Louis Pijourlet a tenu tête aux Allemands

Crédit photo Sylvie Rattalino

Crédit photo Sylvie Rattalino

30 places d'un coup ! Louis Pijourlet a fait un bond de géant au classement endurance de l'UCI où il est dorénavant 173e. Le représentant du Track Team Arc Alpin a profité du Festival International Toulon Provence Méditerranée à Hyères pour faire le plein de points. Le premier jour, le recordman de France de l'Heure a remporté le scratch au nez et à la barbe des sélections allemandes et belges, avec qui il avait pris un tour. Le lendemain, le Champion de France de poursuite s'est classé 3e d'un Omnium relevé. 

Comme la veille, il commence par le scratch. "Trois coureurs, des Allemands et des Belges sont partis doubler, ça ne partait pas super bien mais je suis ressorti pour prendre le tour tout seul à quatre tours de l'arrivée", raconte-t-il à DirectVelo. Louis Pijourlet repart bille en tête dans la course tempo et se place en haut du classement provisoire, enfin, pense-t-il. "Les commissaires m'ont oublié un point ce qui me faisait perdre cinq places au classement. Nous sommes allés réclamer, ils ont rectifié le classement mais ils ont publié l'ancien classement avec l'ordre de départ correspondant". 

LES ALLEMANDS CONTESTENT

C'est le début d'un quiproquo sur la ligne de départ de l'élimination, la troisième manche. Louis Pijourlet vient se placer en tête à la balustrade mais les Allemands, qui se basent sur le classement publié, veulent l'éjecter de là. "Dans une élimination, la place au départ est importante", souligne le coureur. Les partants repartent tourner le temps que les commissaires publient un nouveau classement recalculé. "Les Allemands ont alors contesté mon tour pris pendant le scratch". Mais l'organisation retransmet sur Youtube la compétition et les images prouvent la bonne foi du Français. Pour défendre sa place, il ne suffit donc pas de frotter dans un peloton, il faut aussi jouer des coudes sur tapis vert.

Une fois le départ donné, Louis Pijourlet applique sa tactique : rouler en tête le plus longtemps possible. "Les éliminations, c'est toujours tendu. J'ai réalisé une course moyenne qui me prive de toutes mes chances de victoire. J'ai perdu mon avantage de la tempo mais le podium n'était pas loin. Je fais une belle course aux points comme je sais faire". Au final, Louis Pijourlet se classe 3e derrière Moritz Augenstein et Roger Kluge, du beau monde.

Pourtant, depuis qu'il travaille pour la chaine Youtube de GCN en français, la préparation du sociétaire du CC Périgueux Dordogne n'est pas optimale. "Je suis parti en voiture à 7 heures le matin pour 8 heures de route, raconte-t-il. Je ne suis pas arrivé confiant, après un mois de doutes mais en m'en détachant, ça a fonctionné". Louis Pijourlet a d'ailleurs trouvé son rythme entre les obligations professionnelles de tournage, les entraînements et la compétition. "J'ai trouvé le bon équilibre et un état d'esprit qui me convient. Mon entraîneur a trouvé un plan d'entraînement qui me réussit". Depuis le mois de mars, il n'a d'ailleurs roulé qu'une seule fois sur la piste de Bordeaux, "pour un tournage". Son volume d'heure est passé "à une dizaine par semaine et la course représente entre le tiers et la moitié du volume hebdomadaire".

UNE ENVIE DE NOUVELLE TENTATIVE CONTRE SON RECORD DE L'HEURE

Cette nouvelle organisation ne l'empêche donc pas d'avoir des résultats, avec trois places dans les cinq premiers sur route, la 164e place du Challenge DV et le titre de Champion de France de poursuite (voir sa fiche DV). "Je choisis mes courses et quand j'arrive au départ, j'ai envie d'y être. J'ai du bon matériel. Les années passées, j'arrivais trois fois pour la gagne et je gagnais deux fois alors que cette année, j'arrive plusieurs fois pour la victoire sans succès mais ça montre que je suis plus régulier, note le coureur de N3. Ça sert aussi d'être plus vieux que les autres".

En ciblant ses objectifs, le recordman de France de l'Heure garde de l'ambition. Il doit participer au Championnat de France de demi-fond le 14 juin prochain à Saint-Denis de l'Hôtel (lire ici). "Pour l'instant, c'est prévu mais ça peut changer si un tournage se rajoute". Et Louis Pijourlet a aussi dans un coin de sa tête un autre projet. "J'ai très envie de refaire une Heure et de la partager du début à la fin, avec, par exemple, une animation sur la piste avant la tentative". En 2023, il avait porté son record à 52,557 kilomètres et son expérience de "vieux" et son goût pour la performance le poussent à croire qu'il peut faire encore mieux.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Louis PIJOURLET