Jamais deux sans trois. À 24 ans, Mathias Ribeiro Da Cruz a décroché ce jeudi aux Herbiers son troisième titre consécutif de Champion de France du contre-la-montre chez les Amateurs. Un exploit rare, chargé d’émotion pour le coureur d'Hexagone-Corbas Lyon Métropole. “C’est toujours un moment particulier de gagner un titre. Tous mes proches étaient là, j’avais à cœur de réitérer ma performance devant eux”, confie-t-il au micro de DirectVelo.

Le parcours, plus court et plus vallonné que lors des éditions précédentes, n’était “pas forcément taillé pour [son] gabarit”. Mais cela n’a pas freiné ses ambitions. “Je me sentais capable de gagner même si le tracé m’avantageait un peu moins. Mais j’avais bien bossé, avec trois semaines de stage pour être prêt”, explique-t-il. Face à une concurrence solide, Mathias Ribeiro Da Cruz a su rester lucide. “Je savais qu’un coureur comme Artus Jaladeau pouvait jouer la gagne sur ce genre de parcours. À l’intermédiaire, en haut de la bosse, j’ai vu qu’il était devant moi. Mais paradoxalement, ça m’a rassuré. C’était la portion qui lui convenait le mieux. Ensuite, j’ai tout donné. Je voulais vraiment revivre cette émotion devant mes proches".

« J’AIMERAIS BATTRE LE RECORD DE L’HEURE »

Mathias Ribeiro Da Cruz doit jongler entre le vélo et un emploi à temps plein. “Je suis en 35 heures avec Decathlon AG2R la Mondiale, que je remercie car ils sont toujours très flexibles avec moi pour que je puisse préparer cet objectif tous les ans”, souligne-t-il. Dans ses missions, il collabore notamment avec Bruno Armirail et Paul Seixas pour optimiser tout ce qui touche à la performance hors du champ physiologique. Il en profite également pour s’améliorer. “Je suis souvent « coureur test » pour divers protocoles. Ça me permet de progresser et d’optimiser sur moi aussi. On essaie aussi de préserver au maximum le temps des coureurs de l'équipe”.

Malgré ce troisième maillot tricolore, Mathias Ribeiro Da Cruz garde un regard lucide sur la suite. “Honnêtement, je ne sais pas ce qui m’attend. J’ai pas mal délaissé la route, je cours surtout par plaisir aujourd’hui. Ce n’est pas évident quand on travaille à côté”. Un dernier défi, pourtant, continue de le séduire. “J’aimerais battre le record de l’heure détenu par Louis Pijourlet. Je ne sais pas si je suis encore prêt à faire tous les sacrifices, surtout pour mes proches et mon équilibre. Mais ce défi-là, il me titille un peu". L’avenir nous le dira.