Manu Guerinel : « J’étais transcendé par le maillot jaune »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo
Il ne lui a pas manqué grand-chose pour remporter les Boucles de la Charente-Maritime. Leader du classement général avant la dernière étape, Manu Guerinel termine finalement 2e (voir classement) au terme d’une journée qui aura tenu toutes ses promesses dans la lutte pour la victoire finale. Le coureur du Paris Cycliste Olympique dresse un bilan positif de ces trois jours. “Je suis content de ma 2e place. Je pense que ce week-end a confirmé notre niveau collectif. On a remporté le contre-la-montre par équipes et on a été en mesure de bien contrôler la course. Nos leaders ont été capables de faire confiance à d’autres gars comme moi, car je pouvais potentiellement gagner. À titre personnel, je me suis découvert, notamment sur la dernière étape. Je ne pensais pas pouvoir suivre les meilleurs dans des bosses avec mon profil de sprinteur. J’étais transcendé par le maillot jaune”, raconte-t-il à DirectVelo.
Manu Guerinel est passé par toutes les émotions lors de cette ultime étape. D’abord esseulé dans les derniers kilomètres face à plusieurs membres d’Hexagone-Corbas Lyon Métropole, le coureur de 21 ans a tenté de résister aux offensives de la formation lyonnaise dans une fin de course riche en rebondissements. “À quatre kilomètres de l’arrivée, Julien Marin parvient à sortir du groupe. Je savais que c’était un peu foutu. Puis, finalement, Julien est tombé dans le dernier kilomètre. J’ai continué de rouler à l’avant du peloton jusqu’à l’arrivée. À ce moment-là, j’avais l’impression que j’avais gagné”. La chute de Julien Marin va rebattre les cartes. En effet, l’incident est survenu dans les trois derniers kilomètres. Ainsi, comme le veut le règlement, un coureur victime d’une chute ou d’un incident technique se voit attribuer le même temps que le groupe auquel il appartenait avant son problème. Un détail que Manu Guerinel avait oublié sur le moment. “Je n’ai pas pensé à la règle des trois kilomètres. J'étais focus sur la course. On est venu me féliciter et quelques minutes après, mon directeur sportif, Tanguy Turgis, m’a dit de ne pas crier victoire trop vite, car il y avait potentiellement cette fameuse mesure. On a attendu la réponse des commissaires et finalement, cette réglementation s’appliquait bel et bien. C’était un ascenseur émotionnel, mais je n’ai pas de regret. Je n’aurais sûrement pas rattrapé Julien Marin s’il n'était pas tombé. Il mérite sa victoire”.
« ON M’A FAIT CONFIANCE »
Initialement, Manu Guerinel n’était pas attendu comme le leader du PCO sur ces Boucles de la Charente-Maritime. La décision s’est faite au fil de la course. “Lors des premiers jours, j’étais plutôt ici pour accompagner mes leaders et tenter de jouer une étape au sprint. Grâce au chrono par équipes et avec le jeu des places, j’ai récupéré le maillot jaune. L’équipe a estimé que j’étais la meilleure carte à jouer pour le classement général. On m’a fait confiance”.
Cette performance est une nouvelle éclaircie dans la saison d'un athlète qui compte déjà plusieurs Top 10 à son actif en 2025, sans encore avoir levé les bras (voir sa fiche DV). “Je suis très content parce que je suis régulier, mais encore un peu sur la retenue. J'attends cette victoire. Je voulais qu’elle vienne ce week-end. Je ne suis pas passé très loin de remporter le général. Il faut juste être patient, ce succès arrivera”. Après avoir fait ses classes du côté du VC Étampes, Manu Guerinel avait rejoint la N1 du Paris Cycliste Olympique en 2023. Après plusieurs années qu’il juge “compliquées”, il dispute sa dernière saison dans la catégorie U23. “Les résultats n'étaient pas au rendez-vous et la forme non plus. C’est satisfaisant de retrouver de bonnes sensations pour cette dernière année chez les Espoirs”.
« IL ME FAUT JUSTE UNE VICTOIRE »
Les prochaines échéances arriveront rapidement pour Manu Guerinel. Il sera au départ du Tour du Loiret ce vendredi où il espère débloquer son compteur de succès. “Je vais essayer de viser une victoire d’étape. J’habite dans le sud de l’Essonne pas très loin du Loiret. Une des étapes arrive à 20 kilomètres de chez moi. Concernant le classement général, sachant qu’il y a un contre-la-montre, je ne pense pas que je serai le leader de l’équipe. Je donnerai mon maximum pour aider mes coéquipiers”.
Après le Tour du Loiret, Manu Guerinel prendra la direction de la très montagneuse Ronde de l’Isard à partir du 21 mai. Il se concentrera ensuite sur les manches de Coupe de France en septembre prochain. Même s’il lui reste encore de belles épreuves à disputer, Manu Guerinel sent qu’il ne manque pas grand-chose pour que sa saison soit une réussite. “Si je regarde ce que j’ai accompli pour le moment, il me faut juste une victoire pour que l’année soit complètement satisfaisante. Tout ce que je ferai en plus sera du bonus”.
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