Jordan Jegat : « Si je veux me démarquer, il faudra prendre de l’avance »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Jordan Jegat veut passer à autre chose sur ce Critérium du Dauphiné. Déçu de son contre-la-montre sous le chaud soleil ardéchois ce mercredi, le leader de la formation TotalEnergies en vue du classement général espère retrouver des couleurs sur son terrain de prédilection, en montagne. Cela tombe bien, les trois dernières étapes sont toutes réservées aux grimpeurs. DirectVelo a fait le point avec l’athlète de 26 ans en amont de ce triptyque tant attendu. Entretien.
DirectVelo : Avant la montagne, tu te testais une première fois sur le chrono en Ardèche. Es-tu satisfait du résultat et des sensations ?
Jordan Jegat : Non, je ne suis vraiment pas satisfait, même très déçu. Le chrono est pourtant un exercice que j’aime bien, j’y prenais beaucoup de plaisir jusque-là. J’essaie de changer pas mal de choses, notamment au niveau de ma position sur le vélo, pour optimiser la performance. Mais c’est vrai que cette année, j’arrive moins à performer. C’était déjà le cas au Tour du Pays Basque (45e en Espagne et 56e ce mercredi, NDLR). Je n’ai vraiment pas pris de plaisir sur ce chrono. C’est comme ça… Parfois, on essaie des trucs mais ça ne fonctionne pas forcément. Pourtant, j’essaie de travailler le chrono et de progresser dans la discipline.
« RETROUVER DU PLAISIR DANS CETTE DISCIPLINE »
As-tu des pistes d’amélioration ?
J’essaie d’être plus aéro sur la position mais du coup, j’arrive moins à sortir de watts. Il faut peser le pour et le contre, trouver le juste milieu. Il y a encore des petits changements à opérer. La priorité, c’est de retrouver du plaisir dans cette discipline. Je sais bien que je ne vais jamais exceller sur les contre-la-montre, mais j’aimerais au moins pouvoir limiter la casse. On a vu l’évolution de David Gaudu ou de Lenny Martinez qui se débrouillent bien en chronos, alors je me dis pourquoi pas moi. Il faut que j’en fasse plus à l’entraînement car il est vrai que je travaille très peu sur le vélo de chrono. Je ne m’attendais pas à être spécialement performant sur ce chrono mais ce que je retiens aussi, c’est que je n’ai pris aucun plaisir.
Place désormais à la montagne, où tu devrais prendre bien plus de plaisir. As-tu envie de te tester à la pédale face aux grands favoris, ou souhaites-tu tenter des coups de plus loin ?
Même si j'avais fait un très bon chrono, j'aurais déjà pris 1’30” minimum alors dans tous les cas, j'aurais essayé ce week-end. Je pense qu'il y aura des opportunités pour être dans une échappée. Après, est-ce que ça va aller au bout ? Je ne sais pas, je pense que ça va dépendre de la fameuse bataille pour le général. Même si Remco (Evenepoel) a pris de l’avance, on sait que (Tadej) Pogacar réagit très fort quand il est piqué. C'est certainement une grosse bataille qui nous attend, surtout qu'il y a des bonifications en haut. Je sais qu'à la pédale, je ne pourrai pas exister face à eux. Si je veux me démarquer, il faudra prendre de l'avance. Peut-être pas sur l'étape de ce vendredi, parce qu'il n'y a que deux kilomètres de montée, mais dimanche, il faudra être efficace.
« IL NE FAUDRA PAS REGARDER QUE LES RÉSULTATS »
L’étape-reine de samedi te semble inenvisageable ?
Le but sera quand même de prendre un peu d’avance avant les gros cols, si. Mais à voir suivant le scénario, si ça roule très vite dès le début…
Que serait un week-end réussi pour toi ?
Tout simplement prendre une échappée qui va au bout, comme je l’ai fait à Paris-Nice et au Pays Basque. C’est là que je prends le plus de plaisir sur le vélo. Si j’arrive également une fois à suivre les leaders assez longtemps, ce sera bien. Il ne faudra pas regarder que les résultats, étant donné le niveau qu’il y a ici, mais aussi prendre en compte le niveau de confiance potentiellement accumulé et le plaisir pris sur le vélo.
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