« Une des courses les plus exigeantes que j'ai faites », Ugo Fabries s'est testé au Giro Next Gen

À seulement 19 ans, Ugo Fabries poursuit son ascension parmi les plus grands espoirs du cyclisme français. La semaine dernière, le Toulousain portait les couleurs de la UAE Team Emirates Gen-Z, l'antichambre de la formation de Tadej Pogacar, sur le Giro Next Gen, version U23 du Tour d’Italie. Actif et offensif sur plusieurs étapes, il a brillé par son panache, sans toutefois parvenir à décrocher la victoire tant espérée. Pour DirectVelo, il revient sur une semaine éprouvante mais riche en enseignements.
DirectVelo : Avec quel sentiment ressors-tu de ce Tour d'Italie Espoirs ?
Ugo Fabries : Franchement, je suis content parce que là où il y avait des opportunités, j’ai réussi à prendre les bons coups et jouer la gagne. Le bémol, c’est de ne pas concrétiser : finir avec deux top 10, c’est bien, mais un peu frustrant. Cela dit, je suis satisfait d’avoir fait les courses que j’aime, en échappée, à l’avant. Ce n’était pas le Giro le plus simple, mais c’était clairement l’objectif. Et en termes de niveau, j’étais là où je devais être.
« UNE SUPER MANIÈRE DE COMMENCER CE GIRO »
Quelle était la stratégie de l’équipe avant le prologue ?
On avait Adria Pericas pour le général, Mathias Schwarzbacher pour les étapes plus roulantes, et moi en électron libre pour aller dans les échappées et aider Adria en montagne. Mathias gagne la première étape, donc on se retrouve à défendre le maillot dès le lendemain. C’était assez spécial. Les écarts étaient minimes, c’était comme s’il n’y avait pas eu de chrono. Mais on avait le maillot, et par respect, tu le défends. Heureusement, c’est la seule journée où l’échappée est partie rapidement, donc pas trop de stress à contrôler. C’était une belle expérience, une super manière de commencer ce Giro.
Tu t’es ensuite illustré sur la 4e étape. Comment l’as-tu vécue ?
C’est l’étape où ça a mis le plus de temps à sortir : presque 1h40 de course avant que le bon coup parte. Il fallait être malin, ne pas trop en faire au début, et être costaud au bon moment. C’est sorti sur du plat, en ville, sur une relance violente. Une fois l’écart fait, avec un groupe solide, on savait qu’on pouvait aller au bout. Le final s’est joué au sprint, et je n'ai pas vraiment excellé. Un gars a tenté d’attaquer à quelques kilomètres de l’arrivée, peut-être que j’aurais dû contrer là-dessus, mais je ne l’ai pas fait. C’est facile de refaire la course après.
Et bis repetita sur la 6e étape, avec une 4e place à l’arrivée…
C’était un peu le même schéma : ça roule à bloc, plus de 47,5 km/h de moyenne. Un groupe solide se dégage quand le peloton commence à fatiguer. Le final était plus dur que sur la 4e étape avec deux bosses bien usantes. On s’est attaqués très tôt, même à 60 bornes de l’arrivée, ça jouait déjà. Le plus fort est sorti dans la descente à 10 km de l’arrivée. Moi, je termine troisième du groupe de poursuivants, c’était déjà un peu mieux. Encore une journée très tactique et très physique.
« L'UNE DES COURSES PAR ÉTAPES LES PLUS EXIGEANTES »
Et entre Français, il y a eu un petit coup de main ?
Pas spécialement. Je ne connaissais pas trop les autres Français. Avec Pierre-Henri Basset, sur la deuxième échappée, on s’est dit d’y aller au train dans la bosse pour rentrer proprement. C’était une entente ponctuelle, mais pas plus. On était tous seuls de nos équipes, sauf le vainqueur, donc chacun jouait sa carte.
Malgré la frustration de ne pas conclure, tu en ressors du positif ?
Oui, parce que la forme était bonne. Être devant sur des journées dures, où ça roule très vite, ça montre que j’étais bien. Même le lendemain de ma seconde échappée, sur l’étape reine, j’étais encore en forme pour épauler Adria jusqu’à sa dernière attaque dans le col. Sur les deux dernières étapes, on était à fond pour lui. Il était super fort, on n’a pas hésité. C’était une course d’apprentissage. Pour tout le monde, c’était dur. Je pense que c’était une des courses par étapes les plus exigeantes qu’on ait faites. Tous les jours ou presque, l’échappée est allée au bout. C’était particulier, mais hyper formateur.
Et maintenant, quelle est la suite pour toi ?
Normalement, ce sera le Tour du Val d’Aoste, probablement la course la plus difficile du calendrier U23. Mais ça peut encore bouger, selon les sélections à venir. Là, je vais couper un peu, me reposer. Pour le Tour de l’Avenir, j’en saurai plus début juillet si je suis retenu par le sélectionneur.
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