St-Michel-Preference Home-Auber 93 : « Un écart se creuse »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
St-Michel-Preference Home-Auber 93 avait très mal débuté le Tour de France avec deux abandons dès le deuxième jour, dont celui de Ségolène Thomas qui devait être la meilleure carte en montagne. Mais la ProTeam francilienne a ensuite essayé d’exister grâce à Alicia Gonzalez et à Emilie Morier, passée pro début juillet, qui a marqué les esprits en se classant 12e de la dernière étape. Pour DirectVelo, le manager Stéphan Gaudry est revenu sur le Tour de France des athlètes.
DirectVelo : Ce n'est pas forcément le Tour que vous attendiez….
Stéphan Gaudry : Nous n’avions pas d’ambitions au classement général. Le but était de saisir des opportunités sur les étapes. Nous avons passé un très très mauvais premier week-end avec l'abandon de Ségolène (Thomas) qui était malade et donc déjà à bout de force le deuxième jour, et la chute de Lucie Fityus. Elles étaient en quelque sorte nos deux leaders, une pour la montagne, l’autre le sprint.
« C’EST CE QU’ON VENAIT CHERCHER »
Ségolène Thomas aurait pu prétendre à un général intéressant vu ce qu’elle a montré cette année sur des courses difficiles…
Peut-être, mais honnêtement, vu la manière dont la course s'est déroulée cette année et qu'elle a encore de très grosses lacunes sur le placement, on se dit qu’il y a encore du travail même si elle a progressé cette année. Sur certaines étapes, vu le parcours, Ségolène aurait été en difficulté sur des zones très techniques, où ça roulait très vite. Sur le Tour, il faut savoir frotter, rouler vite en descente… Elle n’aurait pas pu jouer au général mais plutôt sur des étapes très difficiles, avec des arrivées au sommet comme celle de Saint-François-Longchamp.
Comment l’équipe s’est mobilisée après les deux abandons du deuxième jour ?
Alicia (Gonzalez) nous a remis un petit peu de paillettes avec une 12e place à Angers et un Top 10 (9e) à Poitiers. C’est ce qu’on venait chercher, on était contents honnêtement. Le niveau de l'équipe s'élève mais pas aussi vite que celui des autres formations. On arrive à des schémas comme chez les hommes où il y a de très grosses équipes qui sont au-dessus des autres. On a fait des comparatifs de moyenne par rapport à des épreuves hommes d'il y a cinq ans, on est quasiment sur les mêmes. Idem pour les temps de montée.
Tu vois clairement la différence de niveau au fil des Tour de France ?
Un écart se creuse. À un moment donné, on avait l'impression qu'il y avait une homogénéité qui se créait dans le peloton féminin. Ça a été le cas mais il y a à nouveau un gros groupe qui ressort même si derrière ça continue aussi de progresser.
« AVEC ELLE, ON INVESTIT SUR L’AVENIR »
Comment motiver les filles dans ces cas-là ?
On leur trouve des objectifs chaque jour à notre portée. Par exemple, les premiers jours, on a tenté d’être dans les échappées. Nous avions aussi Émilie Morier pour la fin du Tour de France. Même si elle était un cran en dessous des favorites, on a travaillé autour d’elle. Ça permet aux autres de bosser autour d’une leader.
Elle a terminé très fort avec une 12e place à Châtel. Elle finit 25e du général... C’est très encourageant !
Emilie a un gros potentiel physique et une grosse résistance. Maintenant, il faut vraiment qu'elle ait un apprentissage de coureuse cycliste. Elle n'a pas encore les bases techniques et stratégiques. Elle pense encore comme au triathlon. Par exemple, elle ne comprend pas les temps morts. Forcément pour elle, une étape devrait être plus linéaire. Elle a encore beaucoup de choses à apprendre.
L’équipe a annoncé dimanche l’arrivée de la Polonaise Karolina Kumiega et indique de belles arrivées à venir…
C'est la première année des ProTeams chez les filles, et on a été un peu en dessous de nos ambitions toute la saison. On connaît le contexte de l’an passé, avec la perte d’un partenaire. On a composé l'équipe très vite, en un mois, du 15 septembre au 15 octobre. On avait les dates limite de l'UCI à respecter. Cette année, on a plus de temps, et on va vraiment renforcer l'équipe. C'est l’objectif pour être un peu plus visible et plus actif sur les grandes courses. On a envie d'être acteurs. Cette année, on a eu du mal sur beaucoup d'épreuves. On doit donc renforcer l’équipe.
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