Victor Loulergue : « Si on m’avait dit ça avant, j’aurais signé tout de suite »

Crédit photo ZAVODMIRU.COM
Première sélection en équipe de France, premier jour de course, et première victoire pour Victor Loulergue (voir classement). Le coureur de 20 ans a remporté la semaine dernière la première étape de la Course de la Paix Espoirs, deuxième manche de la Coupe des Nations. L’un de ses succès les plus prestigieux. “Quand je me suis retourné, j'ai compris que j'allais gagner, c'était incroyable, je n’y croyais pas. C'était la première fois que je portais le maillot, et je lève les bras directement, c'était fou”, confie-t-il auprès de DirectVelo. “Mes autres victoires de la saison avec le maillot de Bourg-en-Bresse sont géniales, mais là tu représentes ton pays. Sur le podium, il y avait La Marseillaise, c'était une émotion forte".
« UNE DES MEILLEURS RELANCES DE MA VIE »
Et dire qu'au départ, Victor Loulergue n’était même pas dans les coureurs protégés. “On pensait que ça allait arriver avec un petit groupe, au sprint. Matys Grisel et Ronan Augé étaient nos deux cartes privilégiées”, explique-t-il. “La dernière heure a été dure, il y avait une belle bosse pavée sur le circuit. Quand la course s’est emballée, Matys et Ronan n'étaient plus là. Alors Pierre-Henry Basset est venu me dire de garder des forces pour la dernière bosse, selon lui j’étais un des plus forts.” Et l'habituel coureur de XDS Astana DT avait vu juste. “On est monté à bloc. On s'est retrouvés à quatre, avant qu’un petit groupe de dix ne rentre. Le dernier kilomètre était très technique : un virage à l’équerre à 300 mètres de la ligne, et une arrivée sur des pavés de ville". Victor Loulergue a donc joué son va-tout. “Il pleuvait, ça glissait un petit peu. J’ai sprinté une première fois pour aborder le virage en tête, puis j’ai fait une des meilleures relances de ma vie. C’était le scénario parfait pour moi. J’ai une bonne pointe de vitesse sur des sprints vraiment longs, surtout quand la course a été usante".
Double tenante du titre, l’équipe de France visait la passe de trois en 2025. “L’objectif était de garder le maillot le plus longtemps possible. Les gars ont fait un boulot impressionnant, ils ont contrôlé toute la journée". Mais le rêve s’est brisé au troisième jour. “Il y avait une arrivée en bosse, un effort que j’aime bien. Mais avec la pression et un peu de stress, je n’ai pas réussi à sortir les meilleures jambes”, concède-t-il, avec une pointe d’amertume. “J'étais déçu pour l'équipe. Ils ont roulé pour moi. Quand des gars avec qui tu n’as jamais couru se sacrifient pour toi, c’est dur de ne pas les récompenser.”
« FRANCHIR LE CAP PROFESSIONNEL »
Malgré tout, la 4e du Challenge DV Amateur tire un bilan positif de la semaine en République tchèque. “Si on m’avait dit ça avant, j’aurais signé tout de suite. C’était une vraie expérience, et je n'en garde que de bons souvenirs. J’ai rencontré des coureurs que je connaissais à peine, et maintenant, on est devenus copains". Il a aussi pu engranger de l’expérience précieuse pour la suite. “Sur des courses de Classe 2 ou sur la Paix, certaines équipes contrôlent la course. En Elite, rien n’est jamais écrit d’avance. Défendre un maillot e leader est rare pour moi et je viens de la faire deux fois d’affilée : avec Bourg-en-Bresse sur la Ronde de l'Isard, puis avec l’équipe de France ici".
En grande forme dans l’exercice 2025 (voir sa fiche DirectVelo), il entend bien profiter de cette dynamique pour continuer l’aventure. “Comme tous les coureurs passés par la sélection, on rêve de retrouver ce maillot. Que ce soit pour le Tour de l'Avenir, ou les Championnats d'Europe et du Monde. J’avais trois objectifs cette saison : gagner une course, porter le maillot national, et passer pro. Deux sont déjà cochés, il reste le plus important : franchir le cap professionnel". Et son avenir pourrait se préciser fin juin, juste après le Championnat de France Amateurs aux Herbiers, auquel il prendra part juste après le Tour du Beaujolais.
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