Bruno Armirail : « On ne se lasse jamais »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

La tunique bleu-blanc-rouge du contre-la-montre ne changera pas d'épaules. Bruno Armirail a conservé son titre, ce jeudi, au Championnat de France aux Herbiers, synonyme de troisième couronne nationale. Le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale s'est imposé avec une marge un peu plus importante que l'année dernière, toujours devant Kévin Vauquelin. À l'occasion de la conférence de presse, où DirectVelo était présent, Bruno Armirail a confié son sentiment sur ce nouveau titre, le rapport de force entre les spécialistes de l'exercice en France et l'approche de l'événement.


DirectVelo : L'expérience a encore un petit peu de marge sur la jeunesse...
Bruno Armirail : Je ne sais pas si on peut dire que c'est l'expérience, je pense que c'est plus la force, la caisse et les années qui font qu'on peut tenir peut-être sur un chrono un peu plus long. Après, en ayant 18 ans, faire 3e, c'est quand même beau, très beau même. Je prends un coup de vieux parce que j'en ai 13 de plus. Franchement, dans l'avenir, il gagnera le titre. C'est sûr à 200 %. Au Dauphiné, on a fait une belle course ensemble. Il a un bel avenir devant lui. Je pense qu'il y aura une belle bataille entre Paul et Kévin (Vauquelin) dans les années à venir. On voit qu'il y a une belle suite.

Qu'est-ce qui te satisfait dans la performance d'aujourd'hui ?
C'est d'avoir encore le maillot bleu, blanc, rouge. C'est quand même une satisfaction. On ne s'en lasse pas, même si c'est la troisième fois. On ne se lasse jamais. C'est toujours un plaisir et un honneur de porter ces couleurs pendant un an.

Quelle a été la clé ?
Je ne sais pas trop. Je suis parti fort quand même. J'ai misé sur un départ assez fort et de tenir le plus longtemps possible. Ça s'est joué dans la tête. Mentalement aussi, il fallait être fort. C'était difficile, mais on sait que c'est difficile pour tout le monde. J'étais quand même dans une assez bonne journée. Il faut en profiter.

« KÉVIN ÉTAIT BEAUCOUP PLUS CITÉ QUE MOI »

À quel moment as-tu pensé que c'était gagné ?
Je n'ai pas savouré avant d'avoir passé la ligne. Tant que la ligne n'est pas franchie, tout peut se jouer. On a Stefan Bissegger, en Suisse, qui perd pour une seconde. On sait que tant que la ligne n'est pas franchie, rien n'est gagné. On peut avoir un saut de chaîne à 200 mètres de la ligne, tomber et tout perdre. Je n'ai appris la victoire que quand j'ai passé la ligne. Je n'ai pas eu le dernier intermédiaire. Je n'ai pas entendu l'avance que j'avais. Mais je ne me suis pas démobilisé.

Est-ce que ton expérience t'a permis de ne pas tomber dans un piège, car Kévin Vauquelin et Thibault Guernalec sont tombés...
Il ne faut pas aller aussi vite dans les virages. Après, ce n'est pas de chance. C'est le risque, c'est le vélo. Je ne suis pas tombé, mais j'ai perdu ma visière. J'ai dû arrêter de pédaler, la remettre. J'ai perdu quelques petites secondes, mais ce n'est rien. C'est moins qu'une chute, c'est sûr. Mais ça fait partie de la course. Hier, il y a un virage sous un pont qui était humide. On a failli partir à la faute. On a glissé un petit peu. Il faut faire attention. Il faut connaître le parcours par cœur.

Quelle saveur a ce maillot dans ta carrière ?
On ne peut pas dire que ça change la carrière, mais c'est toujours un titre. Ça fait plaisir. Il y a le fait d'être sur le Tour avec le maillot bleu-blanc-rouge. En plus, il y a un chrono cette année dans les Pyrénées. Même si ce n'est pas le même style. Mais être dans les Pyrénées, chez moi, avec le maillot bleu-blanc-rouge, ce sera quelque chose d'exceptionnel. Si vous avez regardé les réseaux, Kévin était beaucoup plus cité que moi. En plus, avec le Tour de Suisse qu'il a fait, il marchait très fort. Peut-être qu'il a eu un peu moins de récup que moi. Mais c'est toujours plaisant de battre le favori qui était annoncé. Même Rémi Cavagna, c'est quand même bien de le battre. Paul m'a battu aussi au Dauphiné. On va dire qu'il y a une petite revanche, entre guillemets. Je sens que la forme monte bien. Pour le Tour, ce sera bien.

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