Solène Muller, une histoire de famille

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Au départ des Herbiers ce jeudi matin, les visages étaient fermés chez les féminines, avant de lancer le Championnat de France vendéen. Alors que le soleil jouait au chat et à la souris avec les nuages, il y en avait deux autres qui se cherchaient dans l'aire de départ, séparées par une barrière. Solène Muller, assise dans un coin, attendait la visite de sa sœur Amandine, qui prenait le départ bien plus tard mais qui était déjà vêtue de sa tunique AG Insurance-Soudal NXTG. L'aînée, Solène, n'avait plus que quelques minutes à attendre avant de monter sur la rampe. Tout juste le temps d'un câlin entre sœurs, et de quelques mots glissés aux oreilles de l'une et de l'autre. Des petits conseils de dernière minute, mais surtout de grands encouragements.


Solène a beau être l'aînée, Amandine a un peu plus de repères dans le cyclisme. "J’ai fait la reconnaissance du parcours avec ma petite sœur qui a un peu plus d'expérience que moi. On se tire vers le haut, on s'est donné des conseils sur les trajectoires et la tactique de course. On a de la chance de pouvoir compter l'une sur l'autre". Elle l'ignore à cet instant, mais la sociétaire de Megamo Vosges est partie pour une journée à émotions. Largement dominatrice chez les amatrices, celle qui vient de l'athlétisme croit même rêver à un podium face aux professionnelles. "Il y avait quelques filles dont je me disais qu'elles seraient vraiment difficiles à battre, mais les concurrentes passaient et j'étais toujours devant". Coralie Demay, Océane Mahé, Marie Le Net... Toutes sont battues une par une.

« IMPRESSIONNANTE SUR TOUS LES POINTS »

Assise sur le hot seat, l'espoir est permis. "Une fois assise sur le siège, c'était assez bizarre. Quand j'ai vu que j'allais battre des professionnelles, je me suis dit que j'allais peut-être faire un podium au scratch". Mais il y a trois obstacles sur sa route : Cédrine Kerbaol, lancée vers le titre, Juliette Labous, partie prudemment, et Marion Borras, qui la prive finalement d'un exploit pour quinze petites secondes. "C'est vraiment quelque chose auquel je ne m'attendais absolument pas. Même un Top 10, je n'y pensais pas. Un podium amateur était mon objectif". Et il n'y a pas que sa famille que Solène Muller a impressionnée. Sa dauphine chez les amatrices et coéquipière, Charlotte Allard, applaudit. "Je pense qu'elle a juste fait un bond en avant énorme qui récompense tout son travail. Elle est juste impressionnante sur tous les points".

Les compliments ne laissent pas la nouvelle Championne de France de marbre. D'autant que Charlotte Allard n'a pas fini de la féliciter. "C'est un terrain qui lui convenait très bien. Elle est rouleuse-puncheuse-grimpeuse, rigole-t-elle. C’était parfait pour elle donc je ne suis pas étonnée des temps". Malgré les trois ans d'écart, Solène Muller affiche le même sourire indéboulonnable que sa sœur, en plus d'avoir déjà le même visage. Même leurs voix et leur diction dans l'euphorie pourraient se confondre. "Je ne me rends pas compte de ce que j'ai fait. Je suis partie dans les premières, je n'ai pas demandé à avoir les temps intermédiaires. J'ai vraiment fait au feeling". Et l'issue lui a donné raison.

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