Paul Picard : « J'adore ce sentiment d'avoir l'équipe qui se bat pour un seul objectif »

Après avoir remporté la première étape vendredi, Paul Picard s’est adjugé le classement général du Tour d’Eure-et-Loir, décrochant ainsi sa première victoire sur une course par étapes. “Je ne réalise pas encore que j'ai gagné. J’aurai besoin d’un peu de temps pour vraiment comprendre ce qui vient de se passer. Gagner vendredi, c’était déjà fou, mais réussir à conserver le maillot jusqu’au bout, c’est une énorme satisfaction,” concède-t-il auprès de DirectVelo

« FAIRE LE MEILLEUR SPRINT POUR REMPORTER LE GÉNÉRAL »

Présent samedi avec sa tunique de leader, le coureur de 19 ans aurait pu voir la course tourner en sa défaveur, sur un chemin blanc emprunté par le peloton, pourtant très éloigné de l’arrivée. “Il y a eu énormément de crevaisons. Personnellement, j’ai crevé trois fois. Heureusement, l’organisation a eu la bonne idée de neutraliser la course.” Au moment du nouveau départ, l'OCF Team Legend Wheels voulait profiter de ce signe du destin pour placer un coureur à l’avant, et ne pas avoir à assumer seul le poids de la course. “Adrien (Vidal) s’est retrouvé en échappée. Il était le mieux placé au général, donc on pouvait laisser partir. Certaines équipes ont commencé à rouler, mais trop tard. Ce jour-là, on a bien manœuvré.” 

Même stratégie pour la dernière étape... sans succès cette fois. “Une échappée est partie sur une petite route, ça a fait rideau derrière. On avait personne devant, donc on a dû chasser pendant plusieurs kilomètres, ce qui nous a coûté pas mal d’énergie.” La formation occitane est tout de même parvenue à revenir sur les fuyards, pour mieux se faire contrer. “A 35km de l’arrivée, ça a borduré, et on a été piégés. Baptiste Gillet (2e au général, NDLR) était dans le premier groupe, et il a pris les bonifs. À partir de là, on était dans le même temps.” Pour conserver ses chances de victoire finale, Paul Picard a pu compter sur des alliés de circonstance. “Des équipes qui n’étaient pas représentées à l’avant sont venues rouler, comme Rouen ou Bricquebec, qui voulaient une arrivée au sprint. Ça nous a permis de revenir.” À égalité parfaite avec son dauphin à la flamme rouge, il fallait désormais terminer devant son concurrent direct. “Il n’y avait plus de calculs à faire, il fallait faire le meilleur sprint pour remporter le général.”

« LE CHAMPIONNAT… ÇA ME PERMET D'Y ALLER PLUS LIBÉRÉ »

Conscient dès vendredi après sa victoire qu’il allait être difficile de conserver le maillot, Paul Picard et son équipe avaient misé sur une dynamique offensive dès le départ. “On n’avait pas une équipe assez expérimentée pour laisser partir une échappée, la contrôler et revenir dans le final. Il fallait qu’on soit dans les coups, pour ne pas avoir à trop contrôler”, reconnaît-il. “Ça a été très compliqué, non pas physiquement, mais dans la gestion. Répondre aux tentatives des concurrents au général, savoir quoi faire au bon moment… Ce n’est pas simple, mais on a réussi. C’est une très belle victoire d’équipe, qui conclut un très bon week-end.”

Pour son premier maillot de leader, l’apprentissage aura été aussi intense que formateur. “C’était mon tout premier maillot jaune. Ça donne une motivation incroyable pour le défendre jusqu’au bout. Et surtout, j’adore ce sentiment d’avoir l’équipe autour de soi, qui se bat pour un seul objectif. Ça ne peut être que bénéfique pour la cohésion avant les prochaines échéances.” Avec ce succès, il engrange une confiance supplémentaire avant le Championnat de France. “C’est une très belle victoire qui arrive au bon moment. Après, le Championnat est une course très spéciale. Mais le fait d’avoir gagné vendredi et ramené le général, ça me permet d’y aller un peu plus libéré.” Avant de repartir, dès juillet, pour une nouvelle aventure en terres espagnoles.

 

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