Mercan’Tour Classic : L’anticipation payante de Cristian Rodriguez

Près de 50 kilomètres seul à l’avant pour s’offrir son premier succès professionnel en Europe (voir sa fiche DirectVelo). Ce lundi, Cristian Rodriguez a remporté une Mercan’Tour Classic Alpes-Maritimes où seules onze équipes étaient alignées, après un joli coup tactique qui s’est avéré payant. “Il a toujours été compliqué pour moi de gagner, même s’il m’est arrivé plusieurs fois de passer pas loin, sans y arriver. Mais cette fois-ci, c’est pour moi, souriait-il quelques minutes après l’arrivée. La tactique était de durcir la course assez tôt. Je devais attaquer dans le deuxième col et essayer d’aller au bout comme ça”. Le grimpeur d’Arkéa-B&B Hôtels n’a pas eu froid aux yeux. “J’ai toujours perdu jusque-là alors perdre une fois de plus ne me faisait pas peur, il fallait prendre ce risque”.

Cette stratégie a été imaginée par Maxime Bouet. Le directeur sportif provençal craignait le potentiel vent de face dans la montée finale de Valberg et souhaitait donc que son leader espagnol - qu’il considérait comme possiblement “le meilleur grimpeur” de ce maigre plateau - fasse la différence dans la portion qui lui était le plus favorable, sur le haut du Col de la Couillole. “C’est pour ça que l’on a voulu dynamiter la course très loin de l’arrivée. On savait que la Couillole était le col le plus dur de la journée, il fallait en profiter. On a même voulu durcir la course dès le haut de la Colmiane puis faire la descente par la suite pour fatiguer les organismes”, synthétisait-il au micro de France 3 Côte d’Azur, derrière la ligne d’arrivée.

Dans le dernier col, et alors qu’il avait une avance conséquente, l’ancien lauréat d’un Tour du Rwanda n’a jamais semblé véritablement sous la menace d’un retour. “Ensuite, Cristian a fait un sacré numéro, il a eu le courage de partir loin de l’arrivée et a été récompensé”. L’Espagnol aura fait vivre au Provençal sa première victoire au volant, en tant que directeur sportif. Un grand moment pour les deux hommes (voir classement). “On a pris cette course au sérieux, avec respect, et ça a marché”, conclut le technicien.