Nicolas Prodhomme : « C’est juste énorme ! »

Crédit photo LaPresse

Crédit photo LaPresse

La quatrième échappée aura été la bonne pour Nicolas Prodhomme. Déjà deux fois 5e sur les routes de ce Tour d’Italie, le grimpeur de la formation Decathlon AG2R La Mondiale est parvenu à se montrer, cette fois-ci, le plus fort des fuyards et surtout à résister au retour des favoris dans les derniers kilomètres pour décrocher une victoire de prestige sur le premier Grand Tour de la saison. À peine plus d’un mois après son premier succès professionnel sur les routes du Tour des Alpes devant son tout jeune coéquipier Paul Seixas, le voilà qui confirme qu’il a passé un gros palier.


« C'ÉTAIT OSÉ MAIS JE VOULAIS ESSAYER »

Pour l’emporter, Nicolas Prodhomme n’a pas eu peur de partir seul dans le Col de Joux et ses 15.3 km à 6.9% de pente moyenne, après avoir déjà fait le ménage en plaçant une grosse accélération dans le col de Saint Pantaleon, 57 bornes de l'arrivée. “C’était osé mais je voulais essayer. J’avais déjà fait deux fois 5 et je ne voulais pas refaire le même résultat. J’avais noté que sur ce Giro, la victoire est plusieurs fois revenue au coureur qui avait pris le plus de risques, notamment lors de mes échappées, alors je voulais tenter le coup”. Et bien lui en a pris, même s’il a longtemps douté de pouvoir résister au retour des favoris. “Je savais qu’ils allaient encore une fois s’attaquer dans le final et en plus, je connais les qualités de descendeur d’Isaac Del Toro. Suivant le scénario du final, il était capable de prendre des risques dans la dernière descente alors j’ai voulu me méfier”.

Ce n’est ainsi qu’une fois la flamme rouge passée que Nicolas Prodhomme a réalisé qu’il allait l’emporter dans les rues de Champoluc, dans la Vallée d’Aoste. “Je me suis retourné et j’ai vu qu’il y avait la voiture, ce qui voulait dire que j’avais minimum 40 secondes d’avance voire une minute. Là, j’ai pu brièvement savourer mais j’avais quand même très mal aux jambes”, souriait-il en conférence de presse d’après-course, dans un anglais approximatif puis en français pour les dernières questions.

« CES DERNIÈRES SEMAINES CHANGENT BEAUCOUP DE CHOSES »

Au moment d’évoquer ce que représente ce succès sur le Giro, et pour répondre à la question d’un confrère transalpin qui lui demande comment il explique cette évolution cette saison, il décide de revenir sur son parcours jusque-là, en quelques mots. “Je suis passé pro sur le tard, après trois été en tant que stagiaires qui n’ont pas été payants”. C’était alors à Auber, chez AG2R, déjà, puis à Cofidis. “Entre-temps, j’avais validé mon Bac Pro et j’avais fait un BTS. Ce n’était pas facile de tout optimiser entre les études et le vélo. Aujourd’hui, j’ai 28 ans, j’ai évolué. Mais de là à imaginer une telle phase ascendante et de gagner une étape du Giro… C’est juste énorme !”.

Forcément, il y aura un avant et un après dans la carrière de Nicolas Prodhomme. “Ces dernières semaines et ces deux victoires, au Tour des Alpes puis ici au Giro, changent beaucoup de choses pour ma carrière, ça me donne beaucoup de confiance”. Ce Tour d’Italie, il l’avait coché depuis des mois et nous avait expliqué être très enthousiaste à l’idée de pouvoir jouer sa carte sur cette épreuve lors de laquelle Decathlon AG2R La Mondiale n’allait pas emmener un coureur pour jouer le classement général (lire ici). “Je suis arrivé sur ce Giro avec carte blanche et c’est pour cela que ça marche aussi bien ! L’an passé, j’ai eu un très beau programme de courses mais dans un rôle différent, celui d’équipier”. Voilà un changement qui fait énormément de bien à Nicolas Prodhomme, et qui apporte un succès de prestige à sa formation.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Nicolas PRODHOMME