 2 de la saison. “J’ai quelques ambitions là-bas.” Avant cela, il passera par le Circuit des 2 Provinces au Pertre le 18 août. Viendront ensuite les classiques de septembre, avec entre autres le Grand Prix de Fougères et la Ronde Mayennaise, avant de conclure en octobre sur Paris-Connerré. “Et pourquoi pas tenter le doublé…

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