3 victoires, 2 doublés et 1 triplé pour Gabin Gicquel

Crédit photo Jonathan Levert

Crédit photo Jonathan Levert

Après Ellande Larronde l'an dernier, Gabin Gicquel prolonge la tradition française au Tour de l'Abitibi. Le sociétaire de l'OC Locminé, sélectionné en équipe de France, s'est imposé au bout des six jours de course. "C'est incroyable, c'est super de gagner avec ce maillot, c'est une belle victoire, en Coupe des Nations. Nous avons réalisé une très belle course avec l'équipe", se rejouit le coureur auprès de DirectVelo. "Ils m'ont dit qu'ils n'avaient jamais aussi bien couru en équipe", confirme François Trarieux qui les encadrait.


EN REPÉRAGE DU CHAMPIONNAT DU MONDE 2026

Si les années passées, le comité Nouvelle Aquitaine représentait la France dans cette seule manche américaine de la Coupe des Nations, cette fois-ci, l'annulation de l'Eroica a permis de récupérer le budget pour envoyer une équipe de France au Québec. Pour optimiser ce déplacement en voyage d'études, la première idée était de ne sélectionner que des Juniors 1 pour qu'ils expérimentent le décalage horaire et, aussi, qu'ils découvrent le circuit de Montréal qui sera celui du Championnat du Monde 2026.

"J'ai proposé d'emmener deux J2. Alexis Bouteloup, un sprinteur, et Gabin Gicquel un rouleur. Leurs équipes n'allaient pas au Valromey", indique François Trarieux qui encadre l'équipe de France au Tour de lAbitibi depuis huit ans. "Avec Alexis, nous étions un peu les capitaines de route, précise Gabin Gicquel. Alexis gagne la première étape". 

PARTI TOUT SEUL

La victoire finale du pensionnaire du pôle de Loudéac s'est construite en trois étapes. Le jeudi après-midi, les Etats-Unis sont en position de force après le contre-la-montre matinal du Val d'Or. "J'étais 2e du général et il y avait des bonifications à l'arrivée, rappelle le Breton de 18 ans. Toute l'équipe m'a bien lancé au sprint et on fait 1er et 2e avec Alban Picard". Premier doublé.

Vendredi, c'est l'arrivée au sommet du Mont Bell au bout de l'étape la plus longue. "Les coéquipiers ont fait un gros boulot", résume le vainqueur. "Il y avait 50 kilomètres vent de face. Rafe Cushway et Alexis Bouteloup sont allés à l'avant. Les Américains devaient rouler, Simon Defrance et Gabin sont rentrés devant", précise François Trarieux. "J'étais le seul placé au classement général, ajoute le coureur. On pouvait piéger les autres leaders. A 20 kilomètres de l'arrivée, on s'est désorganisé et je suis parti tout seul et j'ai creusé l'écart". Grâce à Simon Defrance, la France signe son deuxième doublé. Gabin Gicquel endosse le maillot brun de leader mais aussi celui du classement par points et des grimpeurs.

COURIR ET GAGNER LOIN DE CHEZ SOI

Samedi, la veille de l'arrivée, pas question de s'endormir sur ses lauriers. "On était en mode offensif, on ne voulait pas subir la course des autres nations", se souvient Gabin Gicquel. "Je voulais faire attaquer Alban (Picard) dès le kilomètre 0", précise François Trarieux. "Les autres équipes ont paniqué et se sont fatiguées. Je suis ressorti avec Alexis (Bouteloup)", poursuit le coureur. En supériorité numérique, les Français ne vont pas bégayer mais bien exploiter la situation. "Nous avons attaqué dans l'avant-dernière bosse et on s'est retrouvé à trois avec un Japonais (Haruka Kuwabara, NDLR). On a ensuite attaqué chacun notre tour". L'ordre d'arrivée des trois Français n'est pas dû au hasard. "Ils ont laissé gagner Alban (Picard) pour qu'il prenne le maximum de bonif", explique l'entraîneur national du cyclo-cross.

Gabin Gicquel et ses coéquipiers ont donc pu s'appuyer sur la connaissance du terrain de François Trarieux. "C'est un avantage. Nous avions un mécano québécois. Nous étions bien entourés. Ils connaissaient bien certains parcours". Il a aussi fait l'expérience, avec ses camarades, de courir loin de chez soi. "C'est un peu bizarre. Avec le décalage horaire, ça limite les contacts avec la famille". François Trarieux voulait justement leur faire toucher du doigt "ce que vivent les coureurs des autres nations quand ils sont obligés de venir en Europe".

Le nouveau 2e du Challenge DV Junior, déjà vainqueur d'étape à la Penn Ar Bed Bro An Hirwazh, savoure son premier classement général au niveau international. "Gagner en UCI, j'espère que ça peut changer des choses mais je vais essayer d'aller chercher d'autres résultats". À commencer par le Championnat de France, début août, à la Tour du Pin (Isère).

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