« Aux limites de toutes les limites » : Romain Grégoire ne pouvait pas mieux faire

Crédit photo A.S.O / Billy Ceusters
Il est décidément en très grande forme, mais ce n’est tout de même pas suffisant face à l’appétit gargantuesque des “rock stars” du peloton, comme les appelle Marc Madiot. Ce mardi lors de la quatrième étape du Tour de France, Romain Grégoire a décroché un nouveau Top 5, à Rouen, derrière les mastodontes du peloton. “C’est Mick Jagger qui joue devant, ce n’est pas un chanteur de quartier”, lâche le manager général de la Groupama-FDJ, fier de son puncheur et de l’ensemble de ses troupes. “Franchement, je suis impressionné par ce que j’ai vu au niveau de l’intensité, de l’engagement technique. C’est du très haut de gamme”.
« C'ÉTAIT VRAIMENT AU COURAGE »
Romain Grégoire s’est battu, s’est arraché dans les pentes de la Rampe Saint-Hilaire (800 mètres à 9.1%) alors que les UAE Team Emirates avaient déjà essoré le peloton les kilomètres précédents. Et comme si cela ne suffisait pas, Victor Campenaerts (Visma-Lease a Bike) est venu en rajouter une couche en passant cinq minutes à bloc à l’avant de ce qu’il restait du peloton, dans la descente précédent la grande explication, histoire de ne laisser à personne le soin de souffler quelques instants mais bien au contraire d’user les organismes au maximum, tant physiquement que mentalement. “Puis dans la bosse, ça allait trop vite. Je suis monté à ma main en gérant à peu près mon effort”, concédait le vice-Champion de France au micro de DirectVelo, quelques instants après la course.
Alors que Tadej Pogacar a tenté de faire craquer Jonas Vingegaard dans cette ascension, le Slovène a temporisé à la bascule, voyant que le Danois était toujours dans sa roue et ne souhaitait pas collaborer. Ce qui a permis au groupe Remco Evenepoel, puis au trio Grégoire-Skjelmose-Vauquelin de revenir dans les deux derniers kilomètres. “J’étais d’abord seul derrière, en carafe. C’était vraiment dur de se battre jusqu’au bout pour essayer de rentrer. J’ai tout mis, j’ai fait une belle descente mais c’était vraiment au courage”.
« ON EST QUAND MÊME TOUT PRÈS D’EUX »
Le Franc-Comtois n’a absolument pas eu le temps de retrouver un second souffle avant que le sprint final ne soit lancé. “Même si j’arrive à rentrer, ils peuvent encore faire un gros sprint alors que de mon côté, je me lève de la selle pour dire de mais il ne me restait plus grand-chose dans les jambes”. Romain Grégoire n’a aucun regret. “Sur un final comme celui-là, je suis là mais il me manque une vraie marche pour aller gagner. Les trois premiers sont quand même bien au-dessus du lot. Aller chercher dans un Top 5 dans ces conditions, vu les gars qui sont devant, c’est un très bon résultat”. Même sentiment pour son manager : “C’était encore du très très très haut niveau. Techniquement, le placement, la prise de risque, le seuil au max... On est aux limites de toutes les limites mais avec des coureurs d’exception. Romain, il lui manque encore un tout petit peu mais il est face à la crème de la crème”, reprend-il, également au micro de DirectVelo.
“Il n’y a aucune faute de placement. Les hyper gros gagnent mais on est quand même tout près d’eux”, développe encore Marc Madiot, lequel tient à souligner “l’abnégation, l’engagement et la concentration” de l’ensemble de ses troupes. Il est vrai que depuis le début du Tour de France, les Groupama-FDJ sont très souvent bien placés au moment crucial et sont 2e du classement par équipes. “C’est quasiment le point le plus important sur des journées comme celle-là, rappelle Romain Grégoire. C’est comme une première arrivée. Je m’appuie sur une équipe ultra solide, qui sait faire, qui a de l’expérience. Je leur fais confiance à 100%. Ils m’ont sauvé comme ils l’avaient fait ce week-end”. Satisfait de sa régularité, l’athlète de 22 ans a bien conscience que Tadej Pogacar, Mathieu Van der Poel ou encore Jonas Vingegaard “voltigent”. Alors comment espérer décrocher une victoire d’étape, l’objectif annoncé par la WorldTeam tricolore ? “Il faudra trouver une stratégie parallèle pour aller gagner car à la pédale, ça va être compliqué”, sourit le coureur. “Il y aura encore des occasions, on peut en mettre une au fond”, conclut Marc Madiot.
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