Gaspard Paulouin : « Gagner pour rejoindre une N1 »

Crédit photo Florianne Verne
Arrivé sur le tard dans le peloton amateur, Gaspard Paulouin a décroché le premier succès de sa jeune carrière lors de la troisième étape du Tour Cycliste Agglo Pays d’Issoire (voir classement). “C’est ma première victoire sur route. J’ai commencé l’an dernier avec le club de Saint-Étienne. Je progresse depuis le début de la saison, cette victoire fait vraiment plaisir".
Issu du VTT, le coureur de l’EC Saint-Étienne Loire a dû s’arracher pour s’imposer. “C’est monté très fort dans la dernière ascension de 15 km. On s’est retrouvés à une petite dizaine au sommet, la sélection s’est faite au rythme, sans attaque”. Restait à négocier une descente technique. “À la bascule, j’ai pris les devants car je suis à l’aise dans ces parties-là. J’ai été en sport-études ski alpin jusqu’à mes 18 ans, et ça m’aide beaucoup dans les trajectoires”. En bas, il fallait rester lucide. “Le descente se terminait près de l’arrivée. Louis Gautheron est parti en facteur aux 800 mètres, j’ai lancé mon sprint, en faux plat montant, et mon punch a fait la différence dans les 300 derniers mètres”.
« AVANT, J'ÉTAIS UN PEU PERDU »
Avant la dernière étape, l’Open 1 visait surtout une belle place. “Le contre-la-montre le matin m’a mis hors-jeu pour le général, je n’avais pas de vélo adapté. Avec 40 secondes de retard, je savais que ce serait difficile de faire des écarts. J’étais un peu limite dans l’ascension, mais je me suis accroché”. Cette victoire, accompagnée d’une 8e place au général, confirme sa montée en puissance. “Je n’ai pas touché au vélo pendant plusieurs mois à cause des concours. En reprenant début mars, j’ai senti le manque de rythme, mais ça va de mieux en mieux”.
Intégré partiellement à une N1 aujourd’hui à l'arrêt (lire ici), le coureur de 21 ans poursuit désormais seul son apprentissage. “Je n’étais pas à 100 % dans la N1 l’an dernier, je les ai rejoints en cours de saison en Open 1. Je n’ai pas pu faire de course à étapes, et cette année, c’est compliqué aussi”. Sur les courses Élite, il est souvent le seul représentant de son club. “C’est compliqué en termes de stratégie. Mais c’est formateur, personne ne te dit quoi faire. Je comprends mieux les situations de course, alors qu’avant, j’étais un peu perdu”.
« JE NE VAIS PAS LÂCHER MES ÉTUDES »
L’arrêt soudain de la DN a néanmoins contrarié ses plans. “Je suis celui qui a le plus subi l’arrêt. Je visais l’accession à la DN. Ils m’ont fait confiance, mais ils ont stoppé leurs activités. J’ai tenté de retrouver une équipe, mais trop tard. Et je n’avais pas les résultats espérés”.
Pas question pour autant de rester à ce niveau. “Depuis mes débuts sur route, j’ai découvert un nouvel environnement. Je progresse chaque jour. Mon objectif est de gagner pour rejoindre une DN1”. Et il sait qu’un cadre solide l’aiderait beaucoup. “Je jongle entre école et entraînements. C’est moi qui lis le Roadbook, je place mon père pour les bidons… C’est un stress en plus. Avec une équipe encadrée, une vraie préparation hivernale, je suis curieux de voir ce que ça donne”.
Entraîné par Ronan Oppeneau, ex-coach de Luca Martin, Gaspard Paulouin (voir sa fiche DirectVelo) reste lucide sur son avenir. “Le cyclisme, c’est concurrentiel, assez fermé. Miser uniquement là-dessus, c’est risqué. Je ne me ferme pas de porte, mais je ne vais pas lâcher mes études. Une carrière dans le vélo dure 10-15 ans. Ce ne sera jamais aussi sécurisant qu’une bonne école”.
« MEILLEUR À PARTIR DE JUIN »
Originaire de Haute-Savoie, il a découvert la route à son arrivée à Saint-Étienne. “J’ai rencontré deux-trois gars de l’équipe, et je m’y suis mis…” Tout en continuant le VTT à bon niveau. “J’ai fait toutes les Coupes de France, le Championnat. Je ferai peut-être un marathon si je me lasse de la route, mais pour l’instant, le VTT n’est pas l’objectif”.
A mi-saison, la suite s’annonce déterminante. “Je vais faire les championnats Auvergne-Rhône-Alpes en juin, puis beaucoup courir en juillet-août, après mon stage. Ce sera intéressant de voir ce que je vaux avec du temps pour m’entraîner. Avec mon entraîneur, on a changé nos méthodes. D’après lui, je devrais être meilleur à partir de juin". De bon augure pour la fin de l’exercice 2025.
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