Valentin Martinet : « J’ai relevé la tête »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Valentin Martinet n’a pas connu que des moments faciles ces dernières semaines. Déçu de ses résultats depuis le début de saison (voir sa fiche DirectVelo), à l’exception d’un solide podium sur la Pévèle Carembault Classic, le licencié de la Motte-Servolex Cyclisme est arrivé touché mentalement en Suisse, avant de disputer le Tour du Pays de Vaud (Coupe des Nations) avec Decathlon AG2R La Mondiale. Encore à la peine lors des premières étapes, il s’est un petit peu rassuré le dernier jour en passant une bonne partie de l’étape devant. DirectVelo a fait le point avec le J2 au terme de l’épreuve helvète, dans la zone d’arrivée. Entretien avec un garçon qui n’hésite pas à poser des mots sur des maux profonds.


DirectVelo : Tu as fait la course à l’avant ce dimanche pour la dernière étape du Tour du Pays de Vaud !
Valentin Martinet : L’idée était de mettre All-In pour Théophile (Vassal) et essayer de renverser le général (ce dernier était 4e du général au départ de l’étape, NDLR). Il ne fallait laisser sortir personne de certaines équipes. Johan Blanc a attaqué, je n’étais pas loin de la roue alors j’y suis allé et j’ai contré. Deux gars sont revenus, Antoine Salamin et un Néerlandais mais il nous gênait plus qu’autre chose, il n’a quasiment pas passé de relais. Un Australien est revenu par la suite alors qu’Antoine venait de se relever, et c’était reparti pour une quinzaine de bornes de plus. Mais il était impossible d’aller au bout.

« LES LARMES AUX YEUX AU DÉPART DE CHAQUE COURSE »

Était-ce un coup d’épée dans l’eau ?
D’un point de vue purement sportif, ça n’aura malheureusement pas apporté grand-chose, on n’a pas renversé la course même si Théophile a pris une belle 2e place au sprint à la fin. Mais psychologiquement, ça va me faire du bien. Je peux m’en contenter, j’ai relevé la tête. Ça ne va pas du tout en ce moment, l’aspect physique n’est pas là… Le mental, ce n’est pas mieux.

Comment l’expliques-tu ?
Je suis stressé par le Bac, anxieux, j’en suis à un point où j’ai les larmes aux yeux au départ de chaque course. J’ai besoin d’extérioriser… En ce moment, c’est dur. Depuis l’après Roubaix. J’avais besoin de me pousser à bout aujourd’hui car j’intériorise des choses depuis deux ans : de la frustration, des rêves que je n’arrive pas à atteindre… On est jeunes mais notre vie tourne autour du vélo. Se lever à 6h30 pour aller à l’école, puis monter sur le vélo, partir en course et galérer tout en ratant des cours… Ça donne l’impression de faire beaucoup de sacrifices pour rien. Cette échappée, cet effort, ça me montre que je peux y croire.

« J’AI PASSÉ UN HIVER DE MERDE »

As-tu eu l’occasion d’évoquer cette situation avec tes proches et le staff de Decathlon AG2R La Mondiale ?
Oui, je suis même suivi par quelqu’un dans l’équipe. J’en ai vraiment beaucoup besoin. Je vais d’ailleurs échanger avec cette personne dès ce (dimanche) soir pour faire un bilan de la semaine. Je vais pouvoir lui dire que j’ai fini la tête haute, c’est le principal à ce stade.

On te sent abîmé, meurtri…
(Il coupe) Je suis un battant ! J’ai passé un hiver de merde, j’ai relevé la tête déjà une première fois pour la Pévèle et Roubaix. Je ne vais pas m’arrêter à ça. J’ai peur d’être un peu limite à la Classique des Alpes mais je prends rendez-vous pour le Championnat de France voire même le Valromey déjà avant. Le but premier, c’est de retrouver le sourire sur le vélo et je compte bien y parvenir au plus vite. 

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