Dries De Bondt sous la menace d'une sanction de l'UCI

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Dries De Bondt va-t-il payer sa franchise ?  Le coureur encore sous contrat jusqu'à la fin de l'année avec Decathlon AG2R La Mondiale ne s'était pas caché, après l'étape de Sestrières du dernier Giro, avoir roulé pour Richard Carapaz, le leader d'EF Education-Easy Post. Le coureur belge avait avoué benoîtement que c'était même un genre d'entretien d'embauche pour convaincre une nouvelle équipe. "Je n'ai pas reçu de réponse claire de la part de Decathlon AG2R La Mondiale, il m'a semblé judicieux de me mettre sur le marché pendant ce Giro". Il a d'ailleurs reçu un appel du pied de la part de l'équipe américaine et de son directeur sportif Ken Vanmarcke et répondu de cette manière.


L’Union Cycliste Internationale réagit ce vendredi et considère que ces propos "étaient clairement de nature à remettre en cause l’intégrité de la compétition". Le règlement de l'UCI restreint l'esprit d'équipe aux coureurs du même groupe sportif et demande aux coureurs de défendre leurs chances.

DRIES DE BONDT MAIS AUSSI KEN VANMARCKE

"Sur cette base, l’UCI a décidé de saisir sa Commission d’éthique, afin que cette dernière se prononce sur ces faits et envisage d’éventuelles sanctions à l’encontre du coureur et/ou du Directeur Sportif si leur comportement devait être considéré comme contrevenant au Code d’éthique de l’UCI, plus particulièrement aux articles 8.1 et 2 de son Annexe 2".

L'article 8.1 traite des "manipulation d'épreuves cyclistes". Le chapitre 2 de l'Annexe 2 définit la manipulation d'événement comme "Tout arrangement, acte ou omission  intentionnels visant à une modification irrégulière du résultat ou du déroulement d’une épreuve cycliste afin d’éliminer tout ou partie du caractère imprévisible de l’épreuve, en vue d’obtenir un bénéfice indu pour soi-même ou pour autrui". Les manœuvres de corruption sont définies comme l'action de "Fournir, demander, recevoir, rechercher ou accepter un bénéfice en relation avec la manipulation d’une épreuve cycliste ou toute autre forme de corruption".

La procédure est donc en cours.

« LE COUREUR A DIT LA VÉRITÉ, IL DOIT ÊTRE EXÉCUTÉ »

Si Dries De Bondt s'était tu, comme tant d'autres avant lui dans ce cas, l'UCI aurait-elle saisi sa commission d'éthique ? Dans le cyclisme professionnel, les exemples ne manquent pas de coureur qui assure ses arrières et donne "des coups de peigne". Quand, par exemple, Vasil Kiryenka roule la caisse en tête de peloton des Jeux olympiques de Londres 2012 avec l'équipe de Grande-Bretagne dans sa roue, il n'est ni anglais, ni encore membre de l'équipe Sky qu'il rejoindra l'année suivante. Sans émouvoir l'UCI.

La franchise n'a jamais eu bonne réputation dans le peloton. En 1967, quand Jacques Anquetil parle franchement du dopage, il est sanctionné. Le chanteur Guy Béart en a même tiré une chanson "La vérité" avec son refrain "le coureur a dit la vérité, il doit être exécuté". Heureusement, cette dernière extrémité n'est pas prévue par le code éthique de l'UCI.

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