Fort et frustré. Kévin Vauquelin pouvait rêver en grand, en très grand ce dimanche. Vainqueur de la deuxième étape du Tour de France l’an passé, le Normand se voyait bien refaire le coup, un an plus tard, lors de l’arrivée difficile de Boulogne-sur-Mer. Coureur le plus actif du final avec plusieurs attaques tranchantes, il n’a pas été récompensé, pris en chasse à plusieurs reprises, y compris par les cadors du peloton international comme Remco Evenepoel. “Il y avait vraiment un beau coup à faire, avec le maillot jaune au bout. C’est un rêve qui s’éloigne un petit peu, c’est un peu chiant”, regrettait-il au micro d’Eurosport quelques instants après la course, derrière la ligne d’arrivée.

La plus belle opportunité s’est présentée lorsque l’homme fort d’Arkéa-B&B Hôtels est sorti en compagnie de Matteo Jorgenson et d’Alexey Lutsenko. Mais le double vainqueur de Paris-Nice n’a guère souhaité collaborer. “Je ne comprends pas… Pourquoi il ne veut pas rouler avec moi ? C’est à chaud, il ne faut pas que je dise de bêtises, mais c’est dommage, j’étais très fort”. Si l’Américain et le Kazakh avaient parfaitement collaboré, tout semblait envisageable dans les deux derniers kilomètres, en effet. “Ça pouvait aller au bout. Pourquoi ils ne veulent pas ?", s'interroge-t-il encore en évoquant spécifiquement l'équipe Visma-Lease a Bike. "Je ne sais pas. Il y avait moyen de faire une belle course, de piéger quelques mecs. Je suis frustré mais les jambes sont là”.

Très ambitieux, Kévin Vauquelin a senti qu’il était capable, en cas de réussite totale, de remporter cette étape et donc d’enfiler également le maillot jaune du Tour. “C’était un objectif, je me suis battu au maximum en sachant qu'il y avait ce maillot jaune à la clef”. Il assure ne pas avoir de regrets quant à la tactique adoptée dans le final. “J’en ai mis beaucoup car je savais que ça allait être compliqué au sprint. C’est pour ça que j’ai retenté encore à la fin”. Finalement 8e sur la ligne d'arrivée et nouveau porteur du maillot blanc de meilleur jeune, il va désormais se tourner vers le contre-la-montre individuel de mercredi, à Caen, sur ses routes normandes. “Je vais me battre”, promet-il.