Emmanuel Hubert : « Le Tour peut être l'élément déclencheur »

Crédit photo Xavier Pereyron - DirectVelo

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Le Tour de France est important pour les 23 équipes au départ. Mais pour certaines, il ne s'agit pas simplement de sport. L'équipe Arkéa-B&B Hôtels a une épée de Damoclès sur la tête après l'arrêt de ses deux sponsors principaux. Alors durant les trois semaines de Grande Boucle, Emmanuel Hubert, manager de la structure, espère bien avoir de bonnes nouvelles à annoncer à ses coureurs d'ici les Champs-Elysées. Cette recherche de partenaires intervient alors que l'équipe est condamnée à descendre en ProTeam, et que ses coureurs sont logiquement libres de s'engager ailleurs. Au grand départ de Lille, Emmanuel Hubert s'est confié à DirectVelo sur la situation actuelle.

DirectVelo : Avec quel état d'esprit abordes-tu le Tour de France, alors que l'avenir de l'équipe est incertain ?
Emmanuel Hubert : Il faut voir le verre à moitié plein. On est tous des grands garçons, on connait les règles du jeu. On est dans une situation où on cherche l'avenir de l'équipe. Il n'y a rien d'irrémédiable, on a encore nos deux bras, nos deux jambes et notre tête. Il faut rebondir, aller de l'avant, faire avec. On a un sport assez bankable, j'ai beaucoup prospecté, il y a des choses qui s'allument et s'éteignent. Il y a encore des pistes sous le coude. Je ne dis pas que la situation est super, mais on a quelques arguments, une bonne équipe. Maintenant reste à savoir qui viendra avec nous.

Il y a beaucoup de rumeurs avec des coureurs qui devraient partir...
Je libère les personnes car je n'ai pas le droit de garder qui que ce soit tant qu'il n'y a rien de signé. Il y a des coureurs qui pensent à leur avenir, ça ne me choque pas. Pour l'instant je suis bloqué pour faire arriver des coureurs, mais si on trouve le ou les partenaires, il n'y aura pas de problèmes pour ça.

De surcroît, la descente en ProTeam semble désormais pratiquement actée ! 
Le WorldTour n'est pas une fin en soi, c'est mieux d'y être que de ne pas y être, certes. On ne peut pas jouer que sur l'identité française pour les invitations, j'ai toujours donné et lutté pour être au plus haut niveau. Un nouveau partenaire pourrait aussi faire repartir sur un nouveau cycle, avec des caps à passer en budget pour réaccéder au WorldTour dans trois ans. Mais on n'en est pas là. Le but est d'avoir un partenaire pour 2026 et on verra.

« ON A RAREMENT VU QUELQUE CHOSE DE NON SIGNÉ AVANT LA FIN DU TOUR REPARTIR EN BONNE ET DUE FORME »

Il y a aussi des rumeurs de rapprochement avec Lotto, en Belgique. Est-ce réel ?
Ça n'a jamais été d'actualité, il n'y a jamais eu de rapprochement avec Lotto.

L'équipe féminine et l'équipe réserve sont elles aussi en danger...
J'ai à cœur que ça perdure, mais ça dépendra des budgets qu'on trouvera pour 2026. L'équipe féminine marche très bien, ça a beaucoup de sens. On n'est plus là à dire que ça fait bien d'en avoir une. C'est légitime et j'ai été parmi les précurseurs dans ce domaine.

Le Tour doit-il permettre de déclencher quelque chose ?
Je n'ai pas attendu le Tour pour prospecter, je le fais depuis huit mois. Le Tour peut être l'élément déclencheur pour finaliser quelque chose. C'est frustrant mais on ne peut pas s'offusquer. Quelle que soit l'équipe, on connait les règles du jeu avec les contrats qui se font et se défont. C'est la vie, on le comprend tous.

Quelle est la deadline fixée ?
On n'a pas de deadline, mais il y a un cahier des charges UCI à respecter. Et on a rarement vu quelque chose de non signé avant la fin du Tour de France repartir en bonne et due forme. Après, on peut repartir avec un tout petit budget avec une petite ProTeam. Mais dans l'état actuel des choses, je cherche un gros budget pour faire continuer le rêve de nos supporters et ce qu'on a crée depuis presque vingt ans.

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