Paul Lapeira : « Le bilan aurait pu être meilleur »

Il aura pourtant animé la fin de la deuxième étape des Boucles de la Mayenne (voir classement), mais cela n’aura pas suffi pour lui permettre de troquer son maillot de champion de France pour la tunique de leader. Paul Lapeira, membre de la formation française Decathlon AG2R La Mondiale (voir sa fiche DirectVelo), occupe désormais la 3e place du classement général, à 2 secondes du Néo-Zélandais Aaron Gate, vainqueur du jour. Interrogé par DirectVelo, le Normand de 25 ans est revenu sur cette journée animée et sur ses ambitions avant la dernière étape.
DirectVelo : Raconte-nous cette journée. Tu prends la première bonification, tu reviens à trois secondes au général et ensuite, que s’est-il passé ?
Paul Lapeira : Il s'est passé plein de choses. Je voudrais dans un premier temps remercier mes coéquipiers, tous autant qu'ils sont. Heureusement qu'ils étaient là pour assurer le poids de la course parce que nos adversaires ne l'ont pas forcément fait comme ils auraient dû. Mais voilà, c'est comme ça, c'est le jeu. La course a failli être promise aux échappées qui étaient devant, il y avait plus de trois minutes d’écart à une quarantaine de kilomètres de l'arrivée. Si on ne réagissait pas, je pense qu'on ne les revoyait jamais. Heureusement qu'on était là. Le final était assez décousu, on a réussi à aller chercher deux secondes de bonification avant la dernière montée. Il y a eu beaucoup de marquages, et au final, c'est Aaron Gate qui gagne. Il a bien mérité sa victoire parce que c'était le plus intelligent dans tout ça. Lui, il a pensé à gagner avant de penser à ne pas perdre. Bravo à lui.
« CE N'EST PAS FINI, IL RESTE QUELQUES BONIFICATIONS »
Plutôt déçu dans l'ensemble…
Forcément. Déçu pour moi, déçu pour l'équipe parce qu'on aurait voulu gagner l'étape et avoir le maillot de leader ce soir. C'était l'étape reine et physiquement, je me sentais très bien. On avait un gros collectif, le bilan aurait pu être meilleur ce soir, c'est sûr. Il reste encore demain, ce n'est pas fini. Même si c'est normalement une étape promise aux sprinters, il reste quelques bonifications à faire.
Quel était le plan ce matin au départ de l'étape ?
Benoît Cosnefroy et moi étions les deux cartes protégées. Le plan était d'aller faire la bonification après 15km, chose faite. La journée a super bien commencé, ensuite, on a assumé le poids de la course en grande partie. L'idée dans le final était d'aller faire, si possible, les deux dernières bonifications. J'ai fait un beau sprint pour aller prendre des secondes dans le dernier tour, mais c'est à partir de ce moment-là que ça ne s'est pas passé comme on l'aurait aimé. Il y a eu beaucoup de marquages, j’ai dû faire avec. Dans un final comme aujourd’hui, c'est les jambes qui parlent. Il se trouve que Benoit était un peu moins bien que je pouvais l'être. Ça s'est orienté différemment, mais ce matin on avait le même rôle.
« ÇA M'ENNUIERAIT DE LE REMETTRE EN JEU SANS AVOIR GAGNÉ »
Sur les responsabilités, tu sembles pointer du doigt certaines équipes, notamment celle du maillot jaune ?
L'équipe du maillot jaune oui, mais aussi d'autres coureurs de grandes équipes. Quelque part, j'ai aussi un maillot qui fait que je suis marqué, je le sais, je dois faire avec. Forcément, quand on est coureur, c'est frustrant. J'avais de très bonnes jambes, et il y avait bien mieux à faire. Il n’y a de la rancune envers personne, évidemment.
Pour autant, ce maillot, il faut en profiter. Dans trois semaines, tu vas le remettre en jeu…
J'en profite à fond. Malheureusement, j'ai eu une tendinite en mars, j'ai couru beaucoup moins que prévu. J'ai eu beaucoup moins d'opportunités de résultats, je n'ai gagné qu’une fois avec. Ça m'ennuierait de le remettre en jeu sans avoir gagné à nouveau cette année. Ce n'est pas fini, il reste quelques courses mais la prochaine sera en World Tour. C'est encore un autre niveau.
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